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Léonard, un homme heureux par Fragonarde

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Léonard, depuis quelques temps, est très heureux. Sa vie lui plait bien. Ses relations avec sa femme n'ont jamais été aussi bonnes depuis quelques années. Il se demande d'ailleurs pourquoi il a attendu aussi longtemps. Il a pourtant pas mal de temps hésité. Mais, au final, c'est la bonne solution. Que demander de plus ? Des enfants qui vont bien, sa femme à la maison, et une maîtresse avec qui il s'éclate. Sans doute est-ce la solution des couples qui tiennent... La routine du foyer pour ce qu'elle a de rassurant et l'exotisme dans les bras de celle avec qui il aime s'échapper dans des parenthèses enchantées. Léonard souvent a le sourire aux lèvres. Chaque fois qu'il quitte son amante, il est en apesanteur. Et sa bonne humeur rejaillit tout autant avec ses collègues que dans son foyer. Bien sûr, il aimerait bien la voir plus souvent, mais ça n'est pas toujours simple. Lui plutôt féministe, voilà qu'il se met à comprendre la polygamie, la première femme attachée aux aspects domestiques du foyer, la seconde pour les transports amoureux. Il se doute que ces propos ne plairaient pas s'il les revendiquait à voix haute mais il n'empêche... Il ne faudrait pas en tirer des conséquences abusives. Léonard n'est pas un homme volage. Elle lui plait bien sa maîtresse. Il sait bien tout ce qu'il lui doit, comment elle l'aide à rester avec sa femme... Il lui est attaché, voire même très attaché. Il se pourrait même que ... Mais non, il y a des mots qu'il ne vaut mieux pas prononcer. Sa manière d'être avec elle le prouve bien. D'ailleurs, leurs retrouvailles en témoignent à chaque fois. Cela fait maintenant plusieurs mois qu'ils sont ensemble, et il ne s'est jamais senti aussi bien. Jamais il ne s'est senti aussi bien jusqu'à ce matin, quand il a ouvert sa seconde messagerie et qu'il a lu son mail. Elle le quitte. Sa maîtresse le quitte ! Mais pourquoi ? Les femmes n'en finissent jamais de se poser des questions au lieu de vivre tout simplement. Pourquoi veulent-elles toujours plus ? Il ne les comprendra jamais. Elle sait pourtant bien les dangers du quotidien, il lui en a assez parlé. Léonard est dépité. Pourquoi faut-il qu'un jour la machine s'enraye. Pourquoi aussi vite? C'était si bien pourtant ces moments hors du temps. Il aura du mal à l'oublier. Non, il n'a pas envie de renoncer à elle. Il n'accepte pas. Il va tenter de la reconquérir. Car enfin, n'a-t-elle pas compris qu'elle avait la meilleure part du gâteau, le meilleur de lui ? Pourquoi les femmes ne sont-elles jamais satisfaites de ce qu'elles ont ?

La mort de René Descartes par Abicyclette

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Le 11 février 1650 René Descartes va mourir, empoisonné par une hostie parfumée à l’arsenic. Il se fait administrer un contrepoison qui se révèle inefficace. Pour ne pas partir, il concentre sa puissance de pensée sur le noyau irréductible de son œuvre philosophique, le cogito ergo sum : "je pense, donc je suis". Les douleurs sont atroces. Il se voit descendre dans un puits sans fond, mais s’accroche désespérément à la pensée : Je pense, donc je suis - je suis donc je vis. Pourtant sa conscience se dissout lentement dans le grand tout. Maintenant c'est "je pense". Maintenant ce n’est plus que "je pense que je pense". Maintenant c'est seulement "je pense que je pense que je pense" Un peu plus tard ce n'est rien que "je pense que je pense que je pense que je…" et son être, telle la vache qui rit, rétrograde ainsi à l’infini. Néanmoins, au fond du gouffre, défiant le néant des abysses, une poussée de fractale intellection le remonte d'un coup à la surface : - Je ne sombre pas ! "je pense que je pense que je pense que…" c’est tout bonnement "je pense" ! Mais, à l'ineffable instant, alors que sa faible flamme danse toujours sur les étroites crêtes du savoir, l'esprit inincarné d’Arthur Rimaud s'approche et souffle simplement : « Je est un autre ? »

premier Essai, très réussi! par Felinexa

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Petite blagounette Première homélie Le nouveau curé de la paroisse était si nerveux pour son premier Sermon qu’il ne put pratiquement pas dire un mot. Pour préparer son deuxième sermon, le dimanche suivant, il demanda Conseil à l’archevêque. Ce dernier lui conseilla ce qui suit : « La prochaine fois, versez quelques gouttes de vodka dans un verre d’eau et vous verrez qu’après quelques gorgées, vous serez plus détendu ». Le dimanche suivant, le prêtre suivit ce conseil et, en effet, se sentit si bien qu’il aurait pu parler n’importe où, tellement il était détendu. Après son sermon, de retour à la sacristie, il trouva un mot de l’archevêque qui disait : "Mon Fils, La prochaine fois, mettez quelques gouttes de vodka dans de l’eau, et non pas quelques gouttes d’eau dans de la vodka. Je vous fais part de quelques observations afin que ce que j’ai vu aujourd’hui au cours de votre sermon ne se répète pas : - Il n’y a nul besoin de mettre une rondelle de citron sur le bord du calice. - Ce ne sont pas les WC, mais le confessionnal qui se trouve à côté de l’autel. - Evitez de vous appuyer sur la statue de la Sainte Vierge et surtout évitez de la serrer dans vos bras et de l’embrasser. - Il y a 10 commandements et non 12. - Les apôtres étaient 12 et non 7. Et aucun d’entre eux n’était nain. - Nous ne parlons pas de Notre Seigneur Jésus Christ et de ses apôtres comme de « J.C. & Co. » - Nous ne nous référons pas à Judas comme à « ce fils de pute ». - Vous ne devez pas parler du Pape en disant « Le Parrain ». - Ben Laden n’est pour rien dans la mort de Jésus. - L’eau bénite est faite pour bénir et non pas pour se rafraîchir la nuque. - Ne célébrez jamais la messe assis sur les marches qui mènent à l’autel, et encore moins le pied posé sur la Bible. - Les hosties sont pour la communion et non pas des gâteaux apéritif à consommer avec le vin de messe. - L’initiative d’appeler les fidèles à danser était bonne, mais pas celle de faire la chenille dans toute l’église. - IMPORTANT : Le type assis près de l’autel, auquel vous vous êtes référé comme « le pédé » ou « le travelo en jupe », c’était moi ! J’espère que ces erreurs seront corrigées dimanche prochain. Sincères salutations, L’Archevêque. P.S. : Jésus n’a pas été fusillé.

