Enfant, je ne mordais pas ma sur (je lenquiquinais )... brayousse la surette
non je mordais à tous les chemins, chemins de terre et de craie, chemins de grisou et de macadam, je traversais des forêts dherbes
oui, tout au fond du jardin; javais peur des gendarmes-si si au fond deuch gardin- ces étranges bêtes à la cuirasse masquée de rouge et noir, bien accrochés à leur tige branlante-ils portaient même pas le Masque harponne qui maurait fait tant rire-
et je sautais par-dessus des fossés en me ratant des fois dans le ruisseau -sans avoir jamais eut connaissance de ce fameux code
seau roux quoi!
tout de même dans la chambre de mes parents y avait une bergère -pour sassoir confortablement
à la barbe des grenouilles.
Je nai laissé aucunes traces de mes dérapages
plus ou moins contrôlés- dans la poussière des corons, sur les pentes des terrils , elles se sont fondues dans les éléments
carrément bidon
et des briques rouges sont tombés
dautres enfants ont cavalé après moi sur dautres revêtements , survêtements, plus nivelés, rugueux et aménagés pour des rebondissements de ballons de
basket
Hélas cage tristes et vides tu ne vis pas môme venir sy cloitrer, car personne ne jouait au basket ,vindious ! on nétait pas des américains nous aut, on était des crampons, des durs qui se plantaient dans les grosses touffes
je nétais pas un voyou, un garnement, un malappris, non jétais dehors, à la fraîche, où la vie se vivait grand rideau ouvert sur l azur, tête nue sous le vent, le soleil, la pluie et le ciel tout remplie de nuages
plein de destins animés...
Je ne vendais pas des cartes postales, non non , et des crayons jen avais dans mes pognes, pour bâcler mes devoirs à la maison sur une table de cuisine en formika jaune avec rallonges sous la table...à chaque bout et pieds en alu avec bouchons noirs au bout
javais hâte de retrouver des espaces à courir, à me lâcher prise davec ma mère qui nen finissait pas de vouloir me faire avaler des chiffres - et de surveiller la soupape de la cocotte minute dans laquelle cuisaient des pommes de terre
pour pas changer -à des problèmes sur le papier que je ne trouvais pas dintérêt principal, sauf à une fourmi de dix huit mètres
sinon le savoir diviser et tomber pile poil daccord avec la preuve dans la croix...de saint-andré c'était pas pieux, , et compter les centimes pour acheter les soucoupes volantes -si ça existe-au goût acidulé, c'était à coté de la pharmacie - tu iras jouer quand tu auras fini trouvé la solution.. du train qui part avec sa baignoire, non c'est pas ça, tu recommences... ta division ...
Division, soustraction, règle de trois ... Pas vraiment concentré, jétais déjà ailleurs, à loucher par la fenêtre sur la blondeur des blés, à vouloir rejoindre la bande des Toufa qui mattendait par derrière les parpaings au fond du jardin, oui , jétais à peupler mes nuages daventures; enfant de boutons , toujours partant pour dautres galopages avec dautres boutons..de guerre à refaire un far west du coté de l'ancienne usine
guère de boutons de tablier en nylon
à la quête de lieux désertés par les adultes, les terrains vagues en face de la maison...
des creux , des bosses et beaucoup dherbes encore folles
un endroit quon appelé le bas-bois résonnait dans ma tête comme une forêt mystérieuse et sa petite mare où nageaient tritons et salamandres était un repère exceptionnel où je mémerveillais de lézards extraordinaires à la peau orange et noire quon essayait de choper à la main sans filet et pour faire preuve de sa meilleure agilité vis à vis du copain ...
Javais besoin dexploration curieuse, de défoulage sous mes bottines terreuses et de boulettes vertes scratchées à mes chaussettes.
Les copains mappelait Soumba à cause de « soumbage bill »eh -oui,ça marque, la sonorité gutturale d'un pseudo pareil!
Les copains, ils étaient des alentours, généralement des voisins den face ou sextirpant des maison mitoyennes;
quand on foulait un périmètre commun, on finissait par se voir dans chés rincoin, on samadouait de jouer un rôle, se bagarrait pour du foin, se réconciliait pour un chuque, se donnait des allures de drôle de zouafe; je connaissais mieux ces joyeux drilles que mes copains de classe, plus éloignés de nos habitations .
Les copains de classe ont rarement étaient des copains de jeux après lécole, ils étaient des esclaves et des quêteurs à bons points
aux belles images et cherchant lapprobation du maître, des élèves studieux, jen étais un aussi délève conditionné, trop sage, mais un élève moyen qui cherchait à se fondre dans la troupe pour être dans la moyenne, planqué dans la rangée du milieu, un qui était sur la réserve, qui avait un mal de chien à lever une ardoise au dessus de sa tête, et qui le faisait machinalement car le maître lexigeait de tous, dun sourcil autoritaire... mais jamais méchant.
Quand les champs par derrière chez moi étaient passé au cueillage, ratatinés par le tracteur, cétait encore un terrain de jeu qui ouvrait dautres perspectives, jen revenais de mes courses champêtres, enfûmé de la tête aux pieds, prenant alors illico la direction de la salle de bain-un avertissement avait suffi- tellement jétais sale davoir crapahuté;
Quand cétait du blé qui avait été fauché, il restait des touffes de tiges dorées, alors nous les arrachions avec leur motte de terre, ce qui nous faisait des grenades à balancer et explosaient leur motte de terre en lair;
parfois dans cette terre retournée se découvraient des douilles pleines mais vidées -heureusement- de leur poudre assassine, aussi des étuis dobus en miettes, et dautres vestige de la guerre ,par exemple : un casque allemand dans une camionnette laissé à labandon...
Un jour , un copain arbora sur la tête le masque à gaz avec cette trompe de mouche par devant, caractéristique effrayante...la respiration haletante il nous fît une de ces peurs, tu parles quil eût un mal de chien à respirer avec cette ventouse sur le visage ! Dailleurs malade qu'il fût rendu à cause de sa farce ...ce fils d'un boche d'un après guerre, qui n'avait pas de compte à rendre avec nous des gamins, issus d'une génération de reconstruction de la France , on le disait car on entendait les grands le dirent... macaronis, polaks ,.. mais on finissait par s'assimiler, car on jouait ensemble ....
Au début à chaque fois que nous bêchions le jardin - inexploité auparavant- nous en trouvions pleins, des douilles.
Ceci dit, En parlant de douilles ya une expression dans le Nord qui dit « i s a intiqué dins lboulique, jusquà ldoule »...lexpression métaphorique veut dire quil s'est senfoncé dans la boue comme un louchet dans la terre jusquau niveau de la douille.
Des fois maman me le passait, le louchet
pour faire des lignes et des lignes, comme on le devine dans un tableau de Millet au paysan courbatu se penchant sur sa houe ... bien sur, vous avez le droit de me traiter dandouille: je saquais des lombrics !
Notre maison -première dune série de cinq maisons en rangée-avait été construite au bord dun nationale avec plein de champs par derrière, que je voyais par ma fenêtre du deuxième étage
Des champs à perte dhorizon
cétait comme regarder un tableau de Millet...paysage:hivers... Cela pour dire que, aujourdhui, regardant un tableau de Millet, il y a des raccords dans ma tête qui se font
ça doit être ça la culture
du louchet prise .
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