Au détour dun documentaire sur Dalida, happé par la télécommande (happé sans uf car cest le documentaire, pas Dalida, qui est happé, ni la télécommande), le soir du mercredi 19 janvier 2011 sur France 5, jai découvert une interview dAlain Delon datant du début des années 1970, en 1971 ou 1972, je crois.
Alain Delon devait parler de Dalida, sinon, je ne vois pas pourquoi il aurait été dans ce documentaire.
Bon, cest vrai que lémission était sympathique puisquon y voyait par exemple Jean dOrmesson tout content davoir fait élire sa pouline à lAcadémie française, la première femme, vous pensez ! cétait le 6 mars 1980. Non, ce nétait pas Dalida mais Marguerite Yourcenar, mais les deux femmes se disputaient le titre de femme de lannée 1980. Pouline qui aurait pu être sa mère (elle est née en 1903, lui en 1925).
Mais revenons à Alain Delon. Il a maintenant soixante-dix-sept ans. Eh oui ! Soixante-dix-sept ans, presque comme Brigitte Bardot, du reste (elle les a fêtés il y a un an et demi), dont on a dit quil était léquivalent mâle.
Car Alain Delon, cétait un bomec très jeune et très sensible. Lorsquil a joué dans ses premiers films, il avait vingt-deux ans à tout casser et montrait une personnalité nuancée, complexe, fragile.
Hélas, au fil de ses succès cinématographiques, Alain Delon est devenu sa propre caricature, une sorte de héros qui se la pète, avec des carapaces à nen plus finir dépaissir
Et la question, cétait : pourquoi ? ou plutôt, comment a-t-il pu évoluer ainsi ?
Cest le documentaire sur Dalida qui ma donné un semblant de réponse. Au début des années 1970, il avait donc dans les trente-cinq ans.
On dit souvent que la vieillesse se joue entre trente et soixante ans. Parfois, les rides arrivent très vite, ce fut le cas par exemple de Simone Signoret vers trente-neuf ans, après une dépression. Parfois, on peut rester encore un presque poupon (par exemple, saviez-vous quAlain Minc avait déjà soixante-trois ans ?).
Bref, dans ce documentaire, jai vu dans les yeux dAlain Delon quil devait certainement boire beaucoup dalcool. Linterview elle-même était polluée par le tabac, la cigarette quil devait tenir dans ses doigts enfumant son visage.
Boire et fumer, cétait sans doute normal dans les années 1960 et 1970. Beaucoup y ont perdu leur âme et même plus. Cétait social. Cétait normal. Mais surtout, cétait sinsérer, faire comme les autres. Refuser, cétait sexclure.
Bon, je dis cela, mais je nen sais rien, évidemment. Ce qui est sûr, cest que la vie dune personne se lit facilement sur son visage, visage gai ou visage fermé, yeux cernés ou joues denfant. Que la personne ait suivi scrupuleusement tous les préceptes de la vie saine ou quelle ait fumé, bu, ait abusé de son corps, se soit droguée
ça se voit gros sur la figure (faites-en lexpérience).
Le succès peut aussi rendre les gens imbuvables, certes, mais il paraît assez visible que ce nétait pas la seule cause pour Alain Delon.
Et puisquon en est à "Voici" et "Paris Match", savez-vous quelle est la dernière "star" (?) qui est tombée dans le piège ? Cest Jean-Luc Delarue qui a expliqué le 17 janvier 2011 que pour lui, lalcool était son ouverture à la cocaïne (depuis, la star est partie...).
Je voulais terminer sur une citation dAlain Delon qui pouvait renforcer son côté un peu caricatural avec cette phrase dite dans "Femme" davril 1996 : « Jaime quon maime comme je maime ! »
mais jai trouvé une autre citation qui, elle, me paraît pas mal du tout pour définir lamitié et qui rend la profondeur à ce grand homme (dans "Paris Match" du 3 octobre 1996) : « Un ami ? Cest quelquun à qui on peut téléphoner à trois heures du matin en disant quon vient de commettre un crime et qui vous répond seulement : "Où est le corps ?" ».
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