La lumière saturée du soleil d’automne ... par Gianbattistavico

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La lumière saturée du soleil d’automne lui chatouillait les yeux en lui faisant songer aux dires de son pays qui attribuent à l’inclinaison des rayons de l'astre toutes sortes d’influences morbides, telles la migraine, l’épuisement nerveux, les fausses couches, l’impuissance ou la mélancolie. L’air de la capitale, malgré tout, n’arrivait pas à masquer l’essence musquée, ni la fraîcheur humide et moisie qui appartient depuis mémoire d’homme à la morte saison. Le soir annonçait l’arrivée de la nuit avec une accélération constante certes, mais surtout compromettant l’épanouissement de cet après-midi. Ce mélange lourdement chargé d’oxyde de carbone, des sirènes, d'arômes des marrons grillés et de sa propre présence encombrante et rassurante à la fois, le plongeait dans un état d’excitation comparable à celui que l'enfant vit lorsqu’il est sur le point de faire une découverte, ou quand il participe à un instant du mouvement qui fait son cours, qui le croise l’accompagnant un peu. Des branches de l’arbre de son passé se détachaient ses souvenirs au rythme lent des feuilles mortes qui ne font que commencer de tomber. Ses pensées dérivaient encore une fois vers la mousse, les lichens, les bouleaux, les bruyères d'où les champignons s’élevaient discrètement, fiers et sûrs tels des obélisques à qui l’on aurait inventé des improbables chapeaux. Son penchant animiste se plaisait à suivre encore et encore, sans en voir l’air, ce laisser-aller que la mémoire emprunte en parcourant les chemins du souvenir entre les ombrages et les taches de lumière franches et violentes qui se dessinent sur le livide sous-bois de sa conscience. Un inconcevable Sisyphe de la réminiscence, aléatoire, drôle et mélancolique. Il hume l’air en entrebâillant les yeux, son souffle se règle sur des rythmes pleins et vigoureux et le bonheur se répand dans tout son corps comme une sensation émanant du ventre. Cependant cet automne frappait son esprit comme une trahison: il était jaune, sans nuances, tous les rouges et les bleus manquaient à sa palette, les couleurs brunes prenaient place sans transition ni finesse, sans appel, telles les impressions qui laissent les actes mal accomplis, la procrastination, une bête en cage, un coup au ventre ou un vin rêche. Soudainement dans le ciel fade et blême un grand front noir pointe au loin, silencieux et tel la pluie de saison, l’eau commence à se déverser drue, envahissant l’atmosphère, mouillant les humains, les animaux, la végétation, les pierres et les choses, lessivant le goudron de la chaussé en le faisant changer de couleur, le parsemant des miroirs irréguliers, la où le reflet du ciel et de la ville git secoué par le tambourinement des gouttes dans des assauts renouvelés et sans relâche. Il goûtait à cette eau avec ses yeux, ses narines et tout son scalp. L’eau ne lui avait jamais causé le moindre tort, il l’aimait tout bonnement, sous toutes ses formes. Celle-ci portait les arômes des journées d'automnes en pantalons courts, les reflets des rêveries de son petit moi perdu dans les épais brouillards des coteaux de la vallée, l’humidité chaude et réconfortante du mufle de son chien. Le premier effet que la pluie eut sur le décor citadin fut de le vider littéralement de ces comparses urbaines, tragiquement réelles, qui se pressaient avant de disparaitre, englouties par les cavités de la ville, se dissimulant sous les coupoles des parapluies, le laissant enfin seul à sa dérive. Lentement le rideau achromatique du ciel devient plus sombre et l’obscurité naissante métamorphose les formes jusqu’à qu’elles se fondent pour devenir l’écran contre lequel commencent à s'animer les images de ses songes. Il ne s’en lassait jamais, ils le visitaient sans prévenir, l’effleuraient en s’installant pareillement aux parfums des fleurs, à la violence des épices et des essences, à la rassurante présence d’un corps aimé, à un vin capitaux qui glisse généreux le long du gosier. Brouillard serré sur la route invisible de l'école, senteur de champignons, le fumet des cosses et de la chaire de marron qui brulent, les dimanches après midi en attendant Mickey devant le poste noir et blanc avec le bouton à tourner et le gâteau à la crème couvert de fragiles copeaux de chocolat, les kakis et les premières mandarines douces, arachides dans leur coque et noix, châtaignes bouillies, patates douces et pommes au four avec leur croute de sucre. La fête des morts et l'indigeste et irrésistible gâteau de farine de châtaignes, les odeurs de la maison des grands parents, les lourds manteaux au col d'astrakan et pantalons courts, froid aux jambes et égratignures au genoux, un vague espoir de neige et de Noël et tellement, tellement de brouillard. Brouillard qui se traine jusqu'à l'entrée des salles de cinémas et que à l'intérieur se transforme en volutes de fumé que le faisceau lumineux du projecteur révèle à ceux qui se tournent. Ses pieds le secondèrent en le guidant. Il accompagna la Seine en remontant son cours. Elle lui fit un clin d’œil en se chargeant de brume, la brume des mois de novembre de son enfance sans hier ni lendemain, des aubes de ces jours si courts, vécues en arpentant les côtes entre rochers, fougères, chênes, châtaigneraies. Les souvenirs de pêche le bercèrent et l’envahirent jusqu’à le faire pleurer des larmes chaudes qui se mélangèrent à la fraîcheur de celles de la pluie. Il remonta le col et enfonça les mains au plus profond des ses poches. Pour ne pas pleurer seul certains guettent la pluie.

