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Peut-on taper sur Sarkozy ? par Jules Elysard

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Peut-on taper sur Sarkozy ? On m’a fait la remarque - parfois, souvent – qu’il était facile de taper sur Sarkozy. Je dois reconnaître que le bougre prête le flanc à la critique. Mais après tout, cette remarque me permet de réfléchir aux raisons pour lesquelles je le fais de temps en temps, et aussi à celles pour lesquelles je ne le fais pas. Commençons par ces dernières : Je ne le fais pas parce qu’il est plus petit que moi. D’abord, s’il est petit, il est costaud et il a le bras long. Finalement, c’est la seule raison pour laquelle je ne tape pas sur ce grand homme. Même si je trouve aussi assez inutile de l’attaquer sur sa vulgarité et son inculture. Les raisons de le critiquer sont évidemment plus nombreuses, et se multiplient avec les crises dont il est la victime expiatoire (crises financière, économique, sociale, crise de régime, peut-être matrimonial). 1) Les deux principales raisons sont dans l’idée que je me suis faite du personnage. Je l’ai toujours trouvé ridicule et dangereux. Je sais : ça peut paraître contradictoire. Il faudrait écrire ridicule, MAIS dangereux ; ou dangereux, MAIS ridicule. Mais c’est pour ça que j’ai voté Royal, parce que je la trouvais plutôt moins ridicule et dangereuse (je sais : ça peut surprendre, mais en démocratie, on n’a souvent que le choix de voter CONTRE). 2) J’ai voté aussi Royal parce que je la croyais en mesure de dévaloriser la fonction présidentielle. Je pensais qu’elle pourrait terminer, à sa façon, le travail que n’avait pas fini François Mitterrand. Celui-ci avait dénoncé avec talent LE COUP D’ETAT PERMANENT. Mais une fois qu’il l’eut accompli pour son profit, non seulement il s’en accommoda pour lui, mais il renonça à dévaluer cette fonction pour ses successeurs et à modifier la constitution à cet effet. Il laissa la constitution en l’état ; et à son successeur Chirac, et à son fils illégitime Jospin, l’occasion de l’aggraver en instaurant le quinquennat. Cependant finalement, Nicolas Sarkozy aura peut-être été « le mieux préparé pour ce job : dévaloriser cette fonction présidentielle, la rabaisser. Je n’ai pas besoin de revenir là-dessus. Les exemples abondent. Mais les rappeler serait encore taper sur le grand homme. Et je me limite ici à dire pourquoi et comment il est permis de le faire. 3) Enfin, il fait reconnaître que, d’un point de vie littéraire, c’est un sujet d’inspiration facile tant il se caricature lui-même. La question qu’il fait que je pose, nom de dieu, c’est : serais-je moins inspiré par une Aubry ou un Bayrou ? O, d’un point de vue strictement littéral, le second contient la première.

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