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Flânerie du promeneur 2013 par Jules Félix

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Petite escapade à la Porte de Versailles, pour le Salon du Livre de Paris. C’était le dimanche 24 mars 2013. J’avais raté la soirée inaugurale, assez intéressante car cela permet de faire comme les rasoirs Gillette : première lame pour faire un tour de reconnaissance et la seconde venue, plus tumultueuse à cause de la foule du week-end, pour aller droit sur les cibles préalablement définies. Donc, ce fut sans tour de reconnaissance. En éclaireur prévoyant, dans ma besace, quelques sandwichs et clémentines. Le départ de la course a commencé à 13h59. Il faut d’abord faire une queue pour entrer : « Accès direct avec titre d’accès ». Cinq minutes pour atteindre l’autre côté de la charmante hôtesse (il faut absolument reconnaître que le Salon du Livre est un super endroit pour draguer, il y a de très jolies filles, et vu le sujet du salon -je ne suis pas au Salon de l’Agriculture- elles devraient même être plutôt intelligentes ! oups, je m’égare). Comme les années précédentes, j’agrémente mes passages avec la même signalétique, à savoir (00) pour dire que l’auteur est tout seul dans son stand ou quasiment, (§) pour dire qu’il y a quelques personnes auprès de lui (se comptant sur les doigts de la main), enfin ($$) pour dire qu’il y a une queue, la foule pour rencontrer l’auteur, lui demander de dédicacer son livre. L’affluence devant certains auteurs et le désert devant d’autres me paraissent toujours très intéressants, cette osmose entre lectorat et auteurs, sachant que parmi les lecteurs, il y a des électeurs et parmi les auteurs, il y a des candidats à des responsabilités politiques. Cela donne une idée de ce qui est "à la mode" ou "en activité" par rapport aux "stars anciennes", sauf quand les stars anciennes sont de très grandes stars. Je dois donc bien admettre que la plupart des (vrais) écrivains (enfin, quand je dis "vrais", je veux dire, des auteurs venus uniquement pour leur littérature, pas comme un bonus pour acteurs, chanteurs ou personnalités politiques) qui étaient très demandées, je ne connaissais souvent même pas leur nom. J’en ai presque honte car le nombre n’entraîne pas forcément du trash, évidemment. C’est mon côté traditionaliste qui attend au moins dix ou vingt ans avant de savoir si le vin est bon ou pas. Un chat n’est jamais trop prudent. Je mettrai donc * juste après le nom des auteurs très attendus dont je ne connaissais même pas le nom. Allons-y donc pour ma version 2013. À 14h14, Daniel Picouly ($$) avait beaucoup de pain sur la planche. Une file assez longue attendait quelques signes de lui. À 14h15, j’ai aperçu un gros micro avec long manche, et une caméra. Beaucoup de monde, des appareils photos et des iphones qui crépitaient. Richard Bohringer ($$) était là, le regard toujours vacillant, se forçant un peu à sourire, pas forcément très à l’aise avec sa notoriété. Une homme qui avait l’air de ceux qui sont sortis de l’enfer et qui cherchent à revivre. À 14h21, petit arrêt au stand d’Arte. Je suis sidéré, la surface a nettement diminué par rapport aux années précédentes, crise oblige ? L’intérêt, c’est d’y voir des dvd d’émissions intéressantes que j’aurais loupées. Par exemple, cet excellent feuilleton nordique (suédois ?) "Borgen", un coffret de quatre dvd. Trente euros, trop cher quand même. À 14h28, je suis passé devant un stand où il y avait du monde, là aussi. Géraldine Damon* ($$) semblait très appréciée. À côté d’elle, deux charmantes femmes, très photogéniques, Marie-Aldine Girard (§) et Anne-Sophie Girard (§), qui ont écrit "La femme parfaite est une c*nnasse". Visiblement, leur air plein d’humour semblait coller avec le titre du bouquin. À 14h32, petite halte aux "Rencontres des Sciences pour tous". Un orateur qui parlait au micro devant un auditoire attentif, tous les sièges étaient occupés. À 