Chemin d'enfance par Embrouillamimi

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"Le temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l'eau de celle des moulins." Il est des lieux magiques ou l'âme enfantine persiste et nous prend par la main pour nous conduire sur des chemins d'amitié J'ai tant aimé lire Marcel Pagnol , lorsque j'étais enfant ! Le petit Marcel était un fidèle compagnon et ses récits de soleil ou pouvaient parfois couler de sombres larmes m’enchantèrent longtemps "Je laissais tomber cette larme noire : elle éclata comme un soleil." Savoureuses chronique de l'enfance, ou Pagnol évoque sa famille et tout un assortiment de personnages hauts en couleur et émouvants. Augustine et Joseph ses parents , la tante Rose ,L'oncle Jules , le petit frère Paul , et cette petite sœur dont on ne saura jamais le prénom... Ou il fait revivre l'ami fidèle complice de cette jeunesse provençale, décor d'une initiation à la vie et à la beauté de la nature. Lili des Bellons mort à 20 ans au front « Il s'approcha : c'était un petit paysan. Il était brun, avec un fin visage provençal, des yeux noirs, et de longs cils de fille. Il portait, sous un vieux gilet de laine grise, une chemise brune à manches longues qu'il avait roulées jusqu'au-dessus des coudes, une culotte courte, et des espadrilles de corde comme les miennes, mais il n'avait pas de chaussettes (...).Il (...) me demanda : "Qui tu es ?" Pour me donner confiance, il ajouta : "Moi, je suis Lili des Bellons. - Moi aussi, dis-je, je suis des Bellons." Il se mit à rire : "Oh ! que non, tu n'es pas des Bellons ! Tu es de la ville. C'est pas toi, Marcel ?" "Avec l'amitié de Lili, une nouvelle vie commença pour moi." Ou il ressucite sa mère tant aimée Augustine , son père Joseph , instituteur et amateur de chasse « Mon père, qui s’appelait Joseph, était alors un jeune homme brun, de taille médiocre, sans être petit. Il avait un nez assez important, mais parfaitement droit, et fort heureusement raccourci par sa moustache et ses lunettes, dont les verres ovales étaient cerclés d’un mince fil d’acier. Sa voix était grave et plaisante et ses cheveux, d’un noir bleuté, ondulaient naturellement les jours de pluie.Il rencontra un jour une petite couturière brune qui s’appelait Augustine, et il la trouva si jolie qu’il l’épousa aussitôt. Je n’ai jamais su comment ils s’étaient connus, car on ne parlait pas de ces choses-là à la maison. D’autre part, je ne leur ai jamais rien demandé à ce sujet, car je n’imaginais ni leur jeunesse ni leur enfance. L’âge de mon père, c’était vingt-cinq ans de plus que moi, et ça n’a jamais changé. Ils étaient mon père et ma mère, de toute éternité, et pour toujours. » Marcel Pagnol naquit à Aubagne à quelques kilomètres de Marseille Ses parents décidèrent de partir vivre à Marseille ou il passa son enfance et son adolescence. Pendant les vacances, scolaires son père instituteur loue, avec l’oncle Jules, son beau frère une maison dans les collines, la "Bastide Neuve" à proximité du petit village de La Treille. Arriver à La Treille, était une grande expédition , chargés de provisions de paquets lourds et encombrants la famille effectuait un long périple pénible, sous un soleil de plomb Jusqu’au jour où Joseph Pagnol rencontra un ancien élève d’Aubagne, Bouzigue, chargé de l’entretien du canal d’irrigation qui longeait les propriétés Bouzigue en détenait, les clés . Il en donna le double à son instituteur et par ce raccourci en suivant le canal, cela diminuait grandement le trajet. En 1941,Pagnol devenu Réalisateur décide de créer une Cité du Cinéma et par un incroyable hasard il achète le Château de la Buzine. Château dit de "l’effroi" du second tome de ses "Souvenirs d’Enfance", "Le Château de ma Mère". Lieu qui effrayait tant sa maman adorée. Son inconsolable Augustine,tremblante , pleurant devant le terrible garde , et devant son petit Marcel impuissant Marcel qui écrit... "J'ai écrit ce livre pour apprendre aux petites filles comment leurs fils les aimeront un jour..." Le circuit "Marcel Pagnol", vous mènera aux lieux évoqués dans La Gloire de mon Père , le Château de ma Mère, le Temps des Secrets, mais également aux lieux de tournage de ses films Passez lui dire un petit bonjour au cimetière de la Treille ou il repose auprès de sa maman la douce Augustine Sa tombe une simple dalle de pierre de Cassis, ou ces mots sont inscrits Marcel PAGNOL ET LES SIENS Et cette épitaphe empruntée à Virgile: "FONTES, AMICOS, UXOREM DILEXIT" ("Il a aimé les sources, ses amis, sa femme")

