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la cour de réaction par Sois toi

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« Ils étaient comme trois enfants, voulant à la fois chacun leur espace et défendant leurs droits, et à la fois attentifs à la mère qu’ils avaient imaginée en moi. Le perroquet était descendu de son perchoir, avec l’avantage d’être sinon le premier né, du moins le premier arrivé dans cette maison somme toute assez agréable, où il allait et venait, frappait poliment aux portes avant d’entrer, comme il nous l’avait vu faire ; un enfant qui n’en faisait qu’à sa tête, mais néanmoins respectueux des traditions qu’il avait observé et qu’il avait choisi d’adopter. La chatte…» - Eh, l’écrivailloune, tu vas nous gonfler longtemps avec tes anecdotes animalières ? Tu ne peux pas écrire des choses sérieuses, de l’histoire, par exemple, comme ta mère, avec des dates, des faits précis et indiscutables, des références, des recherches universitaires et aussi un petit zeste de polémique ? ou bien un peu de sexe, c’est porteur, ou quelque chose de drôle, inventes, bouges toi. T’es sur un site de rencontres, figures toi. Alors, à toi de séduire, ma grande. « La chatte était seconde dans la maison. Elle buvait son lait chaque matin, pendant que je lapais mon thé brûlant. Et le perroquet lui disputait chaque matin l’accès à l’assiette, et plongeait avec arrogance son bec dans le liquide blanc. J’étais là avant toi, pensait-il fortement. La chatte acceptait cette hiérarchie du droit d’aînesse qui lui apparaissait une évidence. » -Tu ne vas quand même pas envoyer ÇA sur pcc?, tu vas te faire incendier. Ou pire encore, ignorer. Et tu revivras ta maternelle où tu fus précipitée un jour sombre de septembre, tu y étais perdue, tu voyais les grands s’embrasser, plaisanter, s’appeler par leur petit nom… un vrai jardin d’enfants plus beau que le tien où tu as compris de suite, toi la petite, que tu ne comprenais pas tout Même si tu réalises parfaitement que ton sentiment d’exclusion remonte à bien plus loin, mieux vaut t’abstenir car essayer de cette façon de se faire accepter, avec un texte qui ne mérite aucun bon point , c’est comme de vouloir passer au CP sans la case maternelle. Tu te sentiras encore moins que rien, tu essaieras de décrypter les inimitiés et les coups de cœur, les longs envois croisés de morceau de musique, tu essaieras de lancer un ballon dans la cour de réaction tout en pensant aux coups de griffe que tu pourrais recevoir, aux bonnets d’âne invisibles, mais réels, tu vas t’épuiser dans un dialogue entre toi et toi même, dans l’indifférence générale, et plus tu essaieras de réagir plus tu auras l’impression de t’immiscer par effraction dans une maison inconnue. Et tu auras peur. « Le petit de la chatte par contre, n’avait pas hérité du respect de sa mère. Il se rebellait de voir un oiseau- un oiseau !- s’approcher de l’assiette maternelle et bondissait de part et d’autre pour bloquer le passage. Il avait honte de l’humilité de sa génitrice, un peu comme Freud de voir son père s’aplatir devant les Allemands et descendre du trottoir pour leur céder la place. Il sautait, le chaton, voulant éviter les coups de bec et distribuer la griffe. Sa mère intervint alors, raisonna l’enfant rebelle avec des roucoulements et des feulements. Le petit se rangea à la raison, comme on accepte un désagrément dès qu’on en saisit le sens. » C'est alors que je prends la parole, et que je me rebelle contre mes peurs: Mauriac, lâches moi, je fais ce que peux. Et toi la maitresse qui ne voulait voir qu’une tête, ben non, il y en a plusieurs de têtes et à l’intérieur de chaque tête, une multitude de têtes. J’ai appris, comme le chaton, tiens, cet univers parallèle dont maintenant j’ai du mal à me passer. Et j’ai été surprise de la compassion générale. J’y ai pris goût. Et j’ai peur, mais j’aime ça.

Souvenir d'une barquette aux marrons par Capucine7434

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Je m'en souviens comme si c'était hier. Ma grand-mère était venue me chercher pour quelques jours. Bien sur, on ne m'en avait pas donné la raison, j'étais si petite... Pensez donc, deux ans et demi,... à cet âge là et à cette époque là surtout, point n'était besoin de dire ce qu'une petite fille ne pouvait pas comprendre... Je me revois dans la poussette, ma mère et ma sœur aînée nous faisant adieu de la main, et ma sœur qui me criait : "tu seras sage hein Pompon"!... C'était par une belle journée d'octobre... Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé entre mon départ et mon retour à la maison, mais je me souviens que nous sommes revenus mon grand-père, ma grand-mère et moi dans la voiture de Marcel le boulanger de leur village, une vieille C4 des années 20, avec laquelle le boulanger faisait ses livraisons, et ces transports exceptionnels à la demande pour des événements tout aussi exceptionnels. C'est ma tante Marilou qui nous a accueilli... elle avait préparé un repas de fête, le couvert était mis sur une nappe blanche... Mon père, les grands-parents des deux côtés, mes oncles et tantes et Marcel ont pris place autour de la table alors que ma sœur aînée m'a prise par la main pour monter à la chambre,... Maman était couchée et près d'elle, dans un Moïse en rotin juponné de broderie anglaise blanche, dormait un adorable bébé brun. Après m'avoir embrassée, sans la réveiller, maman m'a présenté ma petite sœur. Puis il a fallut se préparer pour se rendre à l'église pour le baptême... Nous étions habillées ma sœur aînée et moi, d'un pull-over blanc sous une robe chasuble en lainage rose, de chaussettes et de bottines blanches, d'un manteau blanc, un manchon et sur la tête un calot blanc... Nous avions aussi un petit sac en nacre blanche, dans lequel on nous avait mis à chacune, un mouchoir, une pièce de monnaie et un petit sachet de dragées... C'est ma tante Marilou et mon oncle Léo qui étaient marraine et parrain... sitôt le repas avalé, nous sommes montés dans la C4 de Marcel avec le bébé bien emmitouflé dans une couverture. Je me souviens vaguement de la cérémonie, mais ce dont je me souviens parfaitement, c'est qu'au retour de l'église tout le monde s'est retrouvé dans la chambre de maman. Sur la table de toilette étaient exposés des plats de minis gâteaux assortis, petits fours, limonades, liqueurs et Champagne... Sur une petite table les assiettes à dessert, les coupes à champagne et les bonbonnières pleines de dragées... Mais ce qui m'a marqué et que je n'ai jamais pu oublier, parce que je m'en étais régalée,c'est cette petite barquette aux marrons que l'on m'avait servie. Ce n'était pas hier, ni avant-hier, non, il y a de cela trois quart de siècle... C'était pour ta venue au monde... BON ET HEUREUX ANNIVERSAIRE PETITE SŒUR.... Capucine7434 19/10/2012

