Rencontre par Artemis77

Ma mère comptait : C’était Novembre. A la tombée de la nuit ils arrivèrent prés de Saint-Pourçain sur Sioule. Ils aperçurent une Auberge et décidèrent de s’y arrêter pour la nuit. La journée avait été éclairée par cette lumière dorée d’automne qui vous donne des envies de paresse. Aussi furent-ils surpris en descendant de voiture par le froid ambiant. Brr …fit Lucienne en attrapant leur valise, Jean-Paul resserra le col de sa canadienne d’une main, tandis que de son bras libre il enlaçait Lucienne. Ils se précipitèrent vers l’entrée de l’auberge, remplirent les formulaires d’admission, les doigts encore gourds de froid, puis s’installèrent pour se réchauffer un temps près de la cheminée. L’Aubergiste leur montra leur chambre, la fenêtre donnait sur les vignes. Ils s’installèrent, firent une rapide toilette puis descendirent pour le repas. Charcuteries du pays, civet de lapin et ses pommes de terre cuites au jus, fromages et une tarte aux pommes, le tout accompagné d’un Saint-Pourçain rouge de la réserve du Patron. Ils terminaient ces agapes, quand ils entendirent des voitures qui approchaient. Une quinzaine de personnes envahit l’auberge apportant avec elles le froid du dehors. Leurs vêtements étaient couverts de neige, ils tentaient de faire entrer dans l’auberge leurs valises et des paquets aux formes bizarres où Lucienne crut reconnaître des instruments de musique. L’aubergiste, invita les nouveaux arrivés à s’asseoir près de la cheminée et leur servit un remontant tandis que sa femme préparait les chambres. Ils n’avaient jamais eu autant de clients à cette époque de l’année! L’aubergiste improvisa un repas pour les nouveaux arrivés. La Neige tomba toute la nuit. Le lendemain, personne ne put reprendre la route. Baladins et brocanteurs restèrent cloîtrés à l’auberge. Cloîtrés est-ce bien mot ? Ils firent la fête pendant trois jours. Goûtant les vins de la cave du patron et dégustant ses bons petits plats. Parfois un accordéoniste se mettait à jouer, alors, une petite bonne femme frêle, se levait et chantait, neuf choristes l’accompagnaient. « Une cloche sonne, sonne…. Lucienne n’en croyait ni ses yeux ni ses oreilles et encore moins son cœur c’était si improbable cette rencontre ! Le quatrième jour la route fut dégagée et chacun reparti vers son destin. »