sa main suite par Valerie89

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Moi mon homme marié ne l était pas.  C était moi la femme mariée.  Exigeante dans l amour que j avais pour lui. Et fanfaronnant dans le non attachement que je pouvais afficher : je n etais pas seule, je  pouvais ne pas avoir besoin de lui. Il m était juste flatterie. Alors oui, je rêvais et écrivais du cul avec lui. C etait forcément suffisant pour le retenir.  Surtout quand même une fois séparé, il avait repondu volontiers a mon message, qui le provoquait sur les mouvementsablants du bassin appris pendant le cours de danse que j avais suivi pour lui seul. Mais il avait bien avant moi pris sa decision, nous n avions plus 20 ans pour pouvoir attendre l amour. Il ne m a pas attendue. Histoire de contretemps. Je l attend toujours au passage. Et je l aurai.

LES PONTS par Cypou

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LES PONTS Beauté de la nuit tombante. Au loin les pénitents des Mées brillent de leur splendeur majestueuse au soleil couchant tandis que le tarmac silencieux et glacé t’attend. Le mistral s’est invité pour partage, rien ne l’arrête. Plus beau plateau n’existe pour te souhaiter la bienvenue. Au loin, soleil couchant, je perçois un léger bruit s’amplifiant rapidement pour devenir vite assourdissant. Une ombre passe tel le vol d’une oie sauvage perdue amorçant un virage avant de se poser. Les semelles des patins prévues pour un atterrissage sur la neige sont les palmes qui pour le coup vont bientôt flirter avec le sol gelé. Cabré, le bec en l’air reprend sa posture ordinaire tandis que la queue se stabilise. Les pales désormais ralentissent leur course tel un moulin en panne de vent. Qu’importe si le vent frisson souffle alors sur ce bel oiseau de tôle. La perle d’or qu’aujourd’hui j’attends est en lui, lui qui un jour t’as fait prendre ton envol dans la vie pour cette passion qui ce jour nous réuni. La rivière même a sec coulera toujours douce et limpide sous ce pont. Dansons ensemble, d’Avignon où tu étais il y a à peine une heure, jusqu’au bout de la vie. De l’autre coté de la rivière t’attends le campement pour te réchauffer. Nulle tempête ne l’ébranlera. Les pales sont immobilisées avant que demain, après une bonne nuit, elle ne viennent à nouveau fouetter l’air peut être plus paisible pour une nouvelle migration. Alors je te regarderai filer au dessus du lit de la Durance. Dans l’ombre face aux arbres aux feuilles jaunies s’éloignera ce point cendré qui bientôt deviendra poussière. Silence désormais au rythme de l’horloge qui a traversé les générations ; tables et chaises m’attendent alors que le feu crépite dans la cheminée. Douceur d’une vie comme l’est le cœur de cette maison qui très souvent pour le meilleur nous réunis. Douceur comme le sont les bras d’une femme, elle qui t’attend, elle qui, comme moi, saura t’apporter ce que de plus beau pour moi tu es….. Toi …..mon fils Cypou le 4/12/2013

Cosmogonie sonore par Embrouillamimi

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J'entends ce chant , cette musique et je pleure... L' émotion délivrant par mes yeux un torrent creusant le canal , d'une voie inexplorée Source mystérieuse, exaltant la perception chromatique ,en houle incontrôlable. En spirale m'enveloppe l'onde caressante à la troublante densité ,révélant la joie surgie d'un accord spontané d'intensité Expérience bouleversante de rencontre,captation d'une présence dissimulée Présence au monde, à la vie, à quelque chose qui me dépasse Survivance d'une aptitude originelle enfouie Vision dérobée , mystérieuse voix qui me fait la grâce d'entrevoir une dimension cachée  Manifestation étrange , matérialisation d'une capacité insoupçonnée Offrande furtive de la compréhension d'un symbole ,contenant des sons de dépassement  Emotion ,soulevant le voile occulté Tiroir secret d'unité vibratoire... Cosmogonie sonore. Intervalle, passage crée pour se saisir d'un espace sacré Larmes de beauté , de reconnaissance et de ferveur.  Ruissellement lacrimal bénissant le ravissement partagé Impérieuse nécessité de le retrouver Lascia ch'io pianga..... http://youtu.be/mhcfUrG5fzY

