«Il y a quelques jours j'ai rendu visite à l'hôpital militaire de Clamart à une dizaine de blessés de l'Afghanistan, J'ai été bouleversé par le courage et par l'enthousiasme de ces hommes très gravement atteints dans leur chair. Il n'y en a pas un seul qui ne m'ait pas dit souvent avec beaucoup de force qu'il n'avait qu'une seule envie, qu'un seul objectif: rejoindre le plus vite possible son unité pour continuer à servir son pays. Dans une société qui parfois donne le sentiment d'être plus revendicative que constructive, ces dix blessés m'ont donné un formidable message d'espoir et une très grande leçon de courage» - François Fillon discours du 08 octobre 2010 à lEcole militaire de Paris.
Le sens du sacrifice (première «qualité» dans la hiérarchie de la passion judéo-chrétienne. Faut-il rappeler que Jésus est mort sur la croix pour sauver les hommes) réclamé à demi-mot par un premier ministre transcendé, apportant la bonne parole à ses ouailles.
Le bon apôtre nous délivre ici un message aux termes savamment étudiés «ces hommes très gravement atteints dans leur chair
», des martyrs comme le fut en son temps le fils de Dieu.
Message subliminal qui passera inaperçu aux yeux du commun, mais, fera tendre loreille à une frange particulière de la population qui saura décrypter son contenu. Electorat stable sil en est, hautement attaché aux valeurs dEthique et de morale qui depuis plus dun siècle vote systématiquement à droite (quasiment tous les présidents de la 5e république Pompidou, Giscard, Sarkozy ont vu 75 % de leurs voix se reporter sur leur nom) : celle des catholiques.
Discours en raccord parfait avec la visite de Nicolas 1er à Benoît XVI à destination à la fois de ceux qui osent revendiquer et manifester, leur enjoignant poliment de «continuer à souffrir en silence» et à limage de ces soldats souffrant pour leur pays daccepter leur sort et des 3 millions de catholiques français (environ 8 % de lélectorat) leur tendant une main consolatrice (et intéressée) : «nous ne vous avons pas oubliés, ne nous oubliés pas !»
Il était plus que temps - Le bling-bling des débuts du quinquennat, le népotisme larvé de laffaire de lEPAD, laffaire Mitterrand, le démantèlement des camps illégaux de Roms froissent une grande partie des français, mais, touche plus particulièrement cette population attachée aux valeurs traditionnelles de solidarité, de partage, damour du prochain, de morale, dordre.
Pas franchement dans le programme de notre bon président
excepté lordre peut-être.
Elle qui avait lu avec amour et reconnaissance ses propos lorsquen 2004 (avant la Présidentielle), il publiait un livre : «La République, les religions, lespérance», puis, communiée avec lui lors du discours de Latran en décembre 2007 prônant une «laïcité positive», replaçant le rôle de la religion et de la spiritualité au cur même de la société, se sent profondément trahit.
Si les voix du seigneur sont impénétrables, celles des catholiques séloignent au fur et à mesure : 74 % davis favorables au moment de la présidentielle de mai 2007, à peine 50 % aujourdhui, soit une perte potentielle de 800.000 électeurs. Laffaire est dimportance.
Lélecteur traditionnel catholique nest pas le même que lélecteur classique de droite, que nous pourrions appeler «le libéral». On ne «lappâte» pas avec les mêmes idées, lui a des idéaux.
Il ne saccommode que très mal de l'amoralité et des injustices sociales du libéralisme décomplexé pratiqué par lUMP sarkozyste (et ce dautant plus quil tangente la communauté des catholiques pratiquants).
11e commandement entamant la nouvelle séquence de lévangile selon Saint Nicolas : «le moment venu, tu noublieras pas de ramener dans le troupeau, les brebis égarées».
Reste à savoir si les catholiques accepteront de se laisser séduire
pas si sûr, un seul a su changer leau en vin.
Il me semblait que le racolage était interdit sur la voie publique. Décidément certains ne peuvent sempêcher de le pratiquer.
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