14h38, Douglas Kennedy ($$) était au "turbin". Une file très longue l’attendait. Lui, à bras de chemise, le visage très souriant, se prêtait très gentiment à l’exercice, proposant même à des lectrices de poser avec lui pour une photo. À 14h39, j’ai vu une foule assez longue attendre que Laurent Gourmelle* ($$) revînt à son siège. À 14h44, encore une foule du côté des bandes dessinées, c’était très prisé. Il y avait, tout jeune et tout simple, Blain ($$), le dessinateur de l’excellente BD "Quai d’Orsay" qui décrit sur deux tomes les aventure de Dominique de Villepin. À 14h47, deux autres auteurs de bandes dessinées avaient, eux aussi, du travail pour l’après-midi, d’autant plus que les dessinateurs ne faisaient pas que signer, ils dessinaient aussi pour leurs lecteurs : Michel Rodrigue ($$), qui a repris la série "Cubitus" et Laurent Verron ($$), qui a poursuivi la série "Boule et Bill", toutes les deux, si je ne me trompe, ayant été dessinées, à l’origine, par Roba, qui est mort il y a quelques années (14 juin 2006). Ah, je me suis trompé, "Cubitus" n’était pas de Jean Roba mais de Duba, mort le 8 novembre 2000. À 14h50, j’ai croisé Jérôme Chartier, de haute taille, venu très simplement en famille, avec son épouse et sa fillette, visiter les stands. Jérôme Chartier, vous ne connaissez pas ? Ah oui, il est député de Haute-Savoie et il s’est fait connaître il y a quelques mois car il est le porte-parole de Fillon. Ce qui faisait plaisir, c’était de voir un parlementaire en total incognito dans cette marée humaine. D’ailleurs, voici une petite réflexion qui pourrait s’appliquer à certaines personnalités : le Salon du Livre est l’un des endroits qui rend humble, qui remet certains ego à l’endroit. Car il faut être clair : la notoriété n’est pas donnée à tout le monde, même si on a occupé des postes très importants (ministres, etc.). La foule qui s’agglutine est un bon signe de célébrité. Un député de base ne sera jamais connu que de ses électeurs au mieux. À 14h51, j’ai découvert Grégoire Delacourt* ($$) qui paraissait hyperconnu vu la foule qui s’impatientait. Chaque fois qu’il y avait ces files, les gens avaient le livre à dédicacer entre leurs mains, et c’est là que j’ai compris comment ce phénomène de queue pouvait fonctionner : au lieu d’attendre passivement, beaucoup de gens avaient le nez plongé dans le bouquin. À 14h52, petits crépitements de photographes, et aussi le même manche à micro que je pouvais apercevoir de loin. Jeannette Bougrab (§), ancienne ministre, fort jolie femme d’origine musulmane mais qui soutient mordicus la laïcité, peut-être pour cette raison, il y avait un garde du corps. Jolie mais pas forcément super souriante, plutôt écorchée, n’aimant pas les photos. Elle venait juste d’arriver à son stand. Elle avait déjà des lecteurs à "traiter". À 14h55, en passant à côté d’une des nombreuses petites tables rondes qui émaillaient le salon, j’ai entendu une intervenante qui commençait à prendre la parole, un peu émue : « Je me suis fait cambrioler ce matin, je suis encore un peu sous le choc ! ». Bride de vie en direct. À 14h56, petit arrêt au stand de la revue "Pour la Science". J’ai réussi à ne rien acheter. Beaucoup de titres aguicheurs, sur le cerveau, sur le boson de Higgs, sur Alzheimer, sur la mémoire, sur le climat… et finalement, après ses lectures, après ces beaux schémas, souvent, il n’en reste pas grand chose, une sorte de frustration. Ce n’est certes pas comme ces revues qui ont le culot, régulièrement, de faire des dossiers sur (par exemple) "Dieu et la science" où là, je le sais, il n’en sortira absolument rien, car c’est un marronnier comme les "Trésors de l’Égypte ancienne" et le "Prix de l’immobilier dans la région parisienne". À 15h01, j’ai vu une file très longue pour Jérôme Ferrari* ($$), l’air plutôt simple et plaisant, ainsi qu’à 15h04 pour Fabrice Humbert* ($$). À 15h06, j’ai déboulé sur le grand stand d’un grand éditeur. Juste devant moi, il y