Hier nous étions ensemble par Fragonarde

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Hier nous étions ensemble. Nous étions ensemble toute la nuit. J'ai longtemps hésité à te le dire. Jusqu'à ce que nous soyons déjà nus, allongés sur le lit. Les larmes se sont mêlées à nos jouissances, à nos sueurs, sans que l'on sache d'où venait cette pluie de regret. Dans cette osmose, les vagues nous submergeaient d'émois d'une intensité sans pareil. Hier, le demain s'est transformé en matin sans se pauser quelques heures. Accolés l'un à l'autre, abouchés, nous n'en n'avions pas fini de ce désir qui nous étreint. Inextinguible. Tu ne voulais pas te résigner, mais tu ne pouvais rien objecter, rien me faire entendre hormis les chants de plaisir aux multiples octaves. Hier nous étions. Ce soir je suis. Vois tu, mon particulier, attachée ainsi, il me fallait partir dans cette acmé. La suite était convenue et inconvenante. Sans doute du temps longtemps s’égrènera dans le nostalgie de ce qui ne sera jamais, de ce qui ne pouvait être. Ô toi que j'eusse aimé, ô toi qui le savais*... Hier nous. Aujourd'hui je à reconstruire. Et toi à côté, à éloigner. A partir à reculons, dans l'envie insensée d'un espoir jamais nommé. Indicible. Auquel je n'ai jamais cru. On ne change pas les autres. Savoir écouter et tenir compte des préambules. A retenir ce que tu m'as dit. Hier. Le passé à décomposer. A laisser filer. Sans pensées. Plonger dans l'absence et le manque qui cisaille. Ne rien dire. S'ensilencer. Ne plus t'être. Never. Hier, nous étions ensemble. Ce soir, tu n'es plus. Je t'ai quitté. * Charles Baudelaire

Vous m'en direz des nouvelles ! par Peponide

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Jeu/défi : écrivons une ou plusieurs nouvelles de 100 mots, max. Pour faire un risotto à la poutargue : ciseler finement une échalote, la faire suer dans un peu d’huile d’olive puis y jeter rondement quelques poignées de riz selon le nombre de convives... Taquiner les grains. Ils doivent devenir translucides et nacrés. Mouiller avec une louche de bon bouillon*... Jusqu’à absorption complète. Répéter ainsi l’opération... Plusieurs fois. Le riz est cuit lorsqu’il est al dente - soixante-neuf plus deux soixante-treize - Incorporer gros comme un oeuf de beurre, ajouter le parmesan et râper la poutargue grossièrement. Eh Merde ! Je peux pas peaufiner ! Les mots sont beaucoup trop gourmands ! * C’est quoi un bon bouillon ? C’est juste que lorsque vous prenez un bon poulet** entier et que vous le cuisinez pour faire ce que vous voulez, vous séparez les morceaux de choix pour les préparer à votre guise et réservez la carcasse. Vous la mettez dans de l’eau salée à bouillir avec carottes et poireaux, un oignon piqué de clous de girofle, un bouquet de thym et c’est tout ! Ça prend cinq minutes et y’a plus qu’à l’oublier... Et filtrer. C'est facile ! Vous pouvez même le congeler et vous en servir longtemps après... C’est mieux qu’un bouillon3. Bon ça, ça compte pas c’est qu’une aparté ! ** C’est quoi un bon poulet ? C’est un bon poulet. Et la poutargue alors ? http://www.chezfiorentina.com/userfiles/image/connaissez_vous_la_poutargue_reference.jpg Une recette c'est pas une nouvelle ! Je sais bien... Tant qu'on y est, comme ça compte pour du beurre, vous rajouterez si vous le voulez quelques feuilles de thym citron pour parfumer. Attention à l'assaisonnement : le sel avec parcimonie et le poivre avec générosité enfin... Comme vous l'aimez... Bon allez un autre puisque ça met du temps à valider... Et que j'ai pas grand chose à faire... C'est pas une recette cette fois. Mais c'est encore raté ! Comme chaque matin travaillé je remonte l’avenue Vauban à contre-courant. La gare qui se trouve en son point culminant déverse son flot de voyageurs. Qui ? Un infirmier Un astrophysicien Une modéliste Un lycéen Un promoteur Une secrétaire comptable Un architecte Quoi ? Une boîte de thon qui roule roule roule... Pourquoi ? Un fleuriste a maladroitement fait tomber sa boîte de sa poche et dévale ainsi l’avenue en courant et sautille pour arrêter sa course folle. D’une manière ou d’une autre. Moi ? Un pas chassé... A contretemps. La boîte de thon ratée et le fleuriste à terre* ! * Il fallait bien une chute...

A moins de 100 mots dire par Chamallowette4

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P O U V O I R D'une façon fort habile, il la défie, la pousse dans ses derniers retranchements. Il a le don - et il le sait - de trouver les mots appropriés pour susciter son trouble et l'empêcher de répondre à ses provocations. Elle voudrait lui hurler que ce qu'il dit est faux, mais il sait imposer sa distance émotionnelle et bloque la sienne qui ne demande qu'à s'exprimer. Il veut rester léger, ne tient pas compte de ce qu'elle ressent, il en a le droit et le pouvoir, peut-être en abuse-t-il d'ailleurs. Il connaît l'étendue de son autorité naturelle sur elle. K A L E I D O S C O P E Tableau blanc, immaculé Y apposer au fil des ans Une multitude de touches de couleur Pour former un harmonieux patchwork Tout en nuances pastelles On pense que la toile est achevée On se plaît à la voir ainsi On croît ne rien pouvoir y ajouter Elle est là depuis si longtemps Qu’on ne peut l’imaginer autrement Le tableau ne laisse que peu d’espace Puis une teinte différente Prend sa place, a sa place On la rajoute aux autres Nulle autre personne ne la verra On en fera ce que bon nous semble Ce qui nous semble être bon M E L A N C O B L U E S Elle ne sait pas, plus Si elle tiendra encore longtemps Elle ne trouve plus d’issue possible A son mal – être Si ce n’est, ne plus être Comment oser, comment faire Pour qu’ils ne souffrent pas Mais souffriraient-ils vraiment ? C’est égoïste, prétentieux, présomptueux Est-ce qu'elle sert encore à quelque chose Elle qui ne serre plus de bras aimants Ne plus avoir de choix cartésien à faire Ne plus stagner avec cette douleur lancinante Saleté de temps qui passe, est-il l’heure de trépasser ? De dépasser enfin cette ligne imaginaire Il suffirait de si peu, il faudrait tant

