La clinique psychiatrique est une permanence dans la pratique algologique courante. Plus de la moitié des douloureux chroniques présentent une symptomatologie psychiatrique associée. Cette clinique psychiatrique est classiquement :
* soit secondaire à la douleur organique (douleur « cum materiae ») entraînant dépression et/ou anxiété par exemple,
* soit primum movens sans substratum organique factuel (douleur « sine materiae »).
Ce découpage est néanmoins plutôt artificiel car la pratique clinique montre dincessantes interactions entre douleur chronique et dépression. Les traits de personnalité peuvent être communs, avec ce décodage des évènements de la vie. La neurobiologie montre la prégnance des deux mêmes neurotransmetteurs la sérotonine et la noradrénaline. Lefficacité antalgique des antidépresseurs et plus particulièrement des tricycliques nest plus à démontrer.
La psychanalyse avance que la douleur chronique peut avoir 3 grandes fonctions dans léconomie psychique : éviter la dépression et ce sera la « douleur anti souffrance » ,éviter lémergence psychotique et enfin la notion de masochisme gardien de vie.
La science défend aussi les bienfaits de la tristesse, elle serait bonne pour la santé car elle aide les personnes à changer leur vie en mieux. Serait-il dangereux de soigner ces épisodes par des médicaments ? Remarquons l'intolérance de la société pour la tristesse causée par la perte d'emploi, la perte d'un proche ou la fin d'une relation amoureuse, et le primat du bonheur personnel au-dessus de tout le reste. Le recours systématique aux médicaments pourrait affecter l'évolution de l'Homme. La dépression aurait permis la survie des espèces depuis des milliers d'années, obligeant l'humain a penser et à changer.
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