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Ce parfum tendre et doux... + Le banc par The Dreamer

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Ce parfum tendre et doux... Le temps mange le temps et cependant, il reste, Un parfum tendre et doux au revers de ma veste, De gommes sur les dents que ma langue léchait Ou de goûteux nougat, croquant qui s’ébréchait. De pas mal assurés, par des lacets aux grolles, « Tombe et relève-toi, dépose tes guibolles Sur mes genoux, petit, c’est le nœud, c’est le flot ! », Le lien qui fait tout, qui tient le godillot. « Gamin, sois patient, le serrage est bâclé ! » Il faut s’apprivoiser, n’ais pas peur, c’est la clé. Sur ma main, le baiser, quand je m’étais fait mal, Comme l’eau coule au front, dans le fond baptismal. Il faut passer un fil par-dessus un nuage, Faire une boucle et puis, crier : « A l’abordage ! » Courir de-ci, de-là, faire un alexandrin Et en chemin, vois-tu… oublier son chagrin. Qu’importe tout s’enfuit ! L’homme est comme la feuille Qui tremble au vent et perd - ou la fleur que l’on cueille - Quelque chose - si peu - l’odeur des jours passés, J’ai pris mes souvenirs et les ai ramassés. Les cheveux gris du sel des lentes inquiétudes, L’attention, tout l’Art et le soin des études, De ce qui ne s’apprend qu’à force de s’aimer, J’ai jeté vers le ciel de vieux souliers… oui, mais ! J’ai gardé quelque part entre le cœur et l’âme, Une trace de toi, comme un feu, une flamme, Qui me tient chaud, Papa, me suit, jour après jour, Ce parfum tendre et doux que l’on nomme… l’Amour. Le banc On dirait un bateau qu’on a posé sur l’eau, Quand il pleut, son reflet tremble dans le ruisseau, Et gîte - Sur son flanc, dorment quelques écailles, Du féroce océan des pleurs et des rouscailles. Mon Dieu ! Il en a vu et pourrait témoigner, Des ombres dont les mains semblent trop s’éloigner. Quand un cri rebondit, sur sa poupe, il chavire Et tangue au vent mauvais qui gronde, le navire. Des « Chéri dans tes yeux j’ai pêché des soleils ! » Et les mêmes aveux différents aux réveils. Souvent ce sont deux mâts, dont l’un se brise et l’autre, Croyant se tenir droit, se rehausse et se vautre. Se couche n’étant plus que les os de Thiton, Plus qu’un songe, un long chant ou la larme au menton, Avide de lécher le sol après la joue, « Comme on tait si souvent tous les mots qu’on déjoue ! »

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