ca...c'est vraiment toi... par LedZepFriend

Il y aurait 800000 sans abris en France dont 100000 rien qu’à Paris. 17% sont des femmes et 20% ont moins de 25 ans. Le terme SDF existe depuis 1983...avant c’était clochard ou clodo. On les appelle aussi les invisibles car personne ne les voit. Une petite fille de 13 ans va pourtant en faire le thème de son exposé, travail imposé par le prof de Français. Lou Bertignac est en seconde dans un lycée privé de Paris. Sa petite taille, normale pour son âge mais qui la complexe un peu par rapport aux autres, cache un cœur gros comme ça et une belle lucidité sur le monde qui l’entoure. Pour apporter plus d’authenticité à ce sujet qui la touche, elle décide d’interviewer une jeune SDF qui se prénomme Nora. No a été placé à la Dass à l’âge de 12 ans; elle en a aujourd’hui 19 ans et va de centre d’accueil en soupe populaire, le métro et les hall de gare sont son domaine. Contre quelques verres d’alcool qu‘elle avale cul sec, elle répond aux questions de la petite fille en cachant sa détresse derrière un débit de moulin à paroles et un caractère dur de garçon manqué, panthère sauvage de la jungle citadine. L’exposé passé brillamment Lou aidera la jeune désoeuvrée avec l’aide de Ludo, le cancre de la classe. Zabou Breitman, qui joue la maman dépressive accro aux tranquillisants de Lou (la mort subite d’une 2ème petite fille a détruit l’équilibre de cette petite famille complétée par le papa Bernard Campan), a magnifiquement adapté cette belle histoire du livre de Delphine de Vigan. Les personnages sont natures, d’ailleurs les figurants Sdf jouent leurs propres rôles, ce qui donne une grande sincérité au film, la boule à l’estomac et un sentiment de culpabilité aux gens bien pensants… L’histoire d’une belle amitié entre deux jeunes filles abandonnées par leurs mères et qui ont appris à s‘élever seule. Chacune aura besoin de l’autre, l’une pour se sauver, l’autre pour s’épanouir…pour se sentir vivre tout simplement. Une histoire sur l’adolescence et la soif de liberté inhérente confrontée à l’éducation hermétique des parents amenant au clash et à l’incompréhension. Un récit poignant et de jeunes actrices formidables, Nina Rodriguez (Lou et ses grands yeux noirs), la petite Fleur du « Premier jour du reste de ta vie », et Julie Marie Parmentier (la très touchante No) la sœur de Sylvie Testud dans « les blessures assassines ». Antonin Chalon (Ludo), fils de Zabou et qui apparaît dans tous ses films (Je l’aimais, l’homme de sa vie, se souvenir des belles choses…) fait aussi une belle composition. A noter dans la BO, la superbe reprise de « Nothing Else Matters » par le groupe Apocalyptica, un quatuor de violoncellistes qui adapte notamment des titres de Métallica. Nothing Else Matters par Métallica Version avec le San Francisco Symphony Orchestra http://www.youtube.com/watch?v=bAsA00-5KoI&feature=related Version originale, ici lors du Freddy Mercury Tribute concert en 1992 qui a rassemblé 72000 personnes au stade de Wembley http://www.youtube.com/watch?v=TfDRSa01t_E&feature=related Et la version d’Apocalyptica, superbe… http://www.youtube.com/watch?v=rbTozgoj9OQ La chanson évoque la tristesse d’avoir été séparé d’une personne que l’on a aimé…(soupir) Mais oui, les métalleux sont des tendres et sont capables de faire de belles mélodies…