Rygar, jeu d'arcade... de la nostalgie d'une enfance difficile par Neoantiagent

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Hier soir, seul devant mon grand écran plat d'1m37, une Wiimote dans les mains, je bats mon propre score à un jeu vidéo d'arcade qui s'appelle Rygar. Grand moment de contentement et d'interne auto-congratulation devant ces sprites si vieux qui, ironiquement, utilisent les dernières technologies d'aujourd'hui pour ravir mes neurones testostéronés. Mais ce jeu a chez moi toute une histoire. Bien des gens ne sauront pas de quoi je parle. Donc... OPERATION FLASHBACK (avec en fond sonore le tube de Imagination http://www.youtube.com/watch?v=iqPVMw939j8) ------------------------------------------------------------ 1986. La France sort de son deuxième choc pétrolier et nous sommes à Creil, 3è ville de l'Oise par sa population, très cosmopolite due au programme d'implantation des années 60 pour juguler la pénurie de personnel après l'installation de deux gros complexes industriels, Peugeot et Sollac. Au sein de Creil existent 4 grand quartiers avec des noms mystérieux pour moi du haut de mes 12 ans. Mais ils sont là, ces mots, cette scission des gens par rapport à leur localisation. Et d'entendre parler des "mecs" de la cavée de Senlis ou du Bas de Creil ou c'est comme si aujourd'hui on m'évoquait le passage d'une frontière bulgare ou sibérienne tellement l'endroit paraît loin. Et forcément, moi qui suis du Plateau, je ne traîne qu'avec les mecs de mon quartier. Graine de voyou me direz vous ? Que nenni. En fait je suis un petit garçon très timide, hyper complexé, et paradoxalement hyper actif, coléreux et aussi un peu autiste sur les bords. Enfin en tout cas avec le recul c'est ce que je me dis. Heureusement tout cela a bien changé depuis. Peut être pas la partie sur les complexes mais ça c'est une autre histoire. Bref je suis un gamin renfermé, et bizarrement peureux, complètement sous l'emprise d'une mère dominatrice et acariâtre. Une pauvre femme qui s'est vu délivrer une malédiction le jour où son premier grand amour a filé à l'anglaise dès lors qu'elle lui a annoncé que leurs ébats avaient porté leurs fruits. L'irone du sort est qu'à 6-9 mois près je n'aurai jamais existé puisque mon année de naissance correspond également à l'année de la légalisation de l'avortement. Forcément étant hyperactif et coléreux, eh bien je pique des crises de colère, je fais des caprices. Mais je commence à méchamment me calmer par rapport à la période de la primaire. Mais le mal est fait. Et si on conjugue mon comportement avec celui de ma chère mère, chaque petite bévue de ma part est transformée en punition disproportionnée et à vocation d'exemple. C'est comme cela que mon beau père en vient à isoler le salon de l'appartement en HLM dans lequel nous vivons pour en faire une pièce à part entière qui deviendra ma chambre. Avec porte qui ferme à clé bien sûr sinon ce ne serait pas drôle. Au début les punitions étaient classiques. Je me souviens de très loin que petit j'ai pris des gifles. Après est venu les temps des fessées. De gigantesques fessées. Qui finalement n'ont pas eu d'impact physiques mais bien plus psychologiques. Je me souviens encore de ce matin où cette femme m'a traîné par le pied gauche dans tout l'appartement jusqu'à ma chambre pour me coller une raclée monumentale. Combien je hurlais, combien j'avais peur. Et notre chien aboyait après elle parce qu'il détestait les cris et que les enfants se fassent molester. Mais il ne mordait pas. On ne mord pas la main qui nous nourrit dans le monde animal. Chez les hommes aussi. Car jusqu'à 21 ans je ne me suis pas rebellé. Après j'étais un peu plus grand, un peu plus lourd à traîner aussi. Donc les punitions se sont transformées en isolement. Donc j'étais puni dans ma chambre avec interdiction de sortie. Je n'avais pas du comprendre cette interdiction puisqu'au final la chambre était fermée à clé. Et graduellement ça a fini par se transformer en isolement carcéral. A chaque nouvelle bêtise, dont je suis bien incapable de me souvenir, mon châtiment était de ne plus faire partie de la famille. Cela se traduisit d'abord par l'isolement dans cette chambre dont je finissais par connaitre chaque centimètre carré et que le seul élément fascinant était la vue au dehors, sur le parc, du haut des 13 étages de la tour. L'isolement n'était rompu que par le rythme des repas, que je passais seul. Et que je me préparais tout seul. Et sitôt l'assiette vidée, lavée et essuyée, je devais retourner dare-dare dans ma cellule où mes gardiens redonnaient un tour de clé. C'est drôle car ce n'est qu'aujourd'hui que je me rends compte que je vivais dans une prison... Mais on ne se rend pas compte de tout quand on est enfant. On considère ça comme normal. On pense qu'on a été méchant et qu'on le mérite et que c'est normal. Mais ceci ne veut pas dire qu'on n'essaye pas de contourner le problème. Cela doit être humain. Je me souviens ainsi que cette séparation en bois, de l'ancien salon, bricolée par mon beau père, en certains points, était escamotable. Et Ô combien de soirées passées juchée debout sur le dossier d'une chaise, en équilibre instable, pour regarder à travers le petit trou, en haut à gauche, près du mur, la télé et la dernière séance du mardi soir. Et Ô combien d'après midi passés à avoir envie d'uriner et d'être obligé d'utiliser les conduits de ventilation comme toilettes... Et Ô combien de Samedi passés à attendre de les entendre partir faire les grandes courses de la semaine et filer vers ce panneau en bois, à droite, constitué de 6 vis, dont j'avais découvert qu'en les enlevant, je pouvais démonter ce panneau qui donnait derrière le canapé et où ensuite j'avais la liberté de fûreter dans tout l'appartement, de piller un peu le frigo (qui forcément était un peu vide puisqu'ils étaient partis faire les courses), de regarder la télé à outrance... et de flipper comme un dingue quand j'entendais la clé dans la serrure... Ils avaient du certainement s'en rendre compte puisque le level suivant de la punition était que je ne faisais donc toujours plus partie de la famille. Mais surtout que je n'avais plus le droit de partager l'environnement de la famille. Alors je n'étais pas toujours dans cet environnement carcéral bien entendu. Après un certain temps, après avoir purgé ma peine, on me ressortait de ma cellule et je redevenais donc le petit garçon. Je pouvais de nouveau jouer avec ma soeur cadette de 5 ans, regarder Goldorak le mercredi sans avoir à risquer de me rompre le cou, sortir King, notre beau colley et jouer avec lui dans le parc à faire la course et le balader dans tous les sens. Il m'aimait beaucoup ce chien. Il n'y avait qu'avec moi qu'il courait. En fin tout ça pour dire que je n'ai pas passé toute mon enfance enfermé. Alors le level suivant était donc que je n'avais plus le droit de partager le même espace vital que la famille. Dans la pratique cela se passait pendant les vacances scolaires. Et le programme était le suivant : je devais me lever en même temps que mon beau père, à 6 heures du matin, me laver, m'habiller, prendre mon petit déjeuner et partir de l'appartement en même temps que lui et... rester dehors. Je pouvais revenir à 12h uniquement pour manger, toujours seul bien sûr. Je me préparais mon déjeûner, je mangeais, je lavais mon couvert. Et sitôt terminé je devais repartir dehors et y rester jusqu'à 19h. Et à partir de là je devais revenir, rebelote pour le diner, et retourner dans ma cellule fermée à clé. Donc autant dire que je passais ma vie dehors. Y'a des châtiments plus terribles je vous assure. C'est là que j'ai commencé à m'ouvrir aux gens, au monde. Que je me suis fait des copains. Que j'ai eu mes premiers flirts (Ahhhh Celine qu'elle était belle...). Que j'ai ceuilli mes premières noisettes. Et assez rapidement j'ai commencé à fréquenter la même bande de copains avec qui je rigolais bien. Il y avait Ernest, un grand black, le géant, le titan, le chef. Un mec adorable, généreux. Pas un de ces tortionnaires. Et il y avait Freddy son cousin. Je crois qu'il m'aimait pas beaucoup. Mais il était marrant. Et Sayid mon pote. En fait c'était tous des blacks. J'étais le seul petit blanc du groupe. Et j'étais un suiveur pas un acteur. Et je découvrais plein de trucs. Je découvrais mes premiers magazines érotiques dans le chambre de Sayid, je découvrais la ville que tous ensemble nous avions traversé de long en large, je découvrais la joie de lire tranquillement BD et livres dans la bibliothèque de la ville. Et je découvrais les jeux vidéo. En face de ma tour, le café LE NARVAL, était un grand établissement qui accueillait les soulards du quartier, les férus de PMU, les joueurs de carte. Et il contenait également 2 flippers et surtout 3 bornes d'arcade. Alors attention on parle de bornes d'arcade de l'époque pas de ces énormes trucs qu'on voit aujourd'hui avec 3000 boutons, tout en plastique. Non je parle des bornes d'arcade estampillé SVT, avec écran cathodique, coffrage en bois aggloméré, où avec 2 francs on pouvait jouer une partie. C'est d'ailleurs de là que j'ai connu tous mes copains. Les jeux tournaient tous les 3 à 6 mois en fonction de l'intérêt que les gamins portaient à la borne, et surtout je pense de la somme qu'ils rapportaient. Jusqu'à un certain moment, les jeux que je voyais passer étaient sympas mais aucun n'était vraiment intéressant à mes yeux, pas suffisamment captivant. Et un jour sont arrivés Karnov et Rygar. Késako ? A mes yeux, 2 des 4 plus grands jeux vidéo de l'histoire, mon histoire. Karnov c'était MON jeu. C'était moi le champion. C'était moi qui avait tout trouvé, tout découvert, les meilleurs scores, les meilleurs temps. J'étais le dieu de ce jeu. J'étais capable de supplier pendant des heures (en fait quelques minutes en réalité) un joueur de me laisser son dernier bonhomme. Et s'il me le laissait, il pouvait revenir une heure plus tard et j'étais encore sur la même partie et le nombre de bonhommes étaient passés à 5. Et cela m'attirait le respect des autres joueurs. Et ça qu'est ce que c'était bon. Rygar c'était l'AUTRE jeu. C'était un jeu sur lequel j'étais une vraie brêle. Encore pire que tous les autres d'ailleurs. Parce qu'en fait personne n'arrivait à comprendre ce jeu et à avancer au sein de l'aventure. Il nous paraissait très dûr. Et personne ne comprenait le but du jeu. Jusqu'à un dimanche après midi d'un mois de Juillet 1986. Alors encore une fois j'étais dehors. Et je cherchais mes potes. Je n'avais pas commencé par le café, qui pourtant se trouvait juste en face de ma tour. Donc je tourne dans la ville pour les trouver et je finis ma quête par notre repaire. Et à travers les grandes vitres du café, dans l'espace dédié aux bornes, sur cet alignement des 3 bornes de jeu, Rygar étant la borne du milieu, un monde de dingue se presse sur Rygar. Alors il faut savoir qu'après un certain temps passé dans ce café, entre gosses, on se connait tous. Il y a Malek, le pro du flipper. Son frère Samir, très taciturne et qui ne joue jamais. Il y a Franck un jeune adulte qui ne parle pas beaucoup et qui boit des bières mais qui est sympa et nous laisse toujours un bonhomme. Il y a le Turc, un pauvre gosse, qui parle très mal le français mais qui est super gentil et qu'on tanne toujours pour nous donner 1 franc ou une vie. Et bien d'autres encore. Tout un petit monde donc où tout le monde connait tout le monde. Donc je suis là, à voir une foule "monumentale" se presser autour de la borne. Il y a bien au moins 15 personnes qui ont les yeux rivés sur le petit écran de 25 centimètres. Intrigué je rentre dans le café et les rejoins tous. A la borne, un parfait inconnu. Grand, mince. C'est un vieux : il doit avoir 17-18 ans. Apparemment arménien. Et plutôt beau gosse. Et le mec il joue à Rygar comme personne. Et tout le monde est éberlué. Personne ne dépassait le premier tableau. Parce qu'en fait personne n'avait compris qu'il y avait plusieurs tableaux dans le jeu. qu'on est dans un jeu à défilement vertical et que chaque tableau se complète en allant de gauche à droite, en éclatant les monstres et en chopant les bonus. Et ce type, Sza il s'appelle, il vient d'emménager à Creil. Et il nous fait découvrir le jeu. Et il passe le premier tableau. Et le deuxième. Et le troisième. Et le quatrième. Et ainsi de suite jusqu'au treizième tableau. Un Game Over. Mais il avait mis 5 francs donc il a 3 crédits. Donc il rejoue une partie. Et là il monte jusqu'au 18è tableau. Il en a marre. Et il laisse le dernier crédit en pâture à tous les gamins qui sont ici. Mais le gars, en une seule après midi, en l'espace d'1h30, il s'est gagné le respect de tout un quartier et de toute une génération de gamins. Dès lors il s'est intégré super rapidement et nous a expliqué tout ce qu'il y avait à savoir sur le jeu, car il l'avait déjà terminé. Ce souvenir, cet après midi, reste pour moi mémorable car c'était magique. J'aimais bien ce café, ces jeux, ces potes, cette ambiance. J'ai par la suite recroisé, seul ou à plusieurs, le chemin de Rygar. Et j'y suis devenu bien meilleur. Sans vouloir faire de publicité, j'ai vu par la suite que ce jeu était disponible sur le Wiiware. Donc je l'ai téléchargé et j'y joue assez régulièrement. Je n'ai toujours pas réussi à le terminer en un seul crédit. Mais son côté old school, ses petits bugs, sa musique 8 bits et sa difficulté me rappellent toujours à cet après midi d'un dimanche du mois de Juillet où finalement même les moments les plus difficiles sont éclipsés. Aujourd'hui je ne traîne plus dans les cafés, je suis un homme respectable (enfin je crois), je suis ouvert, beaucoup moins timide. Je traîne aussi quelques casseroles mais ma mère n'est plus là pour répondre à mes questions. Et je me plais à penser que les jeux vidéo ont finalement fait de moi ce que je suis aujourd'hui, bien plus que ce que aurait du faire une famille. Et pour ceux qui veulent une démonstration visuelle : http://www.youtube.com/watch?v=MG0u7Cin0a8 http://www.youtube.com/watch?v=vrjJE6tz1U8

