Lettres à un jeune poète,
Que naurais-je pas donné pour être à la place de ce jeune Franz Xaver Kappus à qui Rilke écrivait :
« Votre regard est tourné vers lextérieur, et cest dabord cela que vous ne devriez plus faire. Personne ne peut vous conseiller ni vous aider, personne. Il nexiste quun seul moyen : plongez en vous-même, recherchez la raison qui vous enjoint décrire : examinez si cette raison étend ses racines jusquaux plus extrêmes profondeurs de votre cur ; répondez franchement à la question de savoir si vous seriez condamné à mourir au cas où il vous serait refusé décrire. »
Avant toute chose, demandez-vous, à lheure la plus tranquille de votre nuit : est-il nécessaire que jécrive ? Creusez en vous-même en quête dune réponse profonde. Et si elle devait être positive, si vous étiez fondé à répondre à cette question grave par un puissant et simple « je ne peux pas faire autrement », construisez alors votre existence en fonction de cette nécessité ; jusque dans ses moindres instants les plus insignifiants, votre vie doit être le signe et le témoin de cette impulsion.
Ne cherchez pas pour linstant des réponses, qui ne sauraient vous être données car vous ne seriez pas en mesure de les vivre. Or il sagit précisément de tout vivre. Vivez maintenant les questions. »
Texte superbe qui ma accompagné tout au long de ma vie, lorsque mes questions restaient sans réponse, lorsque je mégarais ou me perdais.
Aujourdhui il marrive plus que jamais de le lire et de le relire, puisque jai embrassé une nouvelle passion : lécriture.
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