On pourrait parler de gueule de bois mais cest de douche froide dont il pourrait sagir. Pauvres journalistes qui doivent maintenant faire de la moto sous la pluie pour apporter des images complètement inintéressantes. Le journalisme est un véritable calvaire. Cale-vert même
Tout cela parce quun soir de mai 1995, un journaliste de la télévision publique a eu lidée de filmer toute la soirée la voiture du nouveau Président.
Dimanche soir, sur TF1, on a préféré montrer sur lécran des grosses taches rouges et floues débordantes de lobjectif de la caméra mouillée plutôt que la binette des différents débatteurs sur le plateau. Ces figures rougeoyantes qui dansaient sur lécran napportaient rien de factuel et ramenaient le journalisme au niveau zéro, celui de la stupidité. Énervant comme le crissement dun couteau sur une assiette ou dune craie sur un tableau noir.
Je ne pointe pas du doigt la première chaîne : dix motards-cameramen coursaient laborieusement la grosse voiture noire à vitres teintées du président du conseil général de Corrèze qui quittait son bureau pour aller voir ses fans dans une salle de la ville de Tulle dont il fut encore récemment le maire. Pourquoi nétait-il pas présent à Paris, là où ses cohortes de militants et futurs ministres lattendaient sans passion ? mystère
Même déconvenues pour les malheureux motards-journalistes qui attendaient péniblement devant le Palais de lÉlysée pour ne pas rater la voiture présidentielle se rendre du siège du pouvoir républicain à la Mutualité se faire un petit bain de drapeaux. Il pleuvait juste un peu moins.
La pluie mouille le visage jusquà fluidifier les traits de la face, à irriguer les canaux de larmes qui avaient quelques raisons dêtre en crue.
Car la douche froide, finalement, ce nétait pas la pluie, ce dimanche soir.
Cétait cette déferlante de vagues marines vaguement bleues qui tapent sur les nerfs comme le roulis de la marée et qui attisent les violences de la pensée.
Rien ne se passera désormais comme avant ?
Chaque jour est ainsi fait, inéluctablement irréversible.
Avant, cétait quand même mieux
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