Arrêtez de nous faire rire, nous avons les lèvres gercées...! par Rire et aimer

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Cent jours ! Même quand "on" a quitté l'institution éducative sans aucun diplôme, la simple mention de la durée sous sa forme lapidaire "les Cent jours" éveille le souvenir plus moins diffus d'une catastrophe. Les "Cent jours", du débarquement à Fréjus à Waterloo en passant par cette marche triomphale qui se termina en aller simple pour Saint Hélène. Cette version un peu défraîchie de nos retraites au soleil. Oui, les jours continuent de passer mais dans notre inconscient collectif le souvenir est à peine effacé des circonstances dont ce désastre national n'a été que le couronnement. Souvenez-vous : un rejet national d'un Empereur à peine français (mais si, mais , la Corse en ce temps…), sorti de rien, usurpant un pouvoir qui revenait de droit, sinon de sang, à des générations de spécialistes, l'adhésion enthousiaste de tout un peuple (enfin presque…) à un monarque bienveillant, grassouillet maniant à merveille la litote et le rassemblement, spécialiste de l'arrangement; bon vivant, "normal" pour tout dire, suivi de la redécouverte, tout aussi enthousiaste, des qualités de celui là-même qui, que.. enfin bref, de l'ogre… ! Non, l'histoire ne se répète pas même sous une forme plus légère et si la première partie du passé présente d'indéniables ressemblances (les circonstances, les personnages, les promesses des uns et les attentes des autres), même si un Waterloo économique menace l'Europe, nous n'en sommes pas à une réécriture égotiste de la fuite vers Mons. Et quand bien même… les temps ont changé et les naufrages sont tellement plus collectifs, voire planétaires, que le passé, même recomposé, apparaît comme une bluette. Oui, si parfois les "Humeurs" ont passagèrement décliné les lamentations de Cassandre, sinon des accents à la "madame Soleil", cela vaut quand même la peine d'un tour d'horizon même si le premier mot se limite à l'hexagone. Encore que… la partie qui se joue, et dont nous ne sommes que d'involontaires et impuissants jouets, a pour territoire la planète entière. Velléitaires depuis toujours, cessons pour l'espace de quelques lignes, de regarder ailleurs et de nous précipiter sur les boucs émissaires dont l'actualité fait usage pour nous éviter toute responsabilité. ESSAYONS DE NE PAS RAISONNER COMME DES TAMBOURS… ET DE RÉFLÉCHIR COMME DES MIROIRS ç Tant de choses aujourd'hui nous paraissent comme allant de soi que nous en avons complètement oublié qu'elles ne sont en fait que des conséquences. Plus gênant encore, nous ne pensons même plus à considérer la nature des éléments, des circonstances et des hypothèses qui organisent notre présent en amont. Nous balayons "l'avant" d'un revers négligent justifié par une appréciation de la réalité qui repose sur des hypothèses qui ne semblent plus appropriées. Tout se passe comme si nous subissions tous les bouleversements dus à l'introduction des techniques nouvelles sans réellement en apprécier la portée. Nous ? Vous, moi, les dirigés, les dirigeants, tous dans le même bateau fou ! Pire peut-être, nous ne semblons pas réaliser que l'impact de nouveaux outils ne se présente pas comme une simple évolution d'un état de choses, une superbe amélioration peut-être mais pas plus. Rien ne nous a donc préparé à ce qui se déroule sous nos yeux, ce qui nous réduit à subir sans maîtriser. Nous avions cru que l'automatisation conduirait à une "civilisation des loisirs", elle a créé la désindustrialisation et le chômage. Nous vivons l'apparition des techniques informatiques et de leurs conséquences, le nouveau téléphone, le net, le web, comme des moyens nouveaux de communication, ils ont entraîné une destruction des éléments les plus fondamentaux de nos règles, de nos modes d'organisation socio-sociétaux et de l'intelligence de nos rapports entre individus et groupes. Entre autres remarques et constatations… Il n'est pas de situation, il n'est pas de domaine de la vie et de la pensée où le décalage n'apparaisse entre le quotidien et sa représentation gestionnaire. A croire, parfois, qu'il ne s'agit pas des mêmes paysages, des mêmes situations, voire des mêmes individus. Nous avons consacré les "Humeurs" de septembre à un survol rapide de la situation et des orientations qui pourraient être proposées pour tenter de rebâtir un appareil de gestion socio-sociétale plus actuel que celui qui nous organise. Nous allons essayer à présent d'être plus précis et de fonder notre appréciation sur des hypothèses plus clairement posées. Deux problèmes se posent à nous. Le premier, immédiat, est celui du rétablissement des finances publiques. Le second plus général, à régler cependant à court terme, est de proposer un nouveau schéma de gouvernance de nature à pouvoir gérer les problèmes qui nous rencontrons en tenant compte des conditions nouvelles auxquelles obéissent nos environnements humain, matériel et spirituel ainsi qu'à leur constante évolution. Cependant qu'il s'agisse de ce problème apparemment matériel, les finances publiques, comme du problème plus général de notre gouvernance future, il existe un élément commun, certes constamment cité, mais dont personne ne semble tenir compte : les temps ont changé, le cadre de nos vies a changé, nos rapports à nous-mêmes, aux autres et aux choses ont changé, nous avons changé ! La belle affaire ! Un truisme supplémentaire ? Ah oui ! Pourtant… [Un exemple d'autant plus pertinent qu'il est d'une regrettable actualité : le comportement des "encore-pas-adultes", pour ne pas dire des enfants. Garçons et filles, ceux, celles que nous désignons couramment sous le terme "enfants" ! Oh, nous avons bien tenté de modifier nos descriptions en introduisant une distinction entre enfants et adolescent(e)s mais nous semblons ignorer les réalités que ces mots recouvrent. Qu'y a-t-il de commun entre un gamin, une gamine de douze ans en 1945 et ceux du même âge aujourd'hui ? C'est à croire que pas une de nos têtes politiquement, sociologiquement et "éducativement" pensantes ne soit passée devant la porte d'un établissement public ou privé de formation à l'heure d'une quelconque sortie ou aie prêté l'oreille à ce qui se dit, à ce qui se fait dès cet âge ! Fumer, et le tabac apparaît comme une "pétunaison" innocente, boire du "Red bull", des alcools quasiment purs, entretenir des relations dont l'innocence n'est plus qu'un rêve de parents aveugles. Et le reste obéit aux mêmes évolutions. Qui d'entre nous, à plus de quarante-cinq ans, fumait, buvait de l'alcool et courait l'autre, il y a trente ans ? Qui ? Qui insultait ses profs, les "dérouillait" parfois ? Qui ? Oui, le mot qui vient aux lèvres décrit une réalité qui n'a plus rien à voir avec celle que l'usage de ces mots nous suggère. Et, pourtant, notre comportement, nos impuissances en face des comportements observés sont directement issus de cette inadaptation de nos vocabulaires. "Ils" conduisent "accompagnés" à quasiment quinze ans, "ils" votent à dix-huit ans sans aucune expérience de la vie (et l'on parle de les autoriser même à voter plus tôt), "ils " ont accès à des quotidiens dont nous n'avions pas idée. La télévision leur apporte des images et des situations que nous ne pouvions même pas imaginer et qu'ils vivent à peine sortis de chez eux. Et nous les gérons comme nos parents, nos grands parents, nous géraient. Ce pourrait être une plaisanterie, si ce n'était un drame. Certes les enfants ! Mais nous pourrions en dire tout autant de la société dans son ensemble. Le discours ambiant, les repères qui nous gouvernent et qui inspirent les regards administratifs portés sur nos comportements et nos organisations ont aussi peu de rapports avec la réalité quotidienne. Aujourd'hui être membre et vivre sont deux activités qui ne peuvent se pratiquer que dans un univers paranoïaque, tant elles sont étrangères l'une à l'autre, voire antinomiques.] Bref, c'est d'une mise à jour dont nous avons besoin et qui, à y regarder de plus près, ressemble plus à la mise en place d une organisation nouvelle qu'à une réorganisation. Quasiment tout est à rejeter ou, si l'on préfère, tout est à découvrir, en particulier la réalité qui se cache derrière des termes dont le sens est encore celui d'hier. ET PAR QUOI, PAR OÙ COMMENCER ? Par l'immédiat bien sûr ! Les finances publiques ! Publiques ? Oui, publiques parce qu'elles attirent le regard de tous et, celui-ci étant éduqué, nous serons capables alors de gérer les nôtres. Avant de poursuivre, il est une question à laquelle il devient impératif d'apporter une réponse. Sachant que nous vivons sous les "lois" d'un modèle qui fait de la consommation le moteur de la croissance, ce postulat est-il toujours valable ? Sa valeur était jusque là mesurée par le rôle que jouent les conflits armés sur la relance. Que jouent ? Non que jouaient ! Parce que cette vérité n'en est plus une depuis la Guerre du Viet-Nam qui n'a en rien réglé les problèmes posés à l'économie des Etats-Unis à l'époque. Depuis, les milliards de dollars engloutis au Moyen-Orient (Afganistan, Pakistan, Irak, Iran, Syrie… etc, etc) n'ont en rien amélioré nos situations économiques. Et pourtant quoi de plus adapté à la consommation, voire à la surconsommation qu'une bonne guéguerre, consommatrice de matériel donc propice au renouvellement accéléré de la camelote fabriquée, donc à l'emploi, donc à la prospérité..etc…? Et bien, non, c'est fini. Il faut nous y faire, la consommation n'est plus le moteur du développement. Par conséquent, la relance, si le terme est toujours adéquat, ne viendra pas d'un renouveau de la consommation. Il serait même plus approprié de considérer la consommation comme une conséquence d'un fonctionnement équilibré de l'économie. Ce qui signifie que toute tentative de relancer la machine par une relance de la consommation est très probablement vouée à l'échec. Tout au moins selon la conception actuelle que nous avons de la consommation. Mais si la consommation est une conséquence, de quoi serait-elle issue ? Mais de la production bien sûr, elle-même enfant de la recherche. Oh, ce n'est pas qu'une apparence. Jusqu'ici, l'offre était synonyme de consommation parce que celle-ci était maîtresse de celle-là. En somme, l'offre passait commande à la production qui ne se développait qu'à partir des ordres. Aujourd'hui, l'esprit même d'une certaine consommation est mort : qui se battrait en effet pour remplacer son ancienne machine à laver à quarante-deux programmes par un prototype nouveau à quarante-trois possibilités de lavage ? Regardons autour de nous : du neuf ? Non, rien que de l'extrapolation, à peine de l'amélioration. La voiture électrique ? Une plaisanterie génératrice de pollution à terme (les batteries ? Qui a pensé au recyclage de millions de batteries ?). Demain, c'est la recherche qui créera des produits désirables. La recherche ? Une volonté ! La production ? Un choix ! L'offre ? Sa conséquence, la consommation ! Et les finances publiques, alors ? Sans leur équilibre, pas d'investissements, pas de recherche, pas de volonté productrice ! Bref, pas de développement économique. Mais où est passée la notion de relance ? A la poubelle ! Parce qu'il ne s'agit pas de relancer car il n'y a plus rien à relancer : une certaine industrie est morte… la fermeture définitive des hauts-fourneaux de Loraine n'en est qu'une manifestation, celle de l'usine PSA d'Aulnay aussi … et de bien d'autres ! Comment alors rétablir les finances publiques ? Que faut-il faire alors ? Investir, c'est-è-dire prévoir ! Comment ? En assainissant les finances publiques selon une problématique d'entrepreneur où les investissements productifs prennent le pas sur les investissements non-productifs. Alors ce n'est pas le chômage qui devient objet de "lutte" mais l'emploi qui devient sujet de "création". L'équilibre peut-être obtenu soit en augmentant les ressources, soit en inventant un Etat "dégraissé" devenu organisateur et régulateur plutôt qu'employeur. L'impôt n'a qu'un temps et sa croissance se traduit vite par la récession. Le travail, contrairement à une idée reçue, n'est pas un gâteau à dimensions constantes, plus "on" travaille, plus il y a de travail. Alors, passons un contrat avec les sociétaires qui comprendrait les dispositions suivantes pour une durée limitée et fixée par référendum : • les dispositions fiscales seront revues à la modération ; • l'horaire légal est de quarante-cinq heures hebdomadaires pour tous les fonctionnaires (nationaux et territoriaux) et les entreprises de toutes natures, publiques et privées ; • les effectifs de la fonction publique au national et au territorial sont gelés et les départs à la retraite ne seront pas compensés ; • pendant toute la durée de ce contrat, les salaires sont bloqués et toute cessation du travail sera considérée comme une atteinte à la sureté de l'Etat et sanctionnée comme telle ; • les chômeurs, indépendamment d'une réforme du chômage à prévoir à court terme, sont tenus d'offrir cinq heures hebdomadaires bénévoles d'activité à la communauté territoriale dont ils dépendent ; Par ailleurs, le rapport de la Cour des comptes relatif à l'analyse du fonctionnement et des budgets des agences gouvernementales est traduit en décision et immédiatement mis en application. Il en est de même pour le rapport relatif aux niches fiscales. L'ensemble de ces disposition prend évidemment fin à l'issue de la période de "mobilisation générale". Certaines pourront être reconduites mais seulement sur l'avis explicite du corps électoral. ET QUANT À LA GOUVERNANCE ? Deux séries de problèmes se posent alors. D'abord celui d'une organisation nouvelle de la communauté qui relève de choix constitutionnels. Ceux-ci touchent aussi bien la structure du pouvoir sous toutes ses formes (présidence, divisions en régions ou autres, départements, communes) que les rapports entre les citoyens et leurs représentants, élus et/ou nommés, administrateurs ou législateurs, leurs modes d'élection et de nominations; bref celui de la conception et de la rédaction d'une constitution. Ensuite, celui des contenus envisagés à partir chaque fois de la question fondamentale de l'objectif proposé. Par exemple, la fiscalité, pour quoi faire ? [Les bouleversements que vit la planète depuis la fin de la seconde guerre mondiale ont des répercussions phénoménales. Les flux de population; par exemple, incontrôlés, apparemment incontrôlables, l'installation de communautés parfaitement définies sur des terres déjà occupées et politiquement organisées, posent des problèmes que les mesures classiques d'intégration ne permettent pas de gérer. Quelle réalité se cache derrière la notion de Nation ? Dans ces conditions, être citoyen, cela signifie quoi ?] Tout est donc à reprendre, à inventer mais sur des bases qui n'ont plus rien à voir avec les choix faits à une époque où le département, par exemple, se définissait comme le territoire dont le point le plus éloigné du centre pouvait être atteint en une journée de cavalcade au plus. Et cela touche tout ce qui relève de la gestion des biens et des personnes sur le plan régalien. A l'heure où tout le code pénal tient sur le disque dur d'un microordinateur (voire à portée de l'écran d'un téléphone portable), quelle est la justification du maintien d'un appareil régional même recopié en vingt-quatre exemplaires ? Cela ne signifie pas que les machines remplaceront les êtres humains mais à tout le moins que l'action de ceux-ci ne duplique pas ce que la machine pourrait mieux faire. Qu'est-ce que l'Homme (au sens générique du terme) fait mieux que la machine ? Ecouter ! Libérons-le donc pour qu'il se consacre à cette partie de l'administration aujourd'hui la plus sacrifiée. Cette entreprise ne peut être lancée que par une assemblée spécifiquement élue dans ce but et dont l'action sera démultipliée en faisant appel à tout ce que la technique moderne peut apporter à la consultation du citoyen le plus éloigné des circuits de pouvoir. Quels en seront les résultats ? Certainement plus réalistes que les inventions des spécialistes qui traitent des errements d'un peuple virtuel. Les principes sont nombreux sur lesquels il faudra s'asseoir. A commencer par la notion d'un homme bon dévoyé par la société (une minuscule s'impose) et ce rêve de l'existence d'un être idéal, dont le comportement, purement imaginaire, servirait d'étalon de comportement. A suivre par l'acceptation d'un homme avec ses pulsions, ses idiosyncrasies afin d'effacer les débordements nés d'une philosophie de la rédemption. Une organisation qui reposera sur le principe de réalité et qui tournera le dos au principe de précaution. Si les hommes de Néandertaal et de Cro Magon avaient été aussi prudents que nos antinucléaires d'aujourd'hui, sans doute en serions-nous encore à manger la viande crue… ce qui n'éviterait pas pour autant les feux de forêts nés d'orages. [Contrairement à ce que nous dicte la paresse de nos esprits et le conservatisme de nos comportements, ce n'est pas le manque de moyens qui nous empêche de résoudre les problèmes qui se posent à nous, c'est leur formulation dans un langage et avec un état d'esprit qui appartiennent à un monde révolu. Depuis des décennies, nous injectons dans la formation des crédits, des locaux et des maîtres (et nous continuons d'ailleurs) et nous constatons sans rien en conclure que l'Ecole va de mal en pis. Depuis des décennies, sinon des siècles, nous surveillons et nous punissons en faisant semblant de croire, contre toute vraisemblance que la "peine" est à la fois pédagogique et rédemptrice. Depuis des décennies; voire des siècles nous professons qu'il n'y a d'égalité que dans le dénuement de tous et de toutes.(comment justifier autrement le véritable racisme anti-richesse et cette dénonciation de l'argent privé qu'accompagne le gaspillage de l'argent public) ce qui conduit un français sur trois à entretenir les deux autres (mais si, mais si ! Un foyer fiscal sur deux ne paie pas l'impôt, les deux premières tranches sont "soignées"; 15% de foyers épargnés La purge touchera donc les 35% qui restent, dorénavant réputés riches). Une astucieuse manière de faire mentir la remarque fameuse d'André Tardieu : "faire payer les riches ? Mais mon ami, vous n'y êtes pas, les pauvres sont tellement plus nombreux !". A quoi bon réformer, il suffit de déplacer l'origine des coordonnées ! ] Un processus forcément lent parce qu'il devra s'adresser à un maximum de citoyens dont l'expression ensuite sera mûrie, "décantée" en somme, par une assemblée élue selon un mode proportionnel donc représentatif. Les propositions retenues afficheront un état d'esprit qui éclairera les propositions faites à accepter ou refuser par référendum. Une autre manière d'approcher les institutions futures ; sur la base de l'avis des citoyens plutôt qu'à partir de propositions de spécialistes. Oui, au début sans doute l'impression d'une pétaudière nationale mais il n'est pas interdit de penser que peu à peu un ordre apparaîtra fondé sur la réalité quotidienne. Mille faux problèmes seront rejetés, non-cumul des mandats ou non-cumul des indemnités, Des dizaines de milliers de communes, des centaines milliers d'élus et une impuissance quasi générale, des milliards engagés et un contrôle inexistant, un appareil démocratique sans contenu ni sens, une absence de communication entre les gestionnaires et les gérés… Ces mille petites choses, ces mille détails où se cache actuellement ce diable que le bon sens, si arrogamment décrié par des élites plus virtuelles qu'effectives, débusquera sans état d'âme. Chiche ? Démagogie ou démocratie ? Qu'en pensez-vous ?

