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Le petit St Jean par Cypou

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Le petit St Jean (suite commentaire du 15/06/2011) Etrange sensation! La porte était entrouverte ce jour. Le cœur de la vieille Dame avait besoin d’évasion alors il était parti faire un tour. Très certainement charmé par l’intelligence de celui qu’elle appelait son « namoureux » il s’était éclipsé pour rejoindre le nord de la France ; Nul doute que s’affine désormais cette relation entre eux deux. Alors la vieille Dame était restée seule durant la froideur de l’hiver hostile. Les larmes de la fontaine s’étaient figées en un linceul ; alentour, fragile, la forêt d’épicéa était resté immobile. Porte entrouverte, printemps revenu, présage d’une rencontre avec l’imaginaire. L’antre de la vieille Dame éperdue respirait encore l’humidité de l’air. Ses entrailles s’étaient embarrassées de meubles épars ; refuge en lieu et place d’un cœur évadé, elles étaient devenu un grand bazar comme pour me dire : assez ! Dus je comprendre qu’à cet instant, ne pouvant à peine qu’entrevoir la cheminée et l’évier, il y avait bien plus important que d’ailleurs je n’aurai retrouvé sans me laisser guider. La vieille dame pointait du doigt la forêt de l’autre côté de la route. Du haut de ses 195 ans le vieil arbre, dominant la forêt jouxtant, m’invitait à ne pas faire déroute malgré l’accueil peu engageant des épicéas ébouriffés sous le vent frissonnant. Résolu à m’enfoncer dans la pénombre je dus écarter les branches sèches pour me frayer un passage vers cet ombre, ombre d’un souvenir revêche…. Un muret de pierres soutenait la terre et délimitait un sentier entre deux rangées d’arbres. Mon cœur palpitant d’émotion, tel pris dans un tourbillon je me serai fracassé la tête, même s’il y en eu, dans un candélabre alors la vieille Dame m’ordonna de m’arrêter avec injonction. Toutes branches hérissées, un arbre devant moi coupant le sentier et surplombant le mur de pierres sèches. Initiative délibérée de mère nature envers moi pour que point sur ce parcours je ne trouve la brèche ? Elle n’avait de lui laissé nu de branches que le tronc se balançant dans le vide telle une canne à pêche suspendue, pensant que certainement m’avançant sur cette peau glissante serait un affront. Je dus m’y résoudre pour ne point interrompre ce voyage attendu. Ce passage obligatoire qui ne fut point un fardeau me laissa entrevoir au loin une clairière de murs entourée. La marque du temps qui rend beau avait laissé des rides dans le crêpi fissuré. Avide de la vue de ce que depuis plus de quarante ans j’avais oublié. désormais plus rien ne pouvait arrêter ce pèlerinage. Ma vision devint trouble et mes pas cadencés. J’étais désormais seul au monde pour ce qui allait être le plus beau des partages Merci à toi vieille Dame de m’avoir indiqué le chemin. Un portail de bois impossible à ouvrir pour mieux les protéger me fit comprendre que ceux que je cherchais pour mieux vivre demain accepteraient que j’escalade le mur qui les encerclait. Je retrouvais alors les cœurs de ceux qui battirent en ton âme, ceux qui naquirent en ton sein alors que maman n’était pas encore femme et celui qui vint plus tard, par l’union, parmi les tiens. O toi grande Dame, dont je remercie le nouvel occupant, saches que c’est grâce à toi et avec émoi qu’enfin, et pour avoir croisé un cœur aimant, j’ai retrouvé un peu de mon sang sans effroi. Tu n’as pas à t’inquiéter ; la nature a rendu un tapis de douces aiguilles bien au delà des cinq monticules de terre devinés afin qu’ils ne restent nus et que nous puissions dormir tranquille. A bientôt vieille dame ; souvenir de mon enfance. Je reviendrai te voir dans un peu de temps quand tes entrailles, rangées dans une dépendance, découvrirons la chaleur de ton âme restaurée à mes yeux impatients. Cypou le 23/04/2012

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