A moins de cent mots dire par Elena21

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Jeu/défi : écrivons une ou plusieurs nouvelles de 100 mots, max. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Cent mots, soit, mais il est là sans mot justement … au surplomb du paysage, immobile, sans voix. Silence nécessaire où se tapisse la pensée. Alchimie du regard. La toile : un grand format. L’oeil se noie dans la profondeur du fond bleuté de l’horizon. Fixer un point, l’observer. Pas facile, des écrans s’interposent. Saisir un froissement d’aile, tirer le fil ? Il rassemble stylos et pinceaux. Lesquels en premier … Il ne sait plus ! Un battant s'est entrouvert. Il crie. J’arrive ! j’ai mes cent mots, j’ai rangé mes pinceaux. Ne refermez pas la porte, commencez sans moi !

Pour oublier par Cypou

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Je vais a l’école, l’école de la vie, celle qui nous entoure. C'est bête j'ai commencé ma vie ainsi avant même d'aller a l’école. Écrire, compter; peut être ne saurai je. Quant a taper au clavier ; putain de travail de merde qui m'a conduit dans ce monde qui n'a pour moi rien de plus virtuel que celui qui a bercé mon adolescence. Monde de l’écriture... manuscrite ou je ne comptais les mots ....déjà. Monde ou je voyageais " by air mail " aux quatre coins du monde.... Étrange retour après une vie "active " qui ...... Pourquoi écrire ? Parce que rien n'est virtuel pour s'inscrire dans le monde des humains J'entends toujours parler de la rencontre comme seule réalité : ok ! Mon regard serait il moins virtuel que ces mots d'amour ? Tu me dis que point n'est besoin de mots.... Il te parle. En quoi ces paroles seraient elles différentes du son de ma voix ? Tiens : j’écoute Mylene Farmer Pourquoi sa voix me parle t'elle sensuelle comme la tienne ? Rester sans voix, éteindre la lumière.... Ne s'entendre que par les caresses de nos corps entrelacés... Parce que les mots sont bien trop souvent .... Exutoire Oublier ! .....oublier coute que coute ! Oublier cette vision imaginaire d'une oie sauvage patte en l'air ; enfoncée dans la neige d'une combe Oublier cette vision de l’horreur pour ne revoir que lui sorti de l'enfer par un compagnon lucide. Les imaginer s'enfuir, abasourdis par la chute, dans les vapeurs du kérosène. Oublier et ne retenir que.... C'est ce que je voudrai qu'il fasse pour pouvoir repartir: oublier tout ! Vouloir lui voler ces souvenirs terribles.... et les balancer a la poubelle quand il sera reconstruit... Croire ....en quoi ?...surement en lui... Avec lui.....toujours. Cypou le 08/12/2013

A l'ombre de ... par Fragonarde

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Il est des personnes, à l'ombre des lumières, qui consacrent leur vie à mettre en lumière ceux qu'ils découvrent... Passeur de talents, il l'était indéniablement quels que soient les courants musicaux. Curieux, ouvert, enthousiaste, passionné, complice des artistes qu'il aimait, qu'il accompagnait et défendait. Il usait de tout son réseau pour faire découvrir ceux pour qui il ressentait des coups au cœur. Ils sont beaucoup à lui devoir. Créateur des Francofolies de la Rochelle. Animateur d'une émission télévisuelle trop brève Captain Café. Présent sur France Inter, pendant 43 ans, avec Pollen, Les copains d'abord, ... Au service des artistes qu'il recevait, s’effaçant devant eux... Pensée émue pour ce grand monsieur qui vient de nous quitter. Jean-Louis Foulquier.