6 Fois la petite Lune par Abicyclette

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Tous les jeux, son rire clair - l'Enfanfaron Toutes ses poses, toutes ses manières - l'Enfantaisie Tous les espoirs, toutes les barrières - l'Enfantasthme Tous ses combats, toutes ses sorcières - l’Enfantassin Toutes ses douleurs, tous ses revers - l'Enfendillé La petite Lune morte à Necker - l'Enfantôme

bonne nouvelle par Luc1968

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Paris, le Jedi 18 octobre 2012, il semble au sortir d'une humaine saison par trop emprunte de sort déplacé que la lumière un peu bonne et vivante te mène à correspondre avec le postier de service . Paris est une belle ville pour un réverbère, mon petit bonhomme, et rien n'atteste parmi eux dans la pluralité des mondes ce fond de né qui hèle un peu de la mémoire commune des prolétaires du temps . Les scénarios du martyrologe étrusque sont quelque peu déplacés pour entendre un peu de la lumières en sa musique des sphères, mais sache que les mystagogues un peu trop imagés par de la pensée magique sont eux aussi abolis et enfin tu peux montrer ton visage humain au sein des vivants qui ont choisi la vie comme toi . Raison humaine, discernement & voie libre en l'ouverture de l'espace médiant . Ne nous gourons pas de porte, laissons les licornes à L. aller sur la terre des Hommes en leur vol de nuit, pour que le petit prince y choisisse une rose damascène qui ne soit plus dans l'alcool de Sofia ou la saké cher au maître . A la Vie, mon grand ! Ta Grand-Mère très métamorphe elle de même Rose Adèle Camille de Beaumont d'Occase Ama & Libera

