En page une de notre quotidien : « un jeune homme de 30 ans viole et tue atrocement une adolescente » .
Face à ce « fait divers » (cest triste, mais cela fait partie de cette rubrique), nous sommes évidemment choqués, indignés, révoltés, écoeurés. Quoi de plus normal ?
Cette jeune qui avait la vie devant elle a croisé son assassin. Nous imaginons ce quelle a dû subir, la peine et la souffrance de ses parents.
En lisant ce genre darticle où lon relate des crimes tels que celui-ci, jai évidemment été horrifiée tout comme vous.
Je ne sais pas vraiment comment aborder le sujet, mais javoue aussi mêtre posée parfois cette question :
« Et si lassassin était mon fils, si ce bourreau-là cétait lui, comment réagirais-je ?"
Peut-on imaginer arriver à le secourir, lépauler, laccompagner des années, voire le reste de sa vie parce que cest la chair de notre chair ? Lamour dune mère, dun père, pour ses enfants peut-il aller jusque là ? Est-ce concevable ? A-t-on encore cette force-là ? En quelque sorte cest accepter linacceptable. En tant que parents, comment ne pas culpabiliser ?
Ou au contraire, le renierait-on ? Peut-on vraiment oublier que sur cette terre, notre enfant a pu commettre un tel acte, peut-on surtout laccepter ? Peut-on continuer à vivre en sachant que notre enfant est un criminel ?
Nous ne pouvons comparer les souffrances des parents, ceux qui ont perdu leur fille de façon horrible, ceux qui apprennent que leur fils est un bourreau.
Et encore une de mes interrogations pour bien me torturer lesprit, lorsque je lis un article tel que celui-ci : si je « devais » choisir, quelle mère préférerais-je être, celle de ladolescente ou celle de cet assassin ?
Je nai pas de réponse, puisque cest inconcevable.
↧