avait Bruno Le Maire ($$), ancien ministre plein d’avenir depuis son ni-ni dans son parti, dont le énième livre décrivant l’exercice du pouvoir (c’est un agrégé et docteur en lettres, en plus d’être énarque !) a fait déplacer une véritable foule. Bien que dans l’opposition, il était l’une des stars politiques du salon. À ses côtés, Gilles Kepel (§) et le playboy radiophilophonique Raphaël Eindhoven ($$), très couru aussi. À 15h12, Didier Van Cauwelaert ($$) se mettait en quatre pour plaire à ses lecteurs venus nombreux. À 15h14, j’ai vu au loin la silhouette très agitée de Jean-François Kahn (§), toujours aussi passionné de convaincre jusqu’à se lever et à secouer ses bras, mais dont la barbichette blanche n’était pas de la plus jolie esthétique (à mon avis). À 15h18, le chanteur rappeur Abd Al Malik (§), que j’apprécie beaucoup pour son ton un peu "bouge-toi les fesses si tu veux que le ciel t’aide" et pour sa proximité avec Jacques Brel, arborait un large sourire aux rares visiteurs qui venaient le voir. Il faut dire qu’il avait une forte concurrence avec la voisine. Abd Al Malik : http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=45958 http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=50710 Car la voisine, que j’ai pu apercevoir à 15h19, protégée par un garde du corps, entourée d’une multitude de monde et de caméra, c’était la chanteuse Juliette Greco ($$), qui a dépassé depuis plus d’un mois ses quatre-vingt-six ans et qui, malgré un regard sévère peut-être dû à l’érosion des années, savait utiliser le charme qu’il lui restait encore. Juste derrière, une dame pas très finaude se demandait qui était Abd Al Malik, puis, parcourant son regard vers sa gauche, découvrit Juliette Greco. Sic : « Ah, la Juliette Greco. J’avais cru qu’elle était morte, moi, waouh. Et tu sais, il y a deux ans, j’avais rencontré Joseph Joffo. Tu sais, "Le sac de billes". J’avais aussi cru qu’il était déjà mort, c’est fou ! »… (no comment). À 15h24, petit arrêt au stand de Radio France. Là, une pépite pour une lectrice (miaou) : Jean-Claude Ameisen (00), au sourire charmeur et charmé, discutait debout avec un visiteur qui lui présentait un gros livre d’art (de peinture ?). Il écoutait tranquillement son interlocuteur pendant qu’il feuilletait attentivement le gros bouquin, montrant tout son intérêt. Un sourire très profond. J’aime bien les souris. À 15h28, le chemin m’a fait croiser Grand Corps Malade ($$), chanteur éclatant, grand gaillard sympathique que la foule n’effrayait pas. Six minutes plus tard, en revenant à l’arrière du stand, j’ai ouvert son livre "Patients" et à la première page, aux premiers mots, j’ai lu : « J’ai envie de vomir. ». L’homme écrit visiblement bien. Cela fait du bien de savoir que les jeunes générations sont là… Peut-être n’écrira-t-il que pour ses chansons, mais ce sera déjà pas mal. À 15h31, dans le coin du même stand, j’ai observé l’indétrônable Philippe Labro ($$), dont les romans nourrissent, eux aussi, un très grand public. À 15h36, j’ai vu Yves Coppens (00) qui s’ennuyait un peu avec sa voisine, et au coin d’après, à 15h37, la très magnétique Tatiana de Rosnay ($$) qui n’a pas arrêté pas avec ses lecteurs (en janvier 2011, elle était classée cinquième auteur le plus lu en France), si ce n’était pour faire la bise à son père, Joël de Rosnay (00), arrivé à l’instant et qui ne devait rien avoir publié en ce moment. À 15h41, par les hasards de la déambulation, je suis repassé devant Grégoire Delacourt, toujours aussi occupé avec ses lecteurs mais qui a montré un sens de la courtoisie et d’attention extraordinaire. Alors que son éditrice passait le voir, il s’est levé et l’a présentée à son visiteur du moment : Isabelle Laffont, la directrice générale des éditions Jean-Claude Lattès. C’était vraiment délicat de présenter à ses lecteurs son éditrice, alors qu’il existe d’autres auteurs qui les méprisent. À 15h42, j’ai atterri alors juste devant Amin Maalouf ($$), nouvel académicien, qui, gentiment, écoutait en s’ennuyant fermement une lectrice venue lui raconter sa vie alors qu’il y a une longue file à vouloir lui parler. Amin Maalouf a fait le poli, le sourire distrait et l’esprit bien ailleurs ! De 15h48 à 16h17, je me suis octroyé une pause miam miam dans les arrière-boutiques, ou plutôt, hors des stands, où je me suis aperçu qu’un vaste espace du Pavillon 1 était vide. Je n’avais pas l’impression que les autres années, il restât des espaces vides. Crise oblige (bis). À 16h22, je suis arrivé dans une véritable cohue. L’objet de toutes les attentions, caméras, badauds et lecteurs, c’était Christiane Taubira ($$), l’actuelle Ministre de la Justice, qui comptait un grand nombre de fans ! N’hésitant pas savourer cette popularité singulière (il y a un an, elle était plutôt mal vue), elle s’est prêté au jeu des sourires pour les photographes. Cette dame était assurément aimée. Gardes du corps aussi. Derrière elle, debout, une femme élégante a joué la rabat-joie, en disant d’arrêter de mitrailler. Elle s’est assise juste à la droite de la star. Il s’agissait d’Anne Hidalgo (00), députée et première adjointe à Paris et totalement inconnue des visiteurs. Pourtant, dans un an, elle prétendra devenir maire de Paris. Mais pour l’instant, en attendant ses inexistants lecteurs, elle s’est mise à rigoler avec une autre voisine de stand, elle aussi sans beaucoup de lecteurs et pourtant devenue une star des médias, Roselyne Bachelot (§), ancienne ministre, incapable de retenir ses fous rires. Juste un peu plus loin dans le même stand, à 16h26, une foule interminable de lecteurs attendait Patricia Darré* ($$), au buste coquet et plaisant. Une autre très longue file a abouti à 16h28 à Christian Jacq ($$), auteur également sûr de son lectorat, l’aspect un peu anguleux et souriant. La queue qui l’attendait était d’un étrange calme. À 16h31, je me suis retrouvé juste devant l’acteur Michel Galabru ($$), quatre-vingt-dix ans, immense roc au sourire un peu furtif, mais beau joueur, cabotin, acceptant de bonne grâce que ses admirateurs se fissent photographier avec lui ; lui, souriant avec des dents si blanches qu’on dirait un orgre prêt à dévorer son repas. Si le comédien dédicaçait avec minutie chacun de ses livres, il était secondé par sa petite-fille, Sophie Galabru ($$), réelle auteur du bouquin, très jeune et surtout, très belle. Galabru : http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=74305 http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=104966 Tout à côté des Galabru, je suis resté de 16h40 à 16h44 aux Rencontres des Sciences pour tous, un amphi toujours rempli de monde très attentif. Deux orateurs se sont partagé la présentation de petits phénomènes physiques. L’un d’eux a expliqué qu’il venait de faire la même manipe quelques heures avant au Palais de la Découverte. Et c’est vrai que c’était exactement le même ton très instructif et intelligent qu’au Palais de la Découverte. Pour donner un exemple, l’un des deux orateurs a montré une pomme de terre épluchée et restée crue. Elle était donc dure. Il a pris une paille et en cherchant à l’enfoncer dans la pomme de terre, il a bousillé la paille. Normal, n’est-ce pas ? Bon, il a recommencé avec une autre paille, mais avec ce détail supplémentaire : il a bouché avec le pouce l’une des extrémités de la paille. Il l’a enfoncée dans la pomme de terre. Miracle ! (ou mirage !) La paille a transpercé la racine comme un poignard. Pourquoi ? À vous de le découvrir ! (j’ai cependant la réponse). J’ai entendu du brouhaha derrière moi, à 16h45. C’était les Galabru qui s’en allaient. J’ai alors entendu une mère dire à son garçon : « Non Mattéo ! Ne le suit pas ! ». Il existait encore des parents qui éduquaient. Pas loin de l’emplacement des Galabru, au même stand, à 16h46, j’ai découvert, très occupé à griffonner une marque sur une première page, l’actrice Brigitte Fossey ($$). Là aussi, une longue queue l’attendait et régulièrement, Brigitte Fossey relevait sa tête, esquissant devant la couverture de son livre un grand sourire professionnel. Pas de doute, c’était bien une actrice, une professionnelle ! Elle n’a pas perdu de son charme des "Jeux interdits". Retour à si loin dans le temps… Un peu plus loin, à 16h48, seul auteur à son stand mais avec une armée de lecteurs à la queu leu leu, Jean Teulé ($$), à bras de chemise, très grand, le sourire et l’œil malicieux, discutait avec chacun de ses visiteurs. À 16h52, c’est également une foule qui attendait Franck Thilliez* ($$) et, dans une moindre mesure, Karine Giebel (§), pour des livres dont je n’ai aucune idée. À 16h53, le stand désespéramment vide d’Arnaud Leparmentier (00), journaliste politique, et celui de sa voisine, Michèle Alliot-Marie (00), ancienne ministre, faisaient un peu peine à voir. Ah non, MAM a eu un admirateur ; tel un drone, il a fait furtivement un crochet pour elle pour lui demander de sourire pour la photo (elle s’est exécutée fort aimablement) puis a aussitôt repris son envol. À 16h55, c’était encore une brochette d’auteurs sûrs qui a occupé le stand d’un grand éditeur. Il y avait Jean-Marie Rouart (00), très seul au point de passer le temps à téléphoner avec son smart-phone, mais aussi Annie Ernaux ($$), vers qui était arrimée une longue file, Catherine Cusset (§) au sourire enjôleur, et aussi Michel Déon ($$), lui aussi, avec ses petites lunettes, au sourire bienveillant. De 17h00 à 17h06, petit arrêt à un stand Gallimard de littérature étrangère. J’y ai relevé quelques titres intéressants… ou rigolo : "Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines" de William Burroughs et Jack Kerouac. J’ai ouvert ainsi le gros volume "L’Europe, un continent redécouvert par l’archéologie" de Jean-Paul Demoule où l’on peut lire à la page quatre-vingt-neuf que Mickey a existé dès 450 avant Jésus-Christ, avec cette statue celtique en grès retrouvée en 1996 à Glauberg, en Hesse (au sud de l’Allemagne) avec de grandes oreilles : « On remarque ses étonnantes oreilles en feuilles de gui, un motif connu de l’art celtique et qui symbolisait sans doute un pouvoir particulier ». Wald Disney n’avait rien inventé ! J’ai repéré aussi un livre qui ne devrait pas se vendre du tout, "La Constitution de l’Europe" de Jürgen Habermas, et aussi, plus connu, "Le Festin nu" de William Burroughs. À 17h09, au stand des éditions Zulma, j’ai feuilleté ce charmant livre sur les chats, "Mon chat, la vie et moi" de Kwon Yoonjoo, qui allie dessins humoristiques et photos de chats. Notamment, que faire quand on écrase par inadvertance la patte d’un chat ? Ou quel est le meilleur cadeau qu’on puisse faire à un chat ? À 17h11, je suis passé devant un très petit stand, celui des éditions Bleu Autour, et j’ai entendu un homme assez grand, la soixante-dizaine bien dépassée, plein d’allant encore, dire à un visiteur, dans la discussion : « J’ai été député ! ». Après quelques recherches google-est-mon-ami, j’ai trouvé qu’il s’agissait de François Colcombet (00), ancien député de l’Allier, qui était également un magistrat. Comme on l’a vu aussi pour Jérôme Chartier, les parlementaires étaient parfois bien cachés, dans ce salon ! Entre 17h14 et 17h21, arrêt au stand des éditions religieuses. Il y avait quelques bouquins religieux, comme cette enquête assez fouillée "Le Pontificat de Jean-Paul II, un gouvernement contrasté" de Giovani Miccoli (éd. La Part-Dieu), ou encore ce petit fascicule reprenant un symposium international, "Dieu aime-t-il les femmes ?" d’Anne Soupa (éd. Mediaspaul), avec un dessin en couverture, des religieux qui discutent autour d’une table. L’un dit : « Quelqu’un a-t-il pensé à inviter une femme ? » et un autre répond : « La femme de qui ? ». Il y avait aussi "Hildegarde de Bingen, la puissance et la grâce", de Lucia Tancredi (éd. Nouvelle Cité), c’est un roman historique (j’ai toujours eu un problème avec les romans