Cétait décidé jallais passer de lautre coté du miroir. Aller à la rencontre de celles de ceux que je ne connaissais pas, mais qui eux semblaient me connaître bien. Quavais je à gagner quavais à perdre ? Rien!
Cétait à Paris que cela se passerait, lattraction de la capitale. Et il ne me fallait quattendre loccasion propice.
Jétais convié à lanniversaire de « belle nana », cétait pour moi loccasion rêvée de faire sa connaissance et de rencontrer dautres amis qui feraient sans doute le déplacement dans la capitale.
Lidée de rencontrer tous ces gens était tentante pour ne pas dire séduisante mais il restait toujours en suspens le problème du cadeau. Quoffrir à cette charmante inconnue ? Jétais tiraillé entre le geste damitié et de remerciements, et aussi la volonté de saisir lunique opportunité qui métait offerte de pouvoir me distinguer des autres.
Je me souvenais que lannée précédente pour la fête de « chaude nana » javais eu les mêmes hésitations pour finalement trouver un dénouement heureux. Je ne la connaissais pas et jétais très embarrassé pour trouver un cadeau qui pouvait lui faire plaisir. Jhésitais entre le dernier CD dACDC et lindispensable ouvrage sur lapprentissage version guatémaltèque du cha-cha-cha pour les nuls.
Dilemme insoluble.
Joptais finalement pour un vibro-masseur. Si toutefois celui-ci ne lui convenait pas, elle avait la possibilité de léchanger contre un autre plus à son goût grâce à la précieuse garantie « satisfait ou remboursé ». Je navais donc aucune inquiétude sur leffet que pouvait produire mon cadeau. Je me souviens très bien que la soirée pris une toute autre tournure après le déballage du bric à brac. Cest sans doute pour cela que jétais encore invité ce soir. Je fais partie des rares invités de dernières minute qui par loriginalité de leurs cadeaux garantissent le succès d une soirée.
Cette fois ci après moult réflexions mon choix était fixé, aucune hésitation, je lui offrirai un soutien gorge. Jimagine déjà les convives morts de jalousie sous leurs sourires diplomatiques pensant une fois de plus cest encore lui qui va sattirer les faveurs de la gente féminine et de nôtre hôtesse.
-quelle taille désirez vous Monsieur ? me demanda la vendeuse du magasin de lingerie marrachant ainsi à mes pensées.
Jallais pas faire le coup trop facile mais javoue très tentant du « et vous cest du combien ? ».
-ah bé cest des ?
.je ne sais pas ! Dis je avec laccent du soleil plutôt prononcé, mais néanmoins hésitant.
-A ? B ? C ? D ? E ? Précise t elle ?
-Cest pas gentil de me répéter ! Dis je ignorant ? Malgré mon bel accent.
« I'm crazy like a fool,What about it Daddy Cool,Daddy, Daddy Cool,Daddy, Daddy Cool,Daddy, Daddy Cool,Daddy, Daddy Cool
. » Cool.
Passait en fond sonore le tube en hommage à la récente disparition du chanteur disco. Trop triste daddy coule.
-je vous demande quel bonnet, Monsieur, dit elle poliment.
-Boney M assurément, répliquais je, inspiré.
-Et que pensez vous d'un bel assortiment ? cela soffre très bien aussi, et fait toujours plaisir ! panthère /léopard très sauvage, ou bien soie /ivoire plus doux, ou encore lindémodable poivre /sel subtil mélange de piment et de saveurs méditerranéennes, me proposa t elle très professionnellement.
-ufs / mayonnaise ? demandais je en pensant à toute autre chose.
Me voici donc dans la rue avec mon délicat paquet tout près de vivre la plus extraordinaire rencontre de ma journée, et de mon existence aussi.
Sans doute, comme vous, avais je déjà côtoyé ce monde incroyable sans même men rendre compte. Il est vrai que javais déjà pressenti la probabilité dun tel événement. Prenez par exemple ma tante Simone, elle mavait toujours intriguée avec sa drôle de façon de boire le thé avec son petit doigt dressé.
Cétait un signe, comme quoi parmi nous et même parmi nos proches, il pouvait exister cet univers à portée de main. Je trouvais donc presque naturel de rencontrer un extra terrestre.
A quoi ai-je bien pu le reconnaître tant ils nous sont semblables ?
Et javoue que comme vous je me suis posé cette question existentielle profonde. Leur planète est identique à la nôtre, leur programme télé est tout aussi nul et les samedis soir chez eux sont particulièrement chiants. Mais est ce vraiment une raison, quand on sait combien ils habitent loin et de quelle façon augmente le prix de lessence, de venir nous emmerder en ce moment ?
Le « petit homme vert » se tenait, vêtu dun costume bleu élégant coiffé dun couvre chef avec une visière et un long ustensile blanc accroché à sa ceinture, au feu tricolore. Il avait un drôle dair mais aimable à aider les gens à traverser lavenue au rythme du son mélodieux de son sifflet.
-excusez moi Monsieur pour aller au Champs de Mars ? je cherchais ma route.
-Deuxième « zarskuck » à droite et après tout « blop » ! me répondit il dans un parfait langage sans accent mi asteroïdien mi français terrien.
-Pardon ? car jétais tout de même surpris, il me semblait que la bonne direction cétait plutôt à la troisième « zarzzzkkkucck ».
-@=*$µ£¨¨^°+§ ! répliqua t il sèchement et un tantinet vexé.
Jétais infiniment heureux de vivre ce moment et je linvitais à me suivre. Jétais trop fier de pouvoir le présenter et aussi pouvoir ainsi accréditer enfin devant nombreux témoins de leurs existences. Et surtout, davoir encore trouvé quelque chose doriginal pour la soirée. Ca tombait bien cétait un bal masqué et déguisé.
La fête ne fut quun concert de cliquetis et de flashes des appareils photo, tout le monde voulaient immortaliser lévénement par tous genre de clichés possibles et inimaginables. Je dois avoir quand à moi au moins une centaine de photo avec lui.
Il faut vous dire, sans doute le saviez vous déjà, que les extras terrestres ont la particularité de ne pas imprimer la pellicule. Par contre ils peuvent très bien se voir eux même sur le papier glacé ou autre.
Donc à loccasion je vous montrerais avec grand plaisir ma collection toute en couleur.
Et si par hasard vous êtes vous-même un extra terrestre dites lui de menvoyer une carte postale, cela me fera tout de même plaisir.
Dieu men avait envoyé une après mavoir rencontré, lui.
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