Lorsque sur moi ta main
Esquisse la promesse
De jardins en liesse
Prolongeant le jour nouveau
Contre ma nuque prise pour chemin
Animé de fougères, d'ombelles
Tes doigts pénétrant mes sous-bois
M'imposant la joie comme outrage
Le monde est rédimé, le temps s'évase
L'amour prend corps
Tes oiseaux embrassent mes feuillages
L'Humanité tourne le dos aux horreurs de l'Histoire
Tes soleils, tes vents épousent mes prairies
Les enfaons jouent à travers champs
J'approuve ton pouvoir divin
Réglant mes cours d'eau vers la mer
Empêchant mon coeur d'être amer
Je te dois la Vie, ô femme !
Tu attires mes écharpes de neige
Guidées par tes cheveux, tes bras
Mes genêts honorent tes clairières
Tu fais naître à chaque pas
Paysages et saisons
Ta présence s'étend plus loin que l'horizon
La cime bleue des arbres murmure ton prénom
Je vois partout ton visage
A la fenêtre des alpages
Où tes troupeaux rassemblent un paradis
Voulu pour tous
Renouant avec le don de vivre
Les granges derrière les sapins
Regorgent de moissons
Tu es là
Tes essaims d'abeilles enflamment les vergers
Enfances en soi préservées, notre innocence
Consentement de la lumière
Entre les plis de ta robe
Mûrissent les fruits de l'avenir
Si je berce toute créature humaine, animale
En moi depuis toujours
C'est à toi que je le dois
Ta voix dévêt l'absence de son poids
Fécondant mes calanques en fleurs
Rendues à la vie, au bonheur.
V.
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