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Le miel de Myriam par Minos36

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Du jardin de l'hôtel montait une senteur de terre mouillée. Elle pénétrait par la fenêtre ouverte et flottait dans la pièce se mélangeant aux odeurs de sperme et de cyprine, à la transpiration de nos corps. Ces mélanges d’odeurs chargeaient l’atmosphère dans laquelle flottaient nos corps épuisés par l’orgasme. Nous étions enivrés. Dans ce parfum primitif qu’il était doux de se laisser fondre ! Le désir ne tarde pas à se réveiller à nouveau. Je glisse mes lèvres le long du corps de Myriam. Chemin faisant mes lèvres boivent quelques gouttelettes de suer perlant sa peau. J’arrête le mouvement de mes lèvres parvenues au sexe de Myriam. Avec ma langue je me fraye un chemin entre les lèvres charnues, et je commence à caresser, à lécher, à mordre. Myriam laisse ses doigts courir dans mes cheveux. Elle gémit. Le plaisir gonfle son bas ventre, sa poitrine, lui coupe le souffle, et les mots deviennent gémissements. « Je le veux dans ma bouche. Je veux l’avaler. Je veux le dévorer. » murmura-t-elle. Bouche et sexe. Sexe et bouche. Il y a un vide. Un long tunnel où s’engouffre le silence, où le temps s’annule. Nous ne sommes pas de ce monde. Seule une vague conscience habite nos esprits. Le sexe de l'autre est prêt à se transformer en repas céleste. Doucement. Lentement. Furtivement. Caresses labiales, légères, fuyantes. Pour que le plaisir fige le temps. Pour mourir et renaître. Lenteurs et habiletés. Délices et supplices. La danse des langues nous offre une saveur de fruits inconnus, et nos papilles se dilatent de plaisir. La bouche de Myriam, aspirant mon sexe, goûte un parfum nouveau à chaque succion. La langue n'est plus la même à chaque caresse. Le plaisir monte le long de nos corps, occupe les moindres pores et interstices. Il se nourrit à chaque geste, devient plus grand, lentement, irrésistiblement. Il explose en feu d’artifice. Avant la chute ultime, avant la folle explosion. La langue de Myriam est une meule, mon sexe une lame à affûter. Je savoure le parfum de miel produit par le sexe de Myriam. Je fouille avec l'appétit d'un enfant gourmand qui ne peut pas lâcher le mamelon nourricier. Elle jouit. Une étoile explose dans le ciel. La lumière produite éclaire le noir de la chambre et nos corps d’un blanc phosphorescent. Les gémissements de Myriam sont des pierres précieuses, des bijoux, et mon sperme jaillissant se mue en perles rares. Caresses, gémissements, orgasmes, jouissances, sperme, miel d'abeilles nichées dans le vagin de Myriam devenu ruche. Le temps n'a plus ni jour ni nuit, ni aube ni midi. Au-delà de notre chambre d’hôtel, la terre est allée tourner autour d’un autre soleil emportant ses malheurs, ses joies, ses faux-vivants, ses vrais morts.

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