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L' é t r a n g e r par Persone_sz

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 _____________________________ R É É D I T I O N __________________________________ ______________________________ de persone_sz _________________________________ p o u r ________________________________ MielDello ________________________________' Déjà vu ' - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Commentaire écrit sur : derniers commentaires : L'étranger " Déjà vu " par : MielDello loin par : Lucian Apprendre le français à u... par : AZTEKA autre extrait du roman "l... par : njika je suis un monstre! par : monopolie  ils/elles aiment ce livre  Commentaire écrit par : MielDello publié le 11 juin 10 Ses derniers commentaires : post scriptum. " Déjà vu " voir les 15 réactions   " déjà vu "  catégorie : tranche de vie  _______Déjà vu_________________________________________________________Déjà vu__ Ce soir là, j’étais à une grande première dans le noir, confortable, installé, au chaud. Même seul, cette situation m’était agréable. J’étais à un moment de ma vie ou je pouvais tout réaliser sans jamais rien exposer. Je pouvais prendre l’initiative ou ne pas m’engager dans l’action. L’issue était toujours heureuse. Je pense que mon âge y était pour beaucoup. Seules les personnes qui ont cet âge là, peuvent se permettre d’agir ainsi. Mais ne sommes-nous pas tous passés par là ? Par cette période où l’on se sent libre, intouchable et peut-être même, invincible, insubmersible. Le fait est que je sentais bien que depuis quelques temps le quotidien évoluait. C’était palpable, les jours se suivaient et la pression montait. Même si nous sommes dans un état de grâce, nous ne sommes pas insensibles. Comme si l’on m’attendait quelque part… Pourtant je ne connaissais personne ici, et, personne ne me connaissait… Pourquoi ce changement et cette sensation d’être désiré ailleurs ? C’est qu’à mon âge on s’installe vite dans son petit confort. Puis de toute façon, aujourd’hui c’est férié. Un jour où vous faîtes ce que vous voulez, vous ne travaillez pas. Pour moi, c’est férié tous les jours. Et en plus, c’est la Toussaint. C’est un jour férié pour les groupes. Aujourd’hui, c’est le groupe ”tous les saints”. On a le droit de rentrer dans les cimetières, visiter un copropriétaire et de faire un repérage. Finalement, je vais peut-être aller travailler, demain. De toute façon la première touchait à sa fin. Cette production devait s’achever dans un tableau éblouissant très innovant, dans une ambiance sonore originale, dernier cri !... Il était zéro heure et dix minutes, et, je me dirigeais vers la sortie. “Dix minutes après zéro heure”… Les dix minutes, après que le premier novembre se soit couché avec tous ses saints, n’avaient plus d’intérêt. Je suis tombé du trou du ventre de maman, dans le lit puis sur le sol et j’ai roulé vers la terrasse en direction de l’Atlantique. Je suis né, un deux novembre. Détestable, pour maman ! Pensez-vous, mettre un de ses fils au monde le jour où la coutume célèbre les morts, osé naître à la vie le jour des défunts qui sont froids, le jours après la Toussaint… (C’était bien la Toussaint.) A peine avais-je inspiré ma part d’oxygène pour la première fois, pris ma première claque et crié pour dire, sans doute, que j’arrivais, que j’existais, que j’étais là et que ma vie commençait sur un malentendu. Je suis né avec mon innée et sans idée. Je suis né intrusif dans ce monde plein d’idées. Si j’étais un petit d’homme, à peine sorti du ventre douillet et chaud de sa chère maman, en revanche durant les neuf mois de gestation en son sein, on ne m’a jamais parlé de ma condition spirituelle et sociale. On ne m’a jamais dit, que je serai catholique, et que je n’aurai pas le choix. Nous n’avons jamais négocié, non plus, la catégorie socioprofessionnelle, ni, le milieu idéologique dans lesquels je devrai évoluer… Tout cela est bien étrange. Ces dix minutes après zéro heure, dix minutes après le premier novembre n’avaient plus d’importance pour mon acte de naissance, mais pas, pour ma naissance, pas pour mon existence. Un bébé cherchieur était là, en retard, et bien là. Les yeux encore clos, je voyais déjà l’ambiance de cette chambre, et les arômes extérieurs affolaient mon petit nez de blanc. Largué sur la terre au sud du tropique du Cancer, près de l’Equateur, mes sœurs et frères de naissance étaient tous noirs, et, nous étions tous togolais. Nous avons tous vu la lumière à Lomé. (La lumière, était du genre électrique, mais s’en était.) C’était la seule manière d’y voir clair en ce deux novembre débutant. En terme de flux lumineux ou non, j’étais comblé. Le grand-bleu, m’appelait si fort… je voulais retourner dans l’eau et nager. Je ne savais pas marcher, alors l’océ- an m’attendra. Il attends depuis, si longtemps, depuis le début de la formation du monde. ______________________________________(1) réactions : 15 lectures : 489 votes : 11     

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