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Le Dévoreur Dévoré par Fosterwelles

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Je devrais être triste maintenant, cent centimètres déjà nous séparent… elle est partie comme un adieu, dans un ruisseau… …un ruisseau d’inconscience. cruelle… je l’aime, demain je la(c)quitterais ! dehors, les voitures passent, encore et encore, un sourire moqueur cinglant mon insuffisance figé sur leurs carcasses de métal. stupide… je l’aime, dans une heure je l’aurais oublié ! la machine à écrire crépite et je dois songer à partir, et je dois songer à vivre, et je dois songer à m’enfuir. Vain. moderne… je l’aime, encore un temps, …encore un, et je ne l’attendrai plus ! sur la rue, mes deux yeux sont ouverts, écarquillés, la poussière et la lumière, en communion me soumettent à l’envolée. Et je m’assiste et je me plains ! … bientôt les liens lâcheront leurs prises, et les racines de colère me mutileront, … alors le bruit deviendra couleur et l’Univers une source de sons radieux, … et mon cœur son ciel orageux. lyrique… je l’aime,… un puceron sur le bouton d’un rosier ! plus loin, les blés se sont couchés, les vents turbulents les auraient tué… je crois ! Une moissonneuse rouge rouille au fond de la grange de tôle grise ondulée… Le paysan sans nom regarde, les poignets sciés, ses enfants, Anne, le petit Pierre et la jolie Mély, hoquetés leurs derniers souffles… Les blés se sont couchés, voici venu le temps de passé. lassé… je l’aime, pourtant Anne, petit Pierre et jolie Mély ne respireront plus. C’est inévitable, c’est inutile… histoire d’homme sans courage, sans gestes, …sans homme. Une faille habilitée par erreur à vivre. il est beau l’homme triste. réel, puissant, et sourd… le vent s’est levé, écrasé sur le sol du bar le tabouret l’a abandonné… le vent souffle donnant ampleur et mouvements aux corps violets perdus dans l’imaginaire-mensonge de son rêve, là à quarante centimètres au dessus du lino bleu, sale, une corde lui signant son droit céleste à la Liberté… le vent est parti … le cadavre aussi… Microscopique, une mandragore tente de se souvenir. « c’était un homme triste, dévoreur de petits choux, que déjà cent centimètres séparaient d’elle, la vie, …cent centimètres qui s’inscrire sur les pages de l’éternité ! … »

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