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ma petite est comme l'eau..................... par GILLDA 3

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Ma mémé (en fait, celle que j'aimais le moins parce qu'elle m'envoyait chercher son charbon à la cave tandis qu'elle refilait ses bijoux à ma cousine, qué peau de vache !) …........... m'a laissé l'essentiel : « ma ptite, tout peut arriver tant que rien n'est gravé dans la pierre » suivie de : « quand il vous reste plus rien, reste encore la dignité » Sur le coup, j'ai pas compris le sens des ces phrases, trop petite, trop occupée que j'étais à piller ses placards pour trouver des gâteaux jamais trouvés because qu'en plus d'être vache elle était diabétique. Après, je suis monté sur un manège, drôle de manège qui allait vite, je hurlais plus vite, plus vite ou plus fort plus fort, ou bien encore encore. Des fois le manège tournait à l'envers, ah ben ça alors, encore de nouvelles sensations qui me laissaient muette pour le coup. Il m'arrive de repenser aux mots de ma Mémé (tout peut encore arriver alors, chic) !…....... aux manèges qui m'ont étourdie. Des fois, j'en descends et je regarde les autres tourner, aller d'avant en arrière, descendre monter, descendre encore, monter............. ça m'enivre et puis je tourne le dos à cette drôle de fête foraine et je marche. Et ce jour anniversaire qui approche où j'ai juré de ne plus jamais avoir peur, ni de moi ni des autres, plantée devant cette fosse où il est coutumier de dire qu'on enterre aussi son enfance, curieusement en a surgi une petite fille. Depuis ce jour, elle chemine à mon côté, me tire par la manche « dis tu te rappelles...... » alors je venais ici, vous conter ce que cette petite me soufflait. Cours Forrest, cours, cours, moi je marche alors marche Gillda marche, dans le gris de Paris troué parfois de coup de soleil, le plus souvent dans des rues ingrates qui prennent soudain des airs de cette Italie criarde et grouillante comme j'aime...... la petite y était encore avec moi à se moquer de mon anglais de survie, à pointer du doigt ce que personne ne voit, je lui dois mes plus beaux paysages, mes émerveillements intemporels. Depuis, on marche côte à côte, je crois qu'elle aime bien ce qu'elle est devenue, je crois bien qu'elle a aimé ceux que j'ai aimé. Je crois qu'elle a aussi aimé mes égarements « rooohhhh dis donc t'es pas gonflée toi dis donc» murmurait-elle un brin d'envie dans la voix. Faites mon dieu que jamais elle ne grandisse, qu'elle continue de m'énerver parfois en me tirant par la manche « dis tu te rappelles ». Il n'y a pas loin, elle a serré ma main plus fort, un jour je lui ai rappelé qu'elle est née d'un chagrin mais elle m'a souri et a couru autour d'un lac, s'est arrêtée près des pédalos........m'a fait un clin d'oeil puis a couru vers le château de la Fée. « Dis tu te rappelles » De tout, Petite Fille, de tout, alors dans le train du retour, elle a noué ses petites mains autour de mon cou, s'est assise sur mes genoux, m'a dit « je t'aime » et s'est endormie. Je l'ai regardé dormir.... sur nos souvenirs tandis que le train roulait vers mon présent. Petite fille, c'est moi qui te tire par la manche «  allez viens on va faire de la balançoire » je criais terre ciel, terre, ciel, ciel ciel en rejetant ma nuque en arrière, c'est toi aujourd'hui assise qui me regarde remonter le temps pour tenter de te rejoindre. Bon pour la 2e phrase de la mémé, on verra ça plus tard, il ne me reste pas encore « plus rien ».

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