Procrastination par Annaconte

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Ivan Illitch avait eu pourtant toute sa vie pour y songer. Mais nous le savons bien, nous sommes tous pareils. Ce n'est qu'au dernier instant qu'on réalise qu'on n'a rien préparé. Alors soudain, faut se manier le fion, et vite, tout organiser. Je ne parle pas de la nouvelle frénésie, (bien orchestrée faut le dire par les Assurances - Obsèques Vivaplus, les Pompes funèbres Lotus et bouche cousue, et autres Assistances, Mutuelles et Cie) qui nous contraint désormais à préparer en cotisant, nos très (et doublement) chères funérailles et à faire savoir de manière impudique et glorieuse à nos enfants que nous leur éviterons ainsi la corvée de régler la note à l'échéance, et le souci de choisir pour nous entre le chêne et le sapin ou bien la couleur de l'urne pour le tas de cendres, et leur rendre plus légères les tracasseries d' une célébration à laquelle nous ne pourrons pas vraiment participer même si nous risquons d'en être la vedette principale. Non, non, fi de ces considérations purement matérielles, quand il s'agira surtout d'Immatériel ! je parle de préparer sa mort soi-même, ou plutôt de SE préparer à SA Mort, nuance ! comme pour une rencontre, comme pour un rendez-vous, bien à l'avance. Comme un sportif s'entraîne pour la course ou le match de sa vie, comme un artisan ferraille dans son atelier. Car cela ne s'improvise pas de mourir. C'est d'ailleurs et certainement pour cette unique raison que la vie nous a été ainsi donnés, avec toutes ces années, ces mois, ces semaines, ces jours, ces nuits et ces minutes, ... pour étudier le sujet. Ou pour apprivoiser l'objet. Non, non, mourir ne s'improvise pas ! Il faut bien calculer son coup. Parce que mourir sur un coup de sang ou un coup de tête ce serait vraiment trop facile ! Si l'on veut sortir de scène sous les bravi et les applaudissements, il faut quand même un minimum ! Choisir le bon moment pour tirer le rideau, c'est essentiel ! Ivan Illitch avait négligé ce détail. Sa belle trajectoire d' homme parvenu, parvenu au faîte de sa carrière, et de sa réussite, au faîte du pouvoir ! sûr de lui, de sa fonction, de son influence...de son argent, de sa famille même, en bref, tous les ingrédients attestant d'une vie comblée et magnifique, tout cela avait recouvert d'or et de paillettes ce petit mais ultime détail : sa propre mort. Bien mourir en effet n'est pas tâche aisée, et il faut s'y coller tôt -ou tard-, sous peine d'échouer lamentablement ce dernier saut périlleux. Ivan Illitch n'avait rien vu venir. Comme beaucoup d'entre nous. Plus belle sa vie en somme ! Il n'avait pas songé une seule minute au dernier tableau. D'un, Ivan Illitch ne se sentait guère concerné, de deux, le temps de toutes façons, lui aurait manqué. C'est ainsi qu'il n'avait pas cru bon d'anticiper -ne serait-ce qu'un peu- le moment, l'heure , le lieu, et la manière (ne parlons même pas de l'Art). Ni l'épitaphe d'ailleurs, pourtant dernier gage de son passage ici-bas. Comment avait-il pu ainsi passer sa vie, et la laisser passer, sans qu'un seul instant, cette perspective n'effleura son esprit pourtant d'ordinaire si prévoyant ? Ivan Illitch soudain se réveilla. Il lui avait bien fallu vivre tout de même avant de mourir ! C'est ce qu'il avait fait et bien fait. Du moins le croyait-il. Il avait même cru que cette vie là, qui avait été la sienne, si importante, si bien remplie, durerait toujours. Et ferait de tous l'admiration. Pour la postérité. Mais de CE moment précis, singulier et inédit, rien. Il n'avait RIEN anticipé. Il était malade désormais. Une mauvaise chute en bricolant chez lui dans son salon. Puis l'engrenage. Les visites, les médecins, les spécialistes, les médicaments, les cures, les piqûres, tout y passa. Ce qui était ennuyeux, c'est que la médecine n'avait pas de nom pour nommer la maladie qui le rongeait. C'était assez contrariant et plutôt frustrant. C'est vrai qu' un nom posé sur une maladie, cela aide à se positionner. D'abord le malade, puis les autres autour préfèrent savoir. Sans un terme adéquat, cela ne fait pas sérieux. Personne n'y croit. Ce fut le cas pour Ivan Illitch. Personne n'y croyait. Même lui se rassurait au début. Mais la douleur empirant, il fallut se rendre à l'évidence. Il se sentait mourir. Il se mourait. Entre ses propres interrogations, les silences polis des doctes "docteurs", les chuchotements et les agacements de sa femme, la légèreté de ses amis, trop occupés à d'autres loisirs bien plus passionnants que les visites à ce pauvre collègue, dont la place au bureau maintenant était inoccupée et convoitée par d' hypocrites et veules subalternes ambitieux, Ivant Illitch commença de douter. Du fond de son lit solitaire, il avait le temps de passer sa vie en revue. Ce fut terrible. Il fit ainsi dérouler toute son existence, depuis son enfance heureuse, son adolescence insouciante, puis son mariage raisonnable et sans amour, sa liaison avec il ne savait plus quelle dame de province, sa carrière remarquable, ses voyages, ses soirées, ses camarades, ses amis. Il nota que les débuts avaient été plutôt prometteurs. Ses souvenirs les plus heureux se trouvaient être les plus anciens. Il voyait de la lumière sur ce passé lointain. Cela ressemblait à une fête foraine colorée et chargée en musiques, en mouvement. Dont il ne percevait plus que par bribes les réjouissances désormais. Et les images prenaient un air un peu flou vues de si loin. Au fur et à mesure qu'il tournait les pages de cette vie qui avait été la sienne, (avait-elle vraiment été la sienne ? « Et si vraiment sa vie, sa vie consciente ne fut pas ce qu’elle aurait dû être ? ») au fur et à mesure qu'il feuilletait son album personnel, les moments de joie spontanée semblaient s' effacer peu à peu, de moins en moins nombreux de moins en moins saillants, puis disparaitre tout à fait. Le bon temps était derrière. Quant au bonheur, c'était un leurre. Maintenant il le savait. Mon dieu, arriver au terme et réaliser qu'il y a eu erreur de casting ! Se dire qu'on s'est trompé de file, de scenario ! de femme, d'amis, de boulot, de tout ! Vanitas vanitatum sed omnia vanitas, comme on dit en latin. Splendeurs et décadence. Le lot commun. Ivan Illitch était arrivé "au milieu", à peine...Mais de quoi au juste ? Il allait tout juste avoir quarante-cinq ans. Il avait pourtant bien escompté vivre encore autant. Ivan Illitch agonisait. Il eut très peu de répit pour négocier une Rédemption. Le Ciel n'attend pas. "Il aspira de l'air, s'arrêta en plein souffle, se raidit et mourut." Et voilà. C'était la Mort d' Ivan Illitch : la plus sidérante agonie de la littérature ! En attendant.......et pour Apprendre à mourir, on peut avec bonheur suivre les conseils avisés de Sénèque !

