Alice
La main appuyée sur la vitre tu glisses les doigts le long du cadre
Le miroir sans tain te laisse apercevoir le pare brise fissuré
Tu te vois prisonnière dans ta voiture, et n'arrive pas à te réfugier de l'autre côté du miroir
Sur le pavé du perron battue par la pluie l'hôte de tes nuits t'accueille
Tu peux sécher tes larmes et échapper à tes angoisses
Derrière les carreaux des fenêtres, sous les éclairs tu aperçois les murs clos
Au petit matin quand la maison dort encore, les brumes des miroirs sont uniformes
A la recherche d'une issue tu fugues et cherches la faille
A travers le parbrise réparé tu apercois le cadre du mirroir
Tu entends la voix qui t'appelle de l'autre côté du mur
Tu poses ta main sur son reflet et pénètre dans le songe
Les rayons du soleil te réveillent, et le miroir ne renvoie plus d'image
La maison est vide et les fenêtres n'ont plus de vitre
Tu pénètres dans le palais des glaces, les prismes diffusent ton image dans toutes les directions
Ton corps flotte en apesanteur, au loin on te recouvre d'un drap blanc
Le temps a suspendu son décompte, et tu es abandonnée derrière le miroir.
Alice qui fugue sa vie, ne peut retenir son envie de dormir
Un éclair fulgurant traverse les frondaisons et t'aveugle
Au volant de ta voiture tu t'échappes vers ta destinée, délivrée de tes chaines
Au loin un arbre est déraciné par le temps
La radio annonce le déces du gardien du rêve de tes nuits
Lcm
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