«Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la vie à elle-même.»
Khalil Gibran - Le prophète
Alors vint le jour
Où en mon sein grandit
Ce petit être mélange de nos deux vies
Désiré déjà et oh combien aimé!
Pressé de venir voir ce vaste monde
De quitter ce nid douillet construit en moi
Rattaché par le fil de la vie
Liés l'un a l'autre par nos battements de cur.
Tu arrivas un matin et tu fus notre plus beau cadeau
Sachant que ces premiers instants tu étais remis entre nos mains
Nous allions devoir écouter ton souffle pour savoir te donner
Ce que tu attendais pour affronter la vie!
Nous n'étions nous mêmes que des enfants,
Sortis à peine de notre adolescence
Nous demandant si nous allions savoir
Aider et protéger cette jeune vie.
Pendant quelques mois tu fus le seul objet de nos désirs
L'angoisse un peu de nos nuits
Notre attention tournée vers toi
Nous construisions notre vie à l'écoute de tes cris et de tes sourires.
Un jour tu devins grand frère et tu du apprendre à nous partager
Avec les trois autres qui suivirent et que la vie nous confiait.
Est ce là que ce fit là fêlure
Par laquelle entra notre incompréhension
Toi qui avait tout mon Amour
Et qui petit à petit t'en éloignais!
Ton adolescence fût pourtant facile à mes yeux
Mais les yeux d'une mère ne sont pas toujours lucides
Et tes batailles tu voulus les combattre seul
Me laissant dans le cur une blessure ouverte.
Plus tu avançais vers ta vie d'homme
Plus ta main ne touchait plus la mienne
Combien de fois ais je appelé ton nom
Pour n'avoir en réponse qu'un silence profond.
Quand chacun de tes parents prit une route différente
Tu jugeas en moi la déserteuse sans voir ma souffrance
Encore un pas de géant t'entraina loin de moi
Ne revenant que pour m'abreuver de reproches
Ou solliciter mon aide.
Alors ne sachant plus comment te dire,
Que je t'aimerais jusqu'à mon dernier souffle,
J'accédais à tes demandes par de l'amour artificiel
Et je savait au fond de moi qu'un jour je serais jetée de ta vie.
Voilà plusieurs mois que tu ne me parles plus
Le silence de ton amour me tue,
Et je ne comprends plus, ce qui fait ce gouffre entre nous
Sauf que mon cur de mère se réjouira de t'entendre à nouveau.
Dans quelques mois tu auras trente ans
Et tu passes ton temps à te chercher encore
Et moi je suis spectatrice lointaine de ton désarrois
Et pourtant je ne demande qu'à te serrer en mes bras!
Maman
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