Oui, je le reconnais, je suis un dinosaure, mais j'assume! par Marigold52

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Une fois de plus, force m'est de constater que je ne vis plus avec mon temps. Il ne s'agit pas ici de problèmes d'adaptation à l'informatique, l'internet, au streaming, au wifi, au téléphone portable, à Facebook, Tweeter, ou autres choses de ce genre. Non, tout cela je connais, et plutôt bien... iIl s'agit de tout autre chose. Je ne suis plus de mon temps car il ne se passe pas de jour sans que je me demande comment nous nous y sommes pris pour que nos enfants soient aussi mal élevés. J'ai conscience que s'ils ne savent plus ce que veut dire "avoir de bonnes manières", nous en portons l'entière responsabilité et qu'il ne faut donc pas chercher plus loin où jeter la pierre, mais je ne comprends pas ce qui a manqué dans l'éducation que nous leur avons donnée pour que la génération des trentenaires ait désappris le b-a ba des relations humaines, le respect de l'autre tel qu'il s'exprime, notamment, par la politesse. Et tandis que je rédige ce paragraphe, je réalise que ce ne sont pas que nos enfants qui sont mal élevés, la maladie nous a été transmise et nous sommes presque tous contaminés... Comment ne pas comparer avec sa propre expérience? J'ai, pour ma part, eu des jobs où j'avais de lourdes responsabilités, travaillais cinquante heures par semaine, dans plusieurs pays d'Asie et d'Amérique du Nord, où la notion des 35 heures fait beaucoup sourire, mais jamais il ne me serait venu à l'esprit de ne pas retourner un appel reçu ou de ne pas répondre à un courriel. Cela allait de soi. Et même lorsque je croulais sous le travail, et je vous prie de me croire, cela a pratiquement toujours été le cas, j'ai toujours estimé que la moindre des choses était d'être polie. Mon mari n'est pas différent. Voyez un peu. Il y a sept ans, je suis tombée de quatre mètres et me suis retrouvée sur le carrelage du rez-de-chaussée de notre maison qui était en travaux. Inconsciente, les yeux ouverts, et le sang qui coulait de mon oreille. Vous imaginez sa réaction lorsqu'il m'a trouvée? Il me pensait morte. Les pompiers sont venus et je me suis retrouvée en réanimation à l'hôpital. Et savez-vous quoi? Ce soir-là, nous étions invités à dîner chez des amis, et mon homme, malade d'inquiétude car personne ne lui avait encore fait part de l'importance des "dégâts", a téléphoné pour annuler et s'excuser de notre absence. Je n'en demande pas tant, je vous rassure. Mais je ne peux accepter qu'une personne qui a pris contact avec moi, et qui est donc à l'origine de nos échanges de correspondance, et à laquelle j'ai, bien évidemment, répondu dès réception de son message pour confirmer que j'acceptais sa proposition et que j'attendais plus d'informations de sa part, n'ait plus donné signe de vie depuis, et cela malgré les quatre mails très polis que je lui ai envoyés... Si elle vient de perdre un proche dans un accident de voiture, alors je lui présenterai mes plates excuses, mais sinon, comment peut-on être aussi mal élevée? En fait, j'ai ma petite théorie à ce sujet. La génération des trentenaires est l'épitomé de la génération de la "télécommande". Regardons-y de plus près: Auriez-vous imaginé que l'on puisse un jour préférer échanger des textos pendant le déjeuner que de parler à un camarade assis juste en face, qui, lui aussi, fait de même? Cela, comme moi, vous l'avez vu cent fois. Mais pas n'importe quel texto puisque ceux-ci sont rédigés selon la "loi du moindre effort", dan un charabia incompréhensible pour les non initiés, méthode tellement plus efficace et rapide, peu importe que l'on perde le bon usage du français en cours de route... La télé, les livres, les films? Pareil, on regarde dix minutes du film avant de le "zapper" si on n'a pas accroché... Mais le plus important est sans doute le "zapping" dans les relations humaines. Aucun effort pour construire quelque chose de durable. Pas grave, on efface et on recommence... Nous semblons avoir oublié qu'une relation se bâtit chaque jour, qu'elle est faite d'un lent apprentissage, de compromis, de l'acceptation de l'autre tel qu'il est, et que tout cela prend du temps. Voilà donc où je voulais en venir. Le temps, personne n'en a plus. Il me semble que cette impatience avec la vie, cette course frénétique pour tenter d'atteindre le miroir aux alouettes de la performance efficace en toutes choses, font que ces mêmes jeunes n'ont plus le temps pour grand chose et certainement pas celui de la politesse qui est sans doute jugée ringarde, dépassée, inutile. Il est tellement plus facile de raccrocher la ligne au nez de notre interlocuteur dès que l'on a fini de dire ce que l'on avait à communiquer, que de prendre le temps de dire au revoir ou merci... Tout ceci pour vous dire que je ne cesserai jamais de déplorer ce manque d'éducation élémentaire qui consiste à répondre aux appels et aux messages. Et tant pis si vous trouvez que je fais partie de cette race depuis longtemps éteinte... J'assume...

L'infini a-t-il une voix ? par Mahorella

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Connaissez-vous Dhafer Youssef ? Si vous rêvez de pureté , plongez au sein de son univers musical et vocal à la fois profond et cristallin, vibrant, voire déchirant. Personnellement sa voix me transporte dans un au-delà où les passions humaines, petites et mesquines n'ont pas leur place. Peu de musiques font cet effet, les Gymnopédies de Satie, la Pavane pour une infante défunte de Fauré... Inspiré du soufisme, les chants de Dhafer Youssef sont traversés de mysticisme et de gravité. L'orient de pacotille n'a pas voix au chapitre. C'est l'orient inspiré qui se mâtine de jazz et crée son propre style. Citoyