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Bataille d’ego par Jules Félix

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C’est un peu la loi du genre : tu viens de faire un film, tu vas en faire la promotion dans toutes les émissions, même les plus débiles, surtout les plus débiles puisque ce sont les plus regardées. C’est le service après vente. Ou avant vente, plutôt. Par exemple, cette émission du samedi 2 octobre 2010 dans la soirée, présentée par le guignol à la vois stridente, Laurent Ruquier (quarante-sept ans), "On n’est pas couché", regardée uniquement parce qu’à côté de chez moi, un concert tonitruant hante mes zoreilles jusqu’à trois quatre heures du matin. Ce mercredi 6 octobre, c’est la sortie du troisième film réalisé par Isabelle Mergault (cinquante-deux ans) "Donnant donnant" avec Medeea Marinescu, la fille du beau film "Je vous trouve très beau" (le premier film d’Isabelle Mergault) et surtout Daniel Auteuil (soixante ans). Sur le plateau donc, Isabelle Mergault avec sa voix zozotante, qui, décidément, ne se prend pas au sérieux, et Daniel Auteuil, l’air un peu grossi et vieilli mais gardant toujours un tempérament potache. Alors, ils parlent de leur film, évidemment. Ils semblent bien s’entendre. Isabelle Mergault avoue qu’elle n’aime pas faire l’actrice et ne veut pas se gâcher la vie. Puis, vient le tour des deux chroniqueurs critiques de l’émission, Éric Zemmour (cinquante-deux ans) et Éric Naulleau (quarante-neuf ans). Ce qu’ils ont à dire ? de la critique destructive. Ils n’aiment pas le film et veulent le dire. Ils ne savent faire que cela à longueur d'émissions. Par jeu, Isabelle Mergault et Daniel Auteuil commencent à les chahuter. Se levant, quittant le studio, rentrant, criant comme les poissonniers au marché, vantant bestialement leur film sans vraiment le faire au sérieux. C’est une petite scène improvisée somme toute bon enfant qui n’a aucune conséquence. Du jeu verbal. Sauf que les deux chroniqueurs pas comiques, eux, boursouflés de leur ego, ont été vexés. « Lamentable ! » ose dire dans sa barbe Zemmour. Heureusement, Isabelle Mergault relève et finalement montre du doigt le manque d’humour et surtout la susceptibilité des deux pseudo-critiques. Naulleau est encore bien pire dans le registre : "je me prends au sérieux". Il refuse carrément de parler sur le film et s'en prend à Ruquier qui l'empêcherait de faire son boulot. Isabelle Mergault est même dépassée par ces réactions extraordinaires de manque d’humilité. Les deux critiques comptent sur leur minute de gloire et on leur a chipé la vedette. Le monde tourne autour d’eux. Y a pas à dire. Presque en colère, Isabelle Mergault perd alors elle aussi les pédales en leur envoyant dans la figure : sans nous (les artistes), vous n’êtes rien (vous les critiques). Du coup, réplique de Zemmour dans les gencives : je ne vous ai pas attendu pour écrire mes livres. Et Naulleau : « Vous n'êtes pas un modèle artistique ». Ah, bien marrant finalement. Car très révélateur de la psychologie. Le manque d’humour, c’est avant tout le manque d’humilité. Et il est toujours facile de prendre du recul par cette petite phrase : que restera-t-il de mon "œuuuuvre" dans mille ans ? Auteuil et Mergault ne sont pas dupes et utilisent leur vie à jouer. Visiblement, Zemmour et Naulleau songent à une postérité plus en démesure. Ils risquent d'être déçus...

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