historiques, car je n’aime pas vraiment qu’on mélange le vrai et le faux dans un même ouvrage), et aussi cet incompréhensible livre "Neuvaines pour les jours difficiles" de Bernard-Marie (éd. Salvator). Mais le clou des livres religieux, c’était bien sûr "François, pape du nouveau monde, biographie" de Michel Cool (éd. Salvator et Yves Briend) avec des photos de l’élection du nouveau pape. Livre très peu épais, écrit gros, pas très intéressant en lui-même si ce n’est qu’il est sans doute le résultat d’un exploit éditorial, pouvoir faire un bouquin aussi rapidement. Douze jours ! À 17h16, pendant que j’étais plongé dans la bibliographie religieuse, j’ai entendu une petite fille d’environ sept ans, pleine d’assurance, demander à la personne qui l’accompagnait : « C’est où l’ENA ? ». Diable !… J’ai remonté ensuite les stands, à 17h22, j’ai de nouveau retrouvé une fois Grégoire Delacourt, encore fidèle au poste, le sourire toujours aussi sincère, avec sa file de lecteurs qui n’a pas désempli, puis, un peu plus loin, une longue file aussi pour Aymeric Caron* ($$) et en face, assez seul, un autre religieux (non), Pape Diouf (00), dont le nom me dit quelque chose mais je serais bien incapable de préciser qui il est. À 17h25, j’ai atteint de nouveau Odile Jacob, toujours très actif, où j’ai aperçu Claude Hagège (00) discuter pour passer le temps, tandis que Boris Cyrulnik ($$), le sourire un peu gêné, avait de l’ouvrage pour le soir. Derrière eux, à 17h26, je voyais une nouvelle fois Yves Coppens (00) toujours assez esseulé tandis que son voisin éloigné, Jean-Pierre Changeux (00), grand biologiste, s’ennuyait ferme jusqu’à ce qu’une petite fille, accompagnée de sa mère, l’ait déridé à 17h28. Discussion avec la fillette. Cyrulnik : http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=86610 Changeux : http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=31832 À 17h31, j’ai croisé une nouvelle fois, car c’est un habitué du salon, Michel Maffesoli (00), auteur de "Homo eroticus" au titre donc facile et racoleur, assez hautain avec son nœud papillon, qui fut surtout le stupide directeur de thèse de la voyante Élisabeth Tessier. À 17h32, à la place de Michel Galabru, une autre actrice mais aussi écrivaine Charlotte Valandrey ($$) rédigeait studieusement les autographes pour la file de ses lecteurs pendant qu’un agent interdisait toute photo. Assez étrange d’aller dans un lieu si public et de refuser de se prendre en photo. Surtout pour une actrice ! À 17h37, le dernier auteur croisé fut Vladimir Fédorovski (00), ancien diplomate russe aux yeux mitraillettes reconverti en romancier français (c’est dommage que je n’ai su la mort du milliardaire louche Berezovsky que le lendemain, je lui aurais bien demandé son avis), avec un "client" dans le stand de Radio France où je pouvais apercevoir également Olivier Poivre d’Arvor, directeur de France Culture et frère du présentateur de journal, saluer quelques collègues. J’ai quitté les lieux monstrueusement étouffants à 17h43. Ah oui, au fait, j’avais oublié. Cette édition 2013 du Salon du Livre était consacrée à la Roumanie et à Barcelone. Cela n’avait pas l’air, n’est-ce pas ?!! Épisodes précédents : 2008 http://www.pointscommuns.com/sortie-Pointscommuns-Au-Salon-Du-Livre-2371.html http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=67718 http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=67741 http://www.pointscommuns.com/c-commentaire-musique-67743.html 2009 http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=77138 2010 http://www.pointscommuns.com/c-commentaire-musique-86548.html http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=86486 2011 http://www.pointscommuns.com/c-commentaire-musique-95522.html http://minilien.fr/a0mpsp 2012 http://www.pointscommuns.com/c-commentaire-musique-101970.html http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=I&id=102618

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