PCC à la manière de : (1) Thomas Bernhard par Abicyclette

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Je me suis encore une fois surpris au dernier stade de l’abrutissement, pensais-je hier, assis sur un tabouret de bar ikea, mon œil de mérou devant l’ écran pointscommuns dont la lumière blafarde envahissait la pièce, à guetter un moindre mouvement, une moindre trace de vie, alors que visiblement il ne se passait plus rien, évidemment il ne se passait plus rien du tout, plus aucune trace de vie, comme cela arrive souvent alors que nous en aurions le plus besoin ; mon corps était figé sur un tabouret de bar ikea, ma conscience était figée, l’espace était figé, nos visages étaient figés, ils sont éternellement figés dans des attitudes qui se veulent naturelles ou signifiantes mais qui ne sont absolument pas naturelles et ne signifient rien, des attitudes que nous avons patiemment sélectionnées avec une grande souffrance et une grande désillusion sur nous-mêmes, des attitudes sélectionnées pour la plupart d’entre nous lors de l’inscription, c'est-à-dire au moment du plus grand désarroi, de la plus grande désillusion, au moment même où tout naturel, toute confiance et toute lucidité nous ont quitté. Il n’y avait plus que mon corps figé sur le tabouret de bar ikea, mon seul index cliquant névrotiquement sur la souris et déplaçant le curseur, l’œil de mérou hypnotisé ne faisant que le suivre machinalement ; et la page d’une telle ou le texte d’une telle s’ouvrait, une affiche se collait sur une autre, et encore une autre sur une autre, dans un monde figé sans épaisseur ; et voici une assemblée que l’on imagine aux derniers feux des festivités, grande tablée de spectres ou de marionnettes comme on en voit aux mariages, aux baptêmes, aux anniversaires, où chacun aurait son nez planté dans un verre de digestif, attendant encore que quelque chose se passe, un moindre mouvement, une moindre trace de vie, mais derrière l’écran rien ne se passe plus depuis longtemps, seul le temps défile à une vitesse considérable, de quart d’heure en quart d’heure, il y a juste le moment qui s’approche où il va falloir enlever le masque et rentrer tout seul chez soi, un point c’est tout. J’étais figé sur le tabouret de bar ikea à guetter le moindre mouvement, la moindre particule de vie, mais comme personne n’a levé le doigt, comme rien ni personne n’a fait le moindre bruit - d’où j’étais je n’ai rien aperçu, je n’ai rien entendu non plus (mais j’étais au dernier stade de l’abrutissement) - il m’a fallu certainement une force considérable pour quitter brusquement le tabouret de bar ikea et ce monde sans épaisseur, quoique je ne garde aucun souvenir de la façon dont s’est déclenchée cette fuite, me lever sans pensée aucune - l’énergie que j’avais pour faire autre chose, lire, écrire ou simplement me détendre ayant été pompée dès les première secondes où j’avais allumé l’écran pour voir ce qui se passait sur pointscommuns ; il m’a fallu une force considérable pour me lever du tabouret ikea et m’effondrer dans un coin, sans aucune pensée, ayant abandonné moi-même toute espèce d’épaisseur, simplement conscient d’avoir rompu avec une nouvelle habitude médiocre et débilitante, l’œil de mérou encore excité par la lumière d’un écran blafard dont on attendrait je ne sais quelle promesse permettant de nous fuir un petit peu plus loin ; et il m'a fallu une force et une lucidité proprement extraordinaires pour rester simplement conscient que l’abstraction figée, médiocre et sans épaisseur que j’étais alors devenue empêcherait pendant quelques quarts d’heure de plus mon corps de trouver un sommeil tout autant figé, blafard, sans épaisseur.

KiMuSiMi par Chamallowette4

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A l’époque, il était de coutume, après le « souper » comme on le dit chez nous, d’aller faire une petite promenade, tous les quatre, histoire de prolonger un peu les discussions du repas, ou de calmer les esprits agités quand les points de vue divergeaient un peu trop. Après avoir fait la vaisselle, notre mère au lavage, ma sœur et moi à l’essuyage, avoir rangé la cuisine pour qu’au retour tout soit bien net, nous voilà partis. Oh pas bien loin hein, ce n’était pas une randonnée, non juste la petite balade du soir, pour « la digestion » et le plaisir d'être ensemble. Nous n’avions rien pressenti, ma sister et moi, et pour cause, comment aurions-nous pu imaginer ? Nous dévalons les escaliers qui nous amènent directement sur la petite rue où se situe notre immeuble, et partons comme presque toujours, du côté droit (oui c’était une sorte de rituel), pour ensuite déboucher sur une petite avenue bordée de marronniers. Il faisait très doux je m'en souviens comme si c était hier. Ce soir là , notre père nous dit, « non les filles, on prend une autre direction ». Ah tiens, qu’est ce qui lui prend ? Comme souvent, on fait un peu les folles, on court, on se dispute, on devance nos parents qui, derrière nous, la main dans la main, se racontent leurs petits secrets (pour une fois que les filles ne s’en mêlent pas). Puis, mon père nous appelle « On s’arrête, on ne marche plus pour ce soir » ! - Oh non pourquoi, mais on vient de partir, c’est pas juste, on veut pas aller se coucher tout de suite, allezz !!! Un sourire aux lèvres, mon père s’arrête et dit « mais qui vous a parlé d’aller vous coucher, j’ai dit on ne marche plus ce soir, mais …. » A cent lieues d’imaginer ce qui se tramait, ma sœur et moi nous regardons avec un air un peu affolé du style, mais il devient fou papa là ? On croise le sourire de notre mère, cela nous rassure un peu, mais quand même il est sacrément bizarre ce soir. Et là il s’arrête devant une voiture bleu-gris, tend un petit trousseau de clés et dit : « on va se balader ! ». D’un air plein de mystère, mais un immense sourire aux lèvres, il nous présente la nouvelle venue dans la famille, une 4CV, et ouvre une portière avec une fierté et un bonheur grandioses. On n’y croit pas, on a une voiture ? Nous ? !!! Si mes souvenirs sont bons, et sur ce sujet-là, ils le sont la plupart du temps, nous nous sommes assises, comme hébétées, on était dans un rêve-là. Cette voiture-là, c’était un bijou, un trésor. Je repense parfois à ce soir mémorable, au plaisir qu’ont eu nos parents à nous faire cette surprise, à leur fierté d’avoir pu, au prix de maints et maints efforts, de travail, à acquérir cette vieille voiture d’occasion. Puis vint le moment sacré du baptême de la Titine. Dans un brouhaha incroyable, les propositions fusaient, mais ne faisaient pas l unanimité. Ma mémoire me fait défaut quant au membre de la famille qui trouva « le nom » : KIMUSIMI. Une syllabe par prénom ou surnom. Une part de nous 4.

Emma, revieeeeeens ! par Jules Félix

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Où es-tu partie ? Où as-tu enfui ta belle peau ? Où as-tu laissé tes cinquante millions de spectateurs, ou plutôt, de mateurs ? Où as-tu lâché ton âme ? Où te caches-tu depuis jeudi 18 ? Je t’attendais pour "Emmanuelle 69" ! « Se baignant nue dans la piscine, elle est approchée par une jeune fille prénommée Marie-Ange qui lui demande si elle peut venir chez elle. Intriguée, Emmanuelle donne son accord » (citation provenant de Wikipédia). Cela se passait à Bangkok avec de la musique de Pierre Bachelet. C’est quand même fou. Le film "Emmanuelle" est sorti le 26 juin 1974. Une chance pour lui car trois mois avant, le ministre Druon l’aurait fait censurer. Mais Pompidou est mort et Giscard est passé avec un petit vent de libéralité. C’est la période la plus osée de l’histoire, juste après mai 1968 et avant le regel de la pudibonderie des années 1990 et suivantes. Dany n’hésitait pas à parler de la sexualité des enfants sans craindre de choquer et le porno soft s’est séparé entre le hard X (le classement sous X date de fin 1975) et l’érotique de luxe sur lequel "Emmanuelle" et les quatre épisodes suivants ont misé. L’histoire de la femme de diplomate ? Franchement, les spectateurs s’en moquent, n’est-ce pas ? Le scénario, ce n’est qu’un alibi, qu’un prétexte, qu’un sauf-conduit pour justifier de regarder le film, de regarder ces scènes, de mater ces scènes qui sont passées de nombreuses fois à la télévision bien après les salles de cinéma. Pourtant, au cinéma, ce fut un véritable exploit. À Paris, le film a eu …plus de trois millions d’entrées alors que la ville intra muros n’a pas deux millions d’habitants ! Bon, c’est vrai, un cinéma des Champs-Élysées (UGC) l’a gardé à l’affiche pendant cinq cent cinquante-trois semaines. Oui, dix ans ! de 1974 à 1985. La projection du film faisait partie du tourisme avec la tour Eiffel et Notre-Dame. Des cars de Japonais s’engouffraient dans le cinéma. Des Américains ruaient dans les Champs. Des jeunes ados ne rêvaient que de ça lorsqu’ils obtiendraient leurs dix-huit ans. Neuf millions d’entrées en France, quatre millions en Allemagne, trois millions et demi en Espagne, trois millions au Brésil, deux millions au Japon… La marque d’Emmanuelle fut tellement bonne que des films parfois antérieurs furent renommés, comme "Je suis frigide, pourquoi ?" de Max Pécas renommé en Allemagne en "Emanuela, im Teufelskreis der Leidenschaft" ou "La Marge" de Walerian Borowczyk en "Emmanuelle 77". On aurait pu imaginer pour l’héroïne au fauteuil en rotin un destin plus charmeur. Elle s’est fait rouler dans la farine, escroquer par un mari sans âme, abîmer par la cocaïne, le tabac et l’alcool, puis ronger par une maladie dégueulasse pendant dix ans avant d’en être définitivement ensevelie. Quel calvaire pour une dame si insouciante et impudique derrière la caméra. À Amsterdam, le drame de la dame. http://www.youtube.com/watch?v=d-c7O-Qfefs http://www.youtube.com/watch?v=BHK86fX8P2g&feature=share&list=PL92450CA0AE3C872F http://www.youtube.com/watch?v=S1cbsHseOuk http://www.youtube.com/watch?v=QOg3WHKkzeE http://www.youtube.com/watch?v=f4-lmpG53wk

Terre d'Afrique par NewPhoenix

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Terre d'Afrique....Toi qui m'a vu naître... Toi la mère nourricière du peuple de la Terre! Je m'agenouille sur ton sable rouge, non pas pour le prendre en prière, Mais pour m'approcher de sa force et ouvrir mon coeur à ma Mère! Les tribus qui forment ton arc-en-ciel sont la voix de toutes tes rivières, Les danses de tes hommes panthères enchantent tes pluies de poussière Dont les hauts pas résonnent jusqu'au peuple Baoulé, tellement fier! L'art des mains de tes fils a donné naissance aux talentueux sculpteurs Et la douceur des mains de tes filles a engendré les belles potières! Les pirogues aux accents de grumes parcourent tes fleuves sans peurs Et sont acclamés par le cris des flamands qui s'envolent en choeur Vers ton ciel étendu qui ouvre ses bras aux milles couleurs Et dont la voix des anges résonnent comme un chuchotement qui se meure... ************ Je crois que cette terre ne cessera jamais d'inspirer le coeur des hommes, peut importe leurs origines et leur couleurs! La diva Ivoirienne Aicha Koné chante si bien les couleurs de sa terre! http://www.youtube.com/watch?v=oJWnHPzKP0I Mais cette terre sait aussi imprimer le souvenir de vie et de mort si poignant et si douloureux! Tout y passe! Du rire aux larmes! De la joie la plus simple, comme boire une bière et un poulet grillé avec atiéké dans un maquis, petit restaurant de fortune ou il ne faut pas trop regarder l'hygiène pour ne pas avoir à fuir illico sans gouter les alokos chaud, à la souffrance la plus terrible qu'un être humain doit supporter, comme un homme dont on coupe les membres tranchés à coup de machette devant sa famille parce qu’il est né dans une ethnie sympathisante au partie d'opposition...triste réalité. Combien il est triste en effet de toujours voir les mêmes problèmes surgir encore et encore qui salissent et détruisent l'identité de chaque peuple qui respire sur cette terre nourricière! Tant de déchirures pour des luttes de pouvoir, de territoires et d'exploitation des ressources naturelles. Quoi que l'on dise, quoi que l'on pense, en résumé, les conflits, les guerres qui ravagent notre monde et font souffrir atrocement la chair et l'âme des enfants de la Terre ne servent qu'une minorité, avide de grandeur sociale, de pouvoir sur autrui et de plaisirs rapides que l'on fantasme et que l'on fait durer jusqu'à ce que mort de l'autre à 5000 km s'ensuive! Tant d'écrits, d'essais, de romans, d'articles ont été crachés sur le papier, criés sur les ondes par nos penseurs contemporains, et cela continue, encore, et encore. Rien n'arrête le progrès...Tout est progression dans l'art de faire le mal, comme dans l'art de faire le bien! Il est aussi évident que l'encre coule à flot en même temps que le sang, pour justifier chaque acte de guerre, chaque paroles de vérité, chaque mensonges dissimulés, chaque pensées à ignorer. "J’ai rêvé d’un monde de soleil dans la fraternité de mes frères aux yeux bleus" - Léopold Sedar Senghor (1906-2001 - Ecrivain, poète et homme d'Etat du Sénégal) Il est long le chemin du progrès vers le soleil de fraternité, ce chemin qui doit changer les choses et notre manière de vivre, de voir, de ressentir... il est tellement long qu'il a donné le temps à l’hémisphère sud de faire le chemin vers l'hémisphère nord, en livrant des nouveaux porte-parole, aux accents amicaux et à l'humour ravageur en vérité et en authenticité. Un porte parole comme ce fou noir au pays des blancs qui a cette intelligence de l'humour pour faire passer son message qui révèle ces vérités que l'on se cache à nous même. Une heure 25 de spectacle en bonne humeur pour nous faire penser à nos travers et réfléchir sur ce progrès qu'il nous reste encore à faire! Mais aussi pour faire tomber ces préjugés que l'on a de part et d'autres, et qui nous isole de nous même au final. Car l'homme ne peut pas vivre centré sur lui-même sans devenir fou ou dépressif un jour ou l'autre (la femme aussi d'ailleurs...). Ouvrons donc les portes de notre village à la différence, cela nous permettra de voir notre reflet dans nos propres divergences... http://www.youtube.com/watch?v=bCdE1kdersc ...Terre d'Afrique...Toi qui m'a vu naître... Toi la mère de justice qui favorise tes petits-enfants, Tu fais fuir tes ainés loin de ton sein nourricier Et ils emportent la misère en héritage pour longtemps. Mais le coeur de tes enfants dispersés ne t'a pas oublié. Il y a dans leur sourire la blancheur de leurs âmes Il y a dans leur rire toutes les couleurs de ton ciel Et c'est dans la danse des hommes et le chant des femmes Que surgit ta mémoire qui préserve notre histoire Les contes et légendes de ton monde sont comme le miel sucré des abeilles africaines, il titille le palais d'ivoire Qui regorge de trésors cachés aux masques illusoires Et fait resurgir du fond de notre coeur le gout d'aimer le sel de ta terre.

Accrobranchies par Sophonisba Tanga

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Sa vie, au fond, c’est foluptueusement à dire vrai qu’elle la tragiversait. Et de manière absolumentalement affrobatique, avec des hauts et puis des bas au gré des courants !, elle passait entre les roches, et les algues hautes, se crampolançait d’une étoile de corail à une autre, jonglait avec la lumière du soleil et marchait sur le fil de l' eau les yeux noyés. Elle cherchait surtout à éviter les dramuscules si décevants, les z-aleas inopinés et les calamitiés désastreuses. Obscurieuse de tout, le jour tout bleu, elle cultivait volontiers dans la ténébriété de la nuit marine, son obstinence à ne rien oubliterer ...et à ne consergraver dans sa mémoire que le meilleur.

Un hôte dans mon campement par Sablaise1

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Mon amie du Burkina Faso a passé une semaine chez moi, c’était la première fois bien que nous nous connaissions depuis un quart de siècle de jumelage entre nos deux villes. Elle était venue en France à l’invitation d’une association pour parler de ses activités en faveur des femmes, c’est une militante féministe. Rien ne s’est passé comme prévu. Le temps n’a pas permis les belles balades que je voulais faire avec elle, j’ai monté le chauffage et nous sommes peu sorties. J’avais bien réfléchi à mon approvisionnement, pas de porc, pas de laitages, mais presque rien de ce que j’avais acheté ne lui plaisait alors on a fait une semaine comme chez elle: riz ou semoule, légumes en sauce, viande, fruits, un point c’est tout. On a fait un peu d’ordinateur. J’ai essayé de l’intéresser à mes navigateurs solitaires du Vendée Globe et je me suis ramassé un bide total. Elle m’a demandé s’ils gagnaient beaucoup d’argent, j’ai répondu que non alors elle a dit avec mépris « Mais c’est quoi ça ? Si je suis sa femme je l’interdis de risquer sa vie pour rien ! » et j’ai laissé tomber. On a regardé les infos. Elle a dit « Voilà, c’est comme ça! Ici et chez moi la politique c’est la même merde, je préfère la société civile! ». Elle m’a raconté qu’en ce moment chez elle tout est bloqué à l’approche des législatives parce que le CDP, parti majoritaire, a sa liste choisie par la base mais une deuxième liste CDP se constitue autour d’un « parachuté » neveu d’une personnalité…ça m’a rappelé La Rochelle, pour un peu j’aurais twitté. Je zappais en cherchant une émission pouvant l’intéresser et on est tombées sur Plus belle la vie. Elle adore, elle ne loupe pas un épisode chez elle au Burkina Faso alors, moi qui n’en avais jamais vu un seul, je m’en suis farci toute la semaine. Avec ses commentaires ça valait son pesant d’or. S’adressant à une femme adultère « Mais si tu n’arrêtes pas toi, il va te divorcer! » On a fait des courses, beaucoup de courses et des pas faciles. Parce qu’elle voulait ramener des cadeaux à ses trois enfants, trois petits-enfants, parents, amis mais rien ne devait dépasser un euro et elle ne voulait pas que je paie. Sa retraite de matrone (aide sage-femme) est de 55 000 CFA par mois soit environ 84 euros. On a parcouru toutes les solderies et on a trouvé les cadeaux: des savons, des shampooings, des culottes et de la moutarde forte. On a fini chez Emmaüs pour des chaussures, des vêtements et des bijoux dorés. Tous les après-midi on a fait palabre. Pas sous un baobab mais sous le plafonnier de mon salon ont défilé les membres de notre comité de jumelage pour la rencontrer et parler de la vie là-bas, de l’année de famine qui se termine et des bonnes pluies qui promettent le meilleur pour l’année prochaine. Elle nous avait apporté des cacahuètes et elle a préparé le bissap, infusion de fleurs d’hibiscus avec du sucre et du gingembre. Elle a parlé de son action. Avec son association de soixante-cinq femmes elle a monté une petite unité de fabrication et de conditionnement de farine nutritive à base de mil, soja, arachide et sucre, enrichie en vitamines et sels minéraux. Cette farine, le misola, est vendue pour faire des bouillies en complément de l’allaitement maternel. Sa fabrication donne du travail à cinq femmes et le bénéfice permet d’accorder des micro crédits à toutes les femmes de l’association lorsqu’elles sont en difficulté. Elle a parlé de son travail de matrone, qu’elle a exercé jusque il y a deux ans, de la dizaine de milliers d’enfants qu’elle a vu naître et des mères qui meurent encore en couches. Elle n’a pas reparlé de sa fille aînée qui est morte justement en accouchant il y a une quinzaine d'années. A l’époque elle n’avait fait qu’un commentaire « Dieu a donné, Dieu a repris! » Elle avait juste demandé qu’on lui envoie des cassettes de musique parce qu’elle avait le cafard, seule les nuits de garde, dans cette salle où sa fille avait perdu la vie. Voilà, j’ai retrouvé ma solitude peinarde et mon rythme car j’ai vécu une semaine au sien, levée à six heures et couchée à neuf, on se lève avec le jour et on ne veille pas tard là où il n’y a pas l’électricité. Je n’ai plus trop chaud, j’ai baissé le chauffage. Je ne me casse plus la tête pour mes menus. Je ne regarde plus de feuilletons, je ne passe plus des heures dans les solderies mais il n’y a plus personne pour venir palabrer l’après-midi et elle, elle me manque. En partant elle a dit « Je suis vraiment bien dans ta maison, c’est comme c'est ma maison, je reviendrai ! » et moi je commence aussi à penser à repartir là-bas pour la sixième fois. En Afrique on dit : « L’œil va où le cœur ne veut pas, mais le pied ne va pas là où le cœur ne veut pas aller. Ton hôte est venu chez toi. Il n’est pas passé au large de ton campement. Cela signifie qu’il ne t’a pas méprisé. Qu’il t’estime. Qu’il te respecte. Il n’y a pas de plus grand bonheur que la venue d’un hôte dans la paix et l’amitié ».

sur le pont par Seleucie

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Deux heures que tu es fâchée avec l’humanité. Un chauffard en 4*4 a fait de son mieux un peu plus tôt pour te faire disparaître de la planète des vivants et tu as réalisé avec une intensité rare, la colère au ventre, que la bêtise d’un inconnu peut être stupidement, involontairement létale. Dans le fracas des travaux et de la circulation, tu ronges ton frein, bloquée par un feu piétonnier rouge. Paris t’a toujours transmis ce surplus d’adrénaline qui te fait marteler l’asphalte en zigzaguant entre les piétons, anticipant les changements de couleur des feux, slalomant entres les obstacles comme si tu étais au volant d’une voiture de rallye. De l’autre côté de la rue, une affiche attire ton attention. Un visage de vieille femme, très ridée, sur fond noir, est enlacé par deux mains. En-dessous, juste le titre d’un film : « amour ». Au second regard, la vieillesse disparaît derrière la simple beauté de ce visage choyé. Et voilà que te revient la complainte des vieux amants de Brel « ….de l’aube claire jusqu’à la fin du jour, je t’aime encore, tu sais… ». L’esprit plus méditatif, tu t’engages sur le pont. A mi chemin, une mercedes noire est arrêtée, bouchant le passage des bus pendant que le chauffeur bouche celui des piétons en photographiant un couple sur fond de tour Eiffel. La scène sent le manque total de considération pour les autres, l’argent et la vulgarité qui l’accompagne parfois. Devant toi, un vieux monsieur, grand, à la démarche un peu lente, tient en laisse un setter irlandais, élégant jusqu’au bout des plumets de sa queue rousse. L’homme se retourne sur la voiture arrêtée, examine attentivement la plaque, comme s’il cherchait comme toi à deviner d’où viennent les goujats en train de se faire photographier sous toutes leurs coutures endimanchées. Un esprit frère ? Puis il passe son chemin. Il croise un jeune homme, écouteurs vissés dans les oreilles, qui balade un beau chien de chasse. Les maîtres se croisent, dans deux mondes différents, mais les deux toutous se mettent à se renifler avec intérêt. Le chien de chasse du jeune a bon goût, le setter du vieux monsieur étant visiblement une chienne attirante et distinguée. Au bout du pont, le vieux monsieur se laisse dépasser. Il est arrêté pour montrer à son chien 2 pigeons sur le parapet. Vu de plus près, le chien est comme le monsieur : grand, élancé, mais maigre et grisonnant du museau, sans doute très âgé, lui aussi. Visiblement, le monsieur insiste, il veut que son chien fasse quelque chose du parapet et des pigeons. Intriguée, tu te retournes sur eux. Le chien est debout sur les pattes arrière, museau sur le parapet, regardant les pigeons s'envoler. Il te jette un regard blasé, l'air de dire "que voulez-vous, à mon âge, ça ne m'amuse plus de sauter sur des pigeons, mais ça fait tellement plaisir à mon maître...". La scène fait naître un drôle de sourire complice sur les lèvres. Tu traverses la rue. Deux curés jeunes, rondouillards, en soutane, marchent avec animation sur l’autre trottoir. Un peu ridicules, mais pleins d'allant. Etrangement, le sourire explose en fou-rire.

Hymne a l'amour par Cypou

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Libre Impression fugace d’embrasser un nouveau monde. Une nouvelle saison s’ouvre sur une nouvelle vie. Adieu la pression de cette scène immonde ; regard furtif de part et d’autre : ébloui. Témoins de cette mutation comment ne pas vous remercier avec ferveur vous qui avez su éclairer mon horizon non sans parfois verser de pleurs. Alors c’est à vous que ces mots s’adressent, vous qui parfois souffrez dans votre prison. Prison n’est que mot pour qualifier détresse du langage d’un mental en stress : oppression. Laissez-vous emporter par la passion. Il n’est pas pire offense que de devoir se taire ou se terrer ; vous n’aurez pas à rougir de ne point avoir garder raison surtout si comme moi vous ne vous prétendez pas être messager. Toi seul peux chercher à te comprendre….. Il est dans la vie des situations qui entravent nos pas. Ceux qui t’on aidé n’auront pas été là que pour rendre la part de bonheur apportée que tu n’avais pas. Désormais la route est libre. Il est des chemins pleins d’ornières qu’encore tu devras traverser en équilibre mais là bas je soupçonne à la sortie du bois la plus belle des lisières. Cadeau de la vie ; ne crois pas que le destin te prédispose plus que moi à une vie entre parenthèse. Les froufrous de ton jupon s’inviteront au festin d’une danse fébrile qui désormais te rendra aise. Si tu me croises ne t'étonne pas que je sois saoul; j’ai décidé de m’enivrer de partage. Amitié, amour, …que sais je ! C’est une histoire entre nous qui va bien au delà d’un simple dérapage... Là haut, sur les cimes, les colchiques pointent leur nez sous le ballet vertueux de deux aigles royaux comme pour dire à ceux qui doutent,résignés, que lendemain leur apportera comme Dame nature le plus beau des cadeaux. Le soleil brille sur le sentier de terre poussiéreuse qui n’attend que notre passage pour de pavés dorés s’orner. Marchons ensemble vers cette destination hasardeuse, prairie alentour pour tapis croustillant d’herbes desséchées. Bientôt un manteau de neige recouvrira le témoin de notre passage. Nos peaux s’éclairciront l’hiver s’écoulant : mimétisme. De prairies se transformant en matelas: heureux présage Le printemps désormais nous attend : optimisme Impression fugace d’embrasser un nouveau monde ……. Cypou le 21/10/2012

Pourrais-tu ? par Agnes51

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Pourrais tu encore réchauffer ma solitude Me laisser poser la tête sur ta tendresse Mon cœur flottant à ton souffle chaud Pourrais tu caresser à nouveau mon âme Étendre tes mains sur mes désirs En y mêlant les tiens pour qu'ils soient deux Pourrais tu encore souffler à mon oreille Ces douceurs qui éveillent ma gourmandise Et qui me donnent du soleil dans les yeux Pourrais tu exister quelque part Pour souffler sur mes yeux Et faire sécher les larmes laissées par un autre Pourrais tu ne pas hésiter à me tendre la main Pour me ramasser au creux de la vague Et me faire voir le soleil briller demain Pourrais tu regarder mon cœur et non mon corps Pour m'aimer au delà des obstacles Et faire venir des soleils dans mes yeux Pourrais tu t'allonger à mes côtés Pour me prendre entre tes bras Et me bercer à la douceur de tes mots Pourrais tu ne pas me mentir Pour te cacher derrière des mots qui sonnent faux Et arriver à m'éviter de croire aux mirages Pourrais tu être juste toi pour moi Pour que je sois moi pour toi Et qu'ensemble nos journées ne soient plus grises Pourrais tu être là quelque part souriant au vent Pour m'envoyer en plein cœur Une invitation à vivre dans les étoiles !!! Agnès 22 Octobre 2012

mots d'amour par Elena21

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Lorsque je dis amour, c’est singulier et c’est masculin et quand je dis amours c’est féminin mais là, c’est pluriel. Allez y comprendre quelque chose ! Je me demande si le mot amour masculin aime son semblable, amours, féminin. Ça doit être difficile vu qu’elles sont plusieurs et qu’il est tout seul, à moins qu’il n’ait un fort appétit… A la réflexion, peut-être bien que les mots ont ce privilège de savoir jouir d’un sexe ou de l’autre selon qu’ils sont seuls (par choix) ou pléthore de leur état… En cela, nous humains, nous ne sommes pas égaux aux mots. Je m’explique : Moi je suis femme et seule (j’insiste, hein pcc) et pourtant je suis sûre que je suis féminine (j’espère que le message est passé) . Non, je voulais juste dire que nous n’avions pas besoin d’être à plusieurs amies pour être dans le genre féminin. Et pourtant on n’a pas mauvais genre, je vous rassure. Et puis pour l’amour je préfère ne pas appeler les copines (hum quel vocable encore celui-ci)... oui donc, j'aime mieux moi amour féminin bien que singulier, être en tête à tête avec l’autre amour, celui qui est depuis la nuit des temps au lexique estampillé masculin… vous me suivez j’espère ! Enfin j’aurais pu mettre le conditionnel, mais ne compliquons pas les situations. Bon revenons au mot amour. Est-ce que les mots font l’amour d’ailleurs ? Je me le demande bien. Je me demande si tous ces mots masculins et féminins que j’écris ne sortent pas parfois de ma page la nuit, pour se donner ce plaisir de glisser d’un sexe à l’autre, faisant mille folies de leurs lettres, interchangeant leurs sexes, se mélangeant et se reconstituant jusqu’au petit matin … Je vais surveiller les vibrations nocturnes de mes cahiers ……

Mauvais scénar! par Alma-dies

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J'ai bien failli rater le train pour Colmar! Il faut dire que je tournais en rond dans la grande gare et il était bien entendu fatal que je m'égare Je ne fus néanmoins pas en retard , car par un heureux hasard Une dame de paroles peu avare,m'indiqua mon train banlieusard Et me voilà assise dans le tortillard , avec face à moi , un voisin peu bavard Qui lisait... Non le canard , mais un magazine assez ringard Il levait néanmoins souvent le nez de son papelard Et me regardait avec de grands yeux bizarres Il avait je l'avoue,un assez beau regard Dont il il jouait et usait avec le plus grand art Il devait avoir trente ans ou plus ,le veinard! Il avait du entendre parler des fameuses couguars Des racontars sur femmes matures, qui selon les queutards Filent au plumard dés le premier rencart ! De l'insistant manège du zigomar, j'en avais plus que marre! Je me préparais à changer de place ,dare dare! Mais que nenni ! Mauvais scénar... Car il s'adressa soudain à moi d'un ton nasillard , et me dit... Quel cauchemar! Madame permettez un instant que je vous accapare Vous avez un bien doux regard qu'à celui de ma mère, je compare Je suis sans ressources ...Je sors du mitard me confia le lascar Auriez vous un petit dinar que j'aille boire une bière au wagon-bar? J'ai tellement soif avec ce cagnard! Ah! comme notre petit être peut être parfois vantard et tomber dans l'égo traquenard J'ai piqué un fard , ai donné une piéce au petit rossard , et remisé mon cafard!

Ce haut-lieu que je hante par Annaconte

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Un ami attentif et qui dit bien m’aimer, me signalait tantôt mes excès pccistes. "Trop souvent sur le net, ma belle, ton errance est tragique. Tu y passes tes jours, tu y passes des nuits. Tu en oublies le monde, tu négliges la vie. Tu cherches fortune dans l’épaisseur d’une toile fragile, tu n’imagines pas ce que tu perds à rêver ainsi sur la dune éphémère d’amitiés versatiles." Si, si .... j’imagine. Je sais ce qu’il veut dire. Ce que lui ne sait pas c’est que cet endroit « qui émerge en îlot » me sert de point d’appui. Comme un barrage retient le bouillonnement des eaux, et les dompte un moment, en une retenue bleue et tranquille. Ce qu’il ne sait pas c’est le vertige qui me prend à traverser le pont incertain de la vie ordinaire, au-dessus des tumultes, et le précipice au-dessous, son attrait son horreur. Il ne sait pas les démons qui m’habitent et la grande plaie sanglante comme un trou dans la peau. Il ne sait rien des tympans qui résonnent, des yeux qui vous brûlent, et de cette nauséabonde odeur d’herbes pourries, émanant de trop proches marais. De cette fatigue lourde qui plombe vos bras, votre tête, votre âme même. De cet « enfer- c’est- les- autres » pavé de si bonnes intentions ! Ce qu’il ne peut pas voir bien sûr c’est ce regard absent, et cette indifférence qui traverse parfois mon horizon vrai de béton et d’acier, il ne voit pas non plus cet écart que je fais, ce pas sur le côté, pour éviter les chocs et les affrontements. Ici, oui ici justement, je colmate le vide. Je bouche les trous noirs de l’Absurde. Je couds de fil blanc point par point le grand drap qui me couvre. Je sais bien......On ne voit plus les initiales que jadis je brodais, fière de clamer mon nom tout neuf à la face du monde ! Oui, j’ai perdu jusqu’à ce nom, je ne suis que pseudo, zombi, ectoplasme. Figure plate sans ombre, ni remords. Masque blanc sans expression. Guignol sans véritable théâtre, sans tambour ni trompettes, en quête de marionnettes qui donnent la réplique dans une pièce sans fond ni forme, je m’agite et je tourne sur moi-même en proie à l’illusion, ainsi font font font..... Tu ne sais pas, mon Ami, que d’efforts que de luttes pour parvenir à tenir droit. A marcher sans culbute. Il faut bien s’appuyer. Même sur une illusion... J’ai donc trouvé cet endroit. Il y souffle un peu d’air. Et aussi de l’esprit. C’est un lieu d’émotions, qui vibre et qui stimule. On trouve ici des tableaux, des paysages, des histoires intimes, c’est un lieu animé d’écriture, de pensées, de personnages, parfois survoltés parfois anémiques, on y parle de tout, de livres, de musique, on s’amuse d’un rien, on rigole de tout, on est léger, on est loufoque, on est lourd aussi...J’aime ce brouhaha et ces éclats de rire ! j’aime aussi les larmes et puis la poésie.... On y fabrique quelque chose ...Ne me demande pas quoi. Quelque chose de sidérant en tout cas. Qui vous maintient là, accroché comme une arapède à son rocher. On ne s’arrache pas à la matière vive comme ça ! on ne quitte pas la mer sans efforts ! il faut d’autres frémissements pour nous donner envie de voler ...D’enfin aller voir ailleurs ! Je le sais ...Ils viendront ces bruissements d’ailes qui nous emporteront. Beaucoup déjà ont filé. D’autres rivages les accaparent désormais, qui ressemblent à s’y méprendre sans doute aux précédents.... Ils ne le savent pas encore... Il ne se trouvera aucun d’entre nous pour ne pas mettre un beau jour, un magistral coup de pied dans la fourmilière, râlant contre elle et son petit ordinaire, croyant bien faire d’annuler ce qu’il aura vénéré, en d’autres temps ! Oui ils viendront ces bruissements d’ailes et nous partirons à notre tour. Le plus bel endroit du monde ne peut donner que ce qu’il a. Encore faut-il hisser les cordages, rehausser les couleurs ! Il faudrait chaque matin un peintre pour réveiller la page blanche, mais qui se passionnera plus longtemps pour la destinée d’un site moribond ? Il ressemble au monde en vérité ce site -autrefois glorieux nous répète t-on à l'envi !. Il nous ressemble aussi. Une étreinte radieuse a eut lieu ici. Nous nous sommes aimés, sans limites, nous nous sommes battus, dignement, sans tuer, nous avons ri et fait la fête, nous étions princes des lieux, et témoins d’une histoire. Le rideau maintenant est baissé. Nous voici devenus des fantômes d’opérette. Il n’y a plus de décors, on ne joue plus de pièce ! Oui j’avais trouvé un endroit. Pour ne pas trop vivre à l’envers. Rassure toi, je ne suis pas addicted. C’est simplement du désespoir ....De la désespérance. J’ai eu besoin de ce frisson. J’ai aimé ces convulsions. Je reste encore. Encore un peu mon cher ! Imaginer un lieu, un autre, plus « inspiré » relève de la gageure je le crains. Des cadavres en dessous on en trouve partout. Ici les cadavres sont exquis. Bien sûr qu’on s’y ennuie aussi. Mais n’est-ce pas une chance ?

Un an après! par Plume B

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Le 23 octobre 2011, c 'était un jour mémorable pour moi, mais aussi pour tout le peuple tunisien, car c 'était la date des premières élections "transparentes" . C 'était la première fois de ma vie que je vote . J ' étais tout comme beaucoup de Tunisiens heureuse , fière et pleine d'espoir. Jamais, je n 'ai imaginé qu'un ans après, le bilan soit aussi catastrophique. Qu'est ce qui a changé durant cette année? Tout le monde reconnait que le seul acquis est la liberté d'expression, c 'est déjà pas mal, bien que ce soit un acquis fragile et menacé puisque le gouvernement ne cesse d'essayer de mettre la main sur la presse. Mais à part cela, le chômage et la marginalisation qui ont allumé la mèche de la révolution sont maintenant pire, la vie est plus chère, la situation sociale est très tendue, la violence s'accroit de jour en jour..... Au moins à l 'époque de Ben Ali, je n 'avais pas peur d'être agressée par des citoyens comme moi parce que je ne partageais pas leur façon de voir le monde. Un an après, je suis triste, j 'ai peur pour moi , pour les miens et surtout pour mon pays, je ne me sens pas en sécurité. Un an après ,je vois des visages et des silhouettes étrangères à notre pays, des comportements d'intolérance, et de dénigrement de l 'autre qu'on ne connaissait pas avant. Le visage de la Tunisie est entrain de changer, mais pas de la façon que la majorité des Tunisiens apprécie. Mais avec tout ça, je ne désespère pas, la Tunisie est un pays d'hommes et de femmes libres qui , tout au long de leur histoire, se sont insurgés contre l 'injustice et la violence, , le peuple tunisien est un peuple pacifique, c 'est un peuple qui aime la vie, et je suis sûre qu'il ne se laissera pas ravir sa joie de vivre, et son espoir de mener une vie meilleure.. Tout n 'est pas encore dit.....

Le Chant des Pistes par Annaconte

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« Depuis longtemps je me vantais de posséder tous les paysages possibles. » (Arthur Rimbaud, Une Saison en Enfer) Tout était venu du Rêve. Tout était venu de ce matin là. La terre était lisse comme un miroir, le soleil éclaboussait de toutes parts, une brise bleue traversait le ciel, les choses n’avaient pas d’ombre, le mystère planait avec le silence sur ces vastes étendues désertiques. Ejecté de la nuit infinie, il émergea, informe et visqueux, aveugle et enveloppé de boue, et s’y démenant sans savoir, comme on nage, s’en pétrit un visage, se façonna deux jambes, deux pieds, un corps tout entier. Enfin il se dressa et fit un premier pas. Au premier pas, il se nomma lui-même. Comme il l’avait rêvé, il choisit de porter le nom de l’ Oiseau qui volait dans son rêve. Au second pas, il nomma la terre sur laquelle il marchait. Il l’appela Désert. Au troisième pas, il se retourna et vit les traces de ses pas derrière lui. Il sut que c’était le commencement. Que la piste qu’il allait tracer serait la sienne. Il lui donnerait aussi son nom. Il savait qu’il donnerait un nom à chaque chose qui surgirait devant lui. Ou plutôt qu’il ferait surgir, en la nommant d’abord, chaque chose. Il hésita. Il ne savait pas vraiment. . C’est ainsi « qu’en posant le pied gauche il nomma une fleur. En avançant le pied droit il nomma une pierre ». Ainsi il nomma Colline la butte de glaise d’où il était sorti, et Ruisseau le filet d’eau qui filtrait d’en-dessous, il nomma l’En-dessous, et nomma l’Au-dessus, il nomma la Plaine, il nomma le Ciel, il trouva même un nom pour le Vent. C’est un vent de nulle part qui emporta son nom dans les airs, et arracha tous les mots de la bouche de l’Homme, et les dispersa comme une pluie d’étoiles dans le monde tout neuf. Alors l’Homme se jeta dans le vent comme on patauge, en moulinant l’air de ses bras grands ouverts, et y jeta tous les sons qui lui vinrent, les lançant au hasard, les yeux fermés, les oreilles cassées par le bruit infernal que les sons en tombant faisaient sur la terre, et le soir, quand se relevèrent enfin ses paupières brûlées par le vent et le sel, il put contempler un paysage. Le sien. Comme un lieu arraché au fond du Chaos, recouvert d’herbes et de ronces sauvages. Et de cailloux. Et de rochers dressés droits vers le ciel. Il vit qu’il avait marché longtemps car derrière lui la piste serpentait, semant à droite un talus, à gauche une dune, et la bande de sable qui se déroulait sous ses pas faisait comme un tracé. Comme un repère. Il lui donna un nom. Ce serait sa piste. A lui et à tous ceux qui viendraient après lui. Et qui marcheraient dans ses pas. Ce serait lui l’Ancêtre. Qui montrerait la route. En appelant les choses, elles se mettaient à vivre. Comme si elles sortaient de dessous la terre. Comme si elles n’attendaient que cela : qu’on les appelle Alors il les appela toutes. Une à une. Rivière, Montagne, Plateau, Arbre, Animal, Serpent, Kangourou...... Il laisserait dans son sillage, ce vaste territoire du Rêve et tous ses mots. Et même des notes de musique. Car maintenant il chantait aussi le nom des choses, et leur place et leur couleur. Il puisait dans ses rêves la nuit, pour inventer au matin le tracé du chemin. Il suffirait désormais de connaître le chant pour retrouver la piste. Le chant comme boussole. Le chant comme passeport. Laissez-passer. Le chant comme titre de propriété. Car connaître le chant c’était appartenir au clan qui détenait la terre. C’était surtout ne pas se perdre. Car dévier de sa route c’était entrer en territoire interdit et risquer la mort. Le Chant des Pistes. Songlines. Itinéraires chantés. Carte totémique. Carte Sacrée. « En théorie, du moins, la totalité de l’Australie pouvait être lue comme une partition musicale. Il n’y avait pratiquement pas un rocher, pas une rivière qui ne pouvait être ou n’avait pas été chanté. « « Plusieurs IIiades et Odyssées, entremêlées en tous sens » (Bruce Chatwin Le Chant des Pistes) « En amenant le monde à l’existence, les ancêtres avaient été des poètes dans le sens originel du mot poiêsis la « Création »....Celui qui partait... marchait dans les pas de son ancêtre. Il chantait les strophes de l’ancêtre sans changer un mot ni une note - et ainsi recréait la Création. » (Le Chant des Pistes) Des itinéraires chantés, peut-être y en a-t-il sur tous les continents, à travers les siècles......Qui peut dire....... D’autres tribus..... « Il y avait un chant pour aller en Chine et un autre pour aller au Japon, un chant pour la grande île et un autre pour la petite. Le chant était la seule chose qu’il fallait apprendre pour savoir où l’on se trouvait. Pour revenir, on se contentait de chanter le chant à l’envers... » (Le Chant des Pistes) « C’est comme ces marées qui vous poussent sur la grand-route. Je suis comme la sterne arctique. C’est un oiseau. Un magnifique oiseau blanc qui fait l’aller-retour entre le pôle Nord et le pôle Sud. » (Le Chant des Pistes)
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