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Enfant des courant d'air par Kaouak

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Enfant, je ne mordais pas ma sœur (je l‘enquiquinais )... brayousse la sœurette … non je mordais à tous les chemins, chemins de terre et de craie, chemins de grisou et de macadam, je traversais des forêts d‘herbes …oui, tout au fond du jardin; j’avais peur des gendarmes-si si au fond d’euch gardin- ces étranges bêtes à la cuirasse masquée de rouge et noir, bien accrochés à leur tige branlante-ils portaient même pas le Masque harponne qui m’aurait fait tant rire- et je sautais par-dessus des fossés en me ratant des fois dans le ruisseau -sans avoir jamais eut connaissance de ce fameux code …seau roux quoi! …tout de même dans la chambre de mes parents y ’ avait une bergère -pour s’assoir confortablement …à la barbe des grenouilles. Je n’ai laissé aucunes traces de mes dérapages …plus ou moins contrôlés- dans la poussière des corons, sur les pentes des terrils , elles se sont fondues dans les éléments… carrément bidon …et des briques rouges sont tombés … d’autres enfants ont cavalé après moi sur d’autres revêtements , survêtements, plus nivelés, rugueux et aménagés pour des rebondissements de ballons de … basket … Hélas cage tristes et vides tu ne vis pas môme venir s’y cloitrer, car personne ne jouait au basket ,vindious ! on n‘était pas des américains nous aut‘, on était des crampons, des durs qui se plantaient dans les grosses touffes …je n’étais pas un voyou, un garnement, un malappris, non j’étais dehors, à la fraîche, où la vie se vivait grand rideau ouvert sur l‘ azur, tête nue sous le vent, le soleil, la pluie et le ciel tout remplie de nuages… plein de destins animés... Je ne vendais pas des cartes postales, non non , et des crayons j’en avais dans mes pognes, pour bâcler mes devoirs à la maison sur une table de cuisine en formika jaune avec rallonges sous la table...à chaque bout et pieds en alu avec bouchons noirs au bout… j’avais hâte de retrouver des espaces à courir, à me lâcher prise d’avec ma mère qui n‘en finissait pas de vouloir me faire avaler des chiffres - et de surveiller la soupape de la cocotte minute dans laquelle cuisaient des pommes de terre …pour pas changer -à des problèmes sur le papier que je ne trouvais pas d’intérêt principal, sauf à une fourmi de dix huit mètres … sinon le savoir diviser et tomber pile poil d’accord avec la preuve dans la croix...de saint-andré c'était pas pieux, , et compter les centimes pour acheter les soucoupes volantes -si ça existe-au goût acidulé, c'était à coté de la pharmacie - tu iras jouer quand tu auras fini trouvé la solution.. du train qui part avec sa baignoire, non c'est pas ça, tu recommences... ta division ... Division, soustraction, règle de trois ... Pas vraiment concentré, j’étais déjà ailleurs, à loucher par la fenêtre sur la blondeur des blés, à vouloir rejoindre la bande des Toufa qui m‘attendait par derrière les parpaings au fond du jardin, oui , j’étais à peupler mes nuages d’aventures; enfant de boutons , toujours partant pour d’autres galopages avec d’autres boutons..de guerre à refaire un far west du coté de l'ancienne usine …guère de boutons de tablier en nylon …à la quête de lieux désertés par les adultes, les terrains vagues en face de la maison... des creux , des bosses et beaucoup d‘herbes encore folles …un endroit qu’on appelé le bas-bois résonnait dans ma tête comme une forêt mystérieuse et sa petite mare où nageaient tritons et salamandres était un repère exceptionnel où je m’émerveillais de lézards extraordinaires à la peau orange et noire qu‘on essayait de choper à la main sans filet et pour faire preuve de sa meilleure agilité vis à vis du copain ... J’avais besoin d’exploration curieuse, de défoulage sous mes bottines terreuses et de boulettes vertes scratchées à mes chaussettes. Les copains m’appelait Soumba à cause de « soumbage bill »eh -oui,ça marque, la sonorité gutturale d'un pseudo pareil! Les copains, ils étaient des alentours, généralement des voisins d’en face ou s’extirpant des maison mitoyennes; quand on foulait un périmètre commun, on finissait par se voir dans chés rincoin, on s‘amadouait de jouer un rôle, se bagarrait pour du foin, se réconciliait pour un chuque, se donnait des allures de drôle de zouafe; je connaissais mieux ces joyeux drilles que mes copains de classe, plus éloignés de nos habitations . Les copains de classe ont rarement étaient des copains de jeux après l’école, ils étaient des esclaves et des quêteurs à bons points…aux belles images et cherchant l’approbation du maître, des élèves studieux, j’en étais un aussi d’élève conditionné, trop sage, mais un élève moyen qui cherchait à se fondre dans la troupe pour être dans la moyenne, planqué dans la rangée du milieu, un qui était sur la réserve, qui avait un mal de chien à lever une ardoise au dessus de sa tête, et qui le faisait machinalement car le maître l‘exigeait de tous, d‘un sourcil autoritaire... mais jamais méchant. Quand les champs par derrière chez moi étaient passé au cueillage, ratatinés par le tracteur, c’’était encore un terrain de jeu qui ouvrait d‘autres perspectives, j’en revenais de mes courses champêtres, enfûmé de la tête aux pieds, prenant alors illico la direction de la salle de bain-un avertissement avait suffi- tellement j’étais sale d’avoir crapahuté; Quand c’était du blé qui avait été fauché, il restait des touffes de tiges dorées, alors nous les arrachions avec leur motte de terre, ce qui nous faisait des grenades à balancer et explosaient leur motte de terre en l’air; parfois dans cette terre retournée se découvraient des douilles pleines mais vidées -heureusement- de leur poudre assassine, aussi des étuis d’obus en miettes, et d’autres vestige de la guerre ,par exemple : un casque allemand dans une camionnette laissé à l‘abandon... Un jour , un copain arbora sur la tête le masque à gaz avec cette trompe de mouche par devant, caractéristique effrayante...la respiration haletante il nous fît une de ces peurs, tu parles qu’il eût un mal de chien à respirer avec cette ventouse sur le visage ! D’ailleurs malade qu'il fût rendu à cause de sa farce ...ce fils d'un boche d'un après guerre, qui n'avait pas de compte à rendre avec nous des gamins, issus d'une génération de reconstruction de la France , on le disait car on entendait les grands le dirent... macaronis, polaks ,.. mais on finissait par s'assimiler, car on jouait ensemble .... Au début à chaque fois que nous bêchions le jardin - inexploité auparavant- nous en trouvions pleins, des douilles. Ceci dit, En parlant de douilles y’a une expression dans le Nord qui dit «  i s’ a intiqué dins l’boulique, jusqu’à l’doule »...l’expression métaphorique veut dire qu’il s'est s’enfoncé dans la boue comme un louchet dans la terre jusqu’au niveau de la douille. Des fois maman me le passait, le louchet …pour faire des lignes et des lignes, comme on le devine dans un tableau de Millet au paysan courbatu se penchant sur sa houe ... bien sur, vous avez le droit de me traiter d’andouille: je saquais des lombrics ! Notre maison -première d’une série de cinq maisons en rangée-avait été construite au bord d’un nationale avec plein de champs par derrière, que je voyais par ma fenêtre du deuxième étage … Des champs à perte d’horizon…c’était comme regarder un tableau de Millet...paysage:hivers... Cela pour dire que, aujourd’hui, regardant un tableau de Millet, il y a des raccords dans ma tête qui se font… ça doit être ça la culture…du louchet prise .

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