Un parc
Laire de jeux pour enfants
Mercredi après mercredi envahie par la même ribambelle de petits
Ils piaillent, courent, crient, se tirent cheveux et langue, ils découvrent les marrons et les gnons, tombent amoureux et sécorchent les genoux
Mercredi après mercredi, le même sale gosse samuse, seul.
Planté au pied du toboggan, il ne bouge pas. Patiemment il attend une accalmie dans les glissades. Quand la petite troupe part enfin construire un autre château de sable, lui sapproche. Et délicatement, longuement, soigneusement il appuie son doigt sur le ruban dacier, puis satisfait file rejoindre les autres gamins.
Les mamies, les nounous dabord, les parents plus tard, tout le monde pestait contre ces saletés de chewing-gums attrapées on ne savait où, et qui étoilaient en longs fils les popotins de leurs chers petits.
Longtemps après, on apprit que le sale gosse était le fils du teinturier.
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