Donc les cerises.... Par deux... Toutes rondes..... Retenues par une si jolie queue ;)
Certes, très délicates et jolies posées sur l'oreille...
plus chic que la banane (sur l'oreille) il va sans dire..
La becquée
J'ai un grand cerisier. Les cerises y sont juteuses à souhait. Les premières, je les savoure à même l'arbre. C'est un jeu entre nous. Mon cerisier et moi. Il place ses bijoux, là.... sur ma route de la traversée de mon jardin. Je les vois fleurir, naître, se former puis rougir.
J'approche ma langue, la glisse sur leur peau lisse, les titille.... puis, sans les mains, les attrape entières dans ma bouche. Les happe, les aspire, me suce-pends à ses fruits. Puis doucement je croque pour en faire jaillir le jus. La chair ferme, le jus chaud sucré. J'ai parfois l'impression qu'ainsi, l'arbre me donne la becquée. Les oiseaux tout en haut et moi à ses pieds. La nature est généreuse.
La cueillette
Puis j'approche l'escabeau pour y monter. Je fais parfois le grand écart pour atteindre celles qui sont dans l'enchevêtrement de ses branches. Je descends, scrute, puis remonte. Je prends appui sur les plus grosses branches, glissant mon pied aux intersections, ses feuilles caressent mes cuisses. Sur la pointe des pieds, ma main se tend vers les fruits rouges et les effleure jusqu'à la prise. Je les retourne du bout des doigts pour en attraper la partie charnue et ainsi tenues, sans les brutaliser, sans les abîmer, fermement les attire à moi. Elles se détachent, je les admire .... et parfois, même souvent, elles n'atteignent pas le panier. La cueillette est un ballet autour du tronc principal auquel j'aime à me hisser, me glisser entre ses branches qui m'enserrent. Je me faufile, je gymnastique, je souplesse en longeant ses formes, me frotte à l'écorce rêche, un contact charnu, charnel.
Puis à son tour d'entrer dans la danse.
Pour les plus hautes encore, un accessoire. Un long et fin manche terminé d'un harpon de plastique me permet de saisir, dans leurs parties fines et souples, les plus hautes branches. A lui de venir à moi. Je le harponne... dans un jeu de souplesse et de délicatesse attirant vers moi, sans les casser, ses hautes branches pour en cueillir ses scintillantes perles les plus noires.
Puis, au sommet de l'arbre, la part, non pas des anges, mais des oiseaux.
Puis on se regarde lui et moi.. La cueillette fut bonne. Il m'a enserrée, caressée, regardé sous ma jupe. La danse est finie. Ses feuilles tomberont. Je les ramasserai, et, j'attendrai tout l'année... la prochaine cueillette.
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