.-et ce Mr Kalvex était donc en état danehlation* juste avant de mourir
vous notez avec précision Lafouine sil vous plaît !
-Vous avez dit « en état dannulation » commissaire ?
-Non Lafouine : da-neh-la-tion, essoufflé quoi, comme si on lavait coursé comme un lièvre !
-Bin quest-ce quil avait à être essoufflé et levraudé* alors quil était attaché au lit par une menotte* avec un davier* coincé entre les dents, hein commissaire ?
-Cest bien là toute lénigme* Lafouine, et vous oubliez le martinet* posé sur la table de nuit !
-Ah, menotte, martinet, pince de dentiste dans la bouche, jai lintuition soudaine que cela pourrait être une soirée SM qui aurait mal tourné
Je note tout
Le commissaire Leborgne et son fidèle Lafouine enquêtaient sur le lieu du meurtre dun dénommé Jules Kalvex. On avait retrouvé la victime sans vie, aucune blessure apparente, seule une rivière de sang sécoulait de sa bouche où linstrument médical semblait avoir été fixé.
On sonna à la porte. Entrez ! cria Leborgne. Qui êtes-vous ?
-Je suis Martin Levinsky le voisin du dessous, cest moi qui ai appelé la police quand jai entendu les hurlements cette nuit dans lappartement du dessus
-Quels hurlements ?
-Quelquun criait : « Et après je vais te bistourner*, te bistourner tu entends ! » et Mr Kalvex quest-ce quil gueulait lui aussi ! et il soufflait comme un boeuf !
Alors jai appelé la police mais quand ils sont arrivés il paraît que Kalvex était en train de mourir, haletant et baignant dans son sang. Cest bien ce quon vous a dit Mr le commissaire ?
-Oui Mr Levinski mais ce cri de lassassin : « je vais te bistourner » tout de même cela mintrigue. Un homme ce nest pas un taureau quon pourrait castrer, bon sang ! Ceci dit on sait que le meurtrier na pas touché aux bijoux de famille de la victime et je viens dapprendre à linstant par le médecin légiste quil lui a juste arraché quatre molaires à vif ce qui a entraîné lhémorragie fatale
mais
bistourner !
-Cest que, Mr Le commissaire, mon voisin du dessus était, comment dire, un leste, pas un taureau pour sûr, mais un chaud lapin
Toujours en quête dune nouvelle aventure. Il avait un caractère assez labile* et instable, il montait souvent chez lui avec une nouvelle maîtresse* et parfois même, avec deux ou trois femmes.
Et il sen passait là-haut, ce nest pas si bien insonorisé vous savez comme immeuble
Jétais aux premières loges.
Et puis tiens, sa dernière histoire en date, et cest pas glorieux, cest avec Mme Lamarque que cela sest passé. Une très belle femme ! Kalvex se faisait soigner par le docteur Lamarque rien que pour entrevoir sa femme et lui dire deux mots au secrétariat du cabinet où elle travaillait pour son mari. Il tentait sa chance mais sans succès. Il naimait pas quon résiste à ses ardeurs le père Kalvex. Alors à ce quil paraît il aurait violemment essayé de la posséder* la semaine dernière dans le parking du sous-sol.
Mr Kalvex mavait dit un jour que ce nétait pas juste que cet homme riche et beau ait en plus une si jolie compagne, « moi qui nai pas le sou ça ne marrivera pas
» avait-il ajouté.
Et je lui avais répondu : « Dieu a dit : « Je partage en deux, les riches auront de la nourriture et les pauvres de lappétit »*
Hélas cest bien vrai non ?
Voilà commissaire, je vous ai dit tout ce que je savais.
-Merci Mr Levinsky vous restez à la disposition de la police pour le moment sil vous plaît. Inspecteur Lafouine vous avez tout bien noté ?
-Oui commissaire mais je voudrais poser une dernière question à Mr Levinsky.
-Faites Lafouine, faites !
-Mr Levinsky, quelle est au juste la spécialité médicale du docteur Lamarque ?
-Il est dentiste inspecteur et il a son cabinet et son appartement juste au premier étage de limmeuble !
Le commissaire Leborgne sourit et sortant de lappartement de la victime il appela lascenseur.
Linspecteur Lafouine lui emboita le pas et clin dil à lappui ils pénétrèrent ensemble dans la cage et programmèrent un arrêt au premier étage. Leur silence en disait long sur leurs déductions. Ils nauraient peut-être pas besoin daller beaucoup plus loin !
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