Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

sous les étoiles, la piste par Magic one

$
0
0
La piste aux étoiles est délavée Le chapiteau tout déformé Ca fait bien longtemps qu’on les a oubliés Internet la télé les ont bien remplacés Mais ils restent des gens d’honneur Même si les autres sont moins donneurs Ils n’ont pas la même idée du bonheur Le spectacle doit commencer à l’heure Le vieux clown n’est plus heureux Peu à peu se sont vidés ses yeux Les enfants du premier rang ont disparu Sans leurs rires il n’existe plus Tout là haut l’équilibriste Qui survole la piste Dans un ciel électrique Il se lâche en musique ---------------------------------------Voilà ---------------------------------------L’équilibriste ---------------------------------------Un coté heureux ---------------------------------------Un coté triste ---------------------------------------Ses pensées sont sur le fil ---------------------------------------Et le temps qui défile ---------------------------------------Perché ---------------------------------------Il vacille ---------------------------------------Etre de rêves fragiles ---------------------------------------Et de gestes graciles ---------------------------------------Dessous vos yeux qui brillent ---------------------------------------Son cœur ---------------------------------------Qui n’a plus d’ailes ---------------------------------------C’est sur le fil ---------------------------------------Qu’il s’élève ---------------------------------------Ses pas ---------------------------------------Sont qu’apparence ---------------------------------------Ils glissent sur la souffrance ---------------------------------------Butent sur l’indifférence ---------------------------------------Lui ---------------------------------------Il ne fait plus la différence ---------------------------------------Entre le vrai et le faux ---------------------------------------Regardez le bien là haut Le magicien aux cheveux blanc Fais son tour en passant Avec sa baguette à la main Il y a une différence entre le magicien et l’illusionniste. L’un s’amuse des petits esprits en leur faisant des tours. L’autre caresse les âmes de ses charmes. Nuances. _______*_________*_________*___________*___________*__________*_____________* Les éclairages déclinent lentement sur la scène. Le rideau se lève. La luminosité diminue. Au centre se dessine un rond blanc de lumière dans un faisceau lumineux ce qui accentue le vide du décor. C’est au même moment que le public déserte les strapontins et les gradins pour disparaître dans le soir. Face à lui-même le magicien entame sa énième et peut être dernière représentation. Cela fait belles lurettes que le numéro d’illusionniste ne fait plus recette. Qu’importe ! Au jeu du passe-passe l’artiste n’attend plus rien du résultat. Il enchaîne ses tours de prestidigitation comme on tourne les pages d’un roman ennuyeux .Sur un fond de musique qui se voudrait entraînante et de rideaux délavés la silhouette de l’artiste apparaît encore plus frêle qu’autrefois. Ses gestes semblent moins assurés. Son fameux regard hypnotique jadis si efficace semble l’anesthésier. Son doigté a perdu de la vigueur, de la précision de la souplesse. Malgré ce il continue son numéro avec dignité devant la salle qui se vide. Et même son prestigieux tour du lapin magique tourne pratiquement au comique devant ce public irrévérencieux. Mais qu’importe son esprit reste vif malgré le clair obscur de son smoking qu il traîne inlassablement depuis les grands soirs. L’homme exprime un curieux sentiment de lassitude et de jubilation. Lassé des plaisanteries dépassées, compassées. Lassé des critiques non fondées plus promptes à juger qu’à apprécier. Joyeux de ce qu’il peut encore garder en secret et de ce qu’il peut révéler. A ce moment précis il est heureux. Assis aux premiers rangs, poliment le public attend. L’artiste savoure ce bref silence, l’accalmie, les rires s’estompent les moqueries cessent. Sa respiration, régulière, lente, paisible, sereine est le gage de la maîtrise de son art. Sa main saisit le gobelet d’argent, le présente à la foule sans précipitation. Il mime d’en vider son contenu comme par devoir, qui disparaît un court instant sous le tissus blanc de son écharpe. Malin, il secoue la soie, passe une main dessus une main dessous, la dernière touche est pour le gobelet. Tout cela est fait avec grande application. Des gestes milles fois répétés, devant des yeux embrumés. Il prépare sans doute encore un coup d’éclat, une sortie vers le haut. Et tout à coup c’est le sursaut, brusque, inattendu, brutal. Il retrouve la faconde de sa jeunesse, mieux il illumine le soir par du jamais vu, de l’impensable, de l’incroyable, de la magie pure : une apparition. Il renoue avec le succès, s’adonne au plaisir de l éphémère triomphe. Comme au bon vieux temps, mais il sait à présent que l’illusion c’est fini. Il est magique. Le noyau de ses fidèles exulte, la salle est sans dessus dessous. La nouvelle de l’évènement se répand comme une traînée de poudre. Mais ce n’est pas là de la poudre aux yeux. Tous reviennent, d’autres se pressent sous le chapiteau, ils affluent, ils veulent être présents et voir, savoir. Les gradins se remplissent, les rues de la ville se vident on ne peut y croire. Désormais il est devenu un mage qui joue avec ces dons. Ses doigts d’ange défient le sens commun, ils narguent la raison : ils enchantent ! Lui s’incline respectueusement, aucune expression de tristesse sur son visage pour sa dernière représentation. Il gratifie son public d’un large sourire. Sa mine est joviale. La foule le lui rend. ________*_________*__________*_____________*___________*__________*__________* La vielle spectatrice n’a d’yeux Que pour le dompteur de fauves Les bêtes qu’il dirige comme il peut Il les voudrait libre dés qu’il peut Les barreaux de la caravane Ne sont pas les herbes de la savane Artistes, tziganes Comme le monde est triste Refaites nos murs de ciel bleu En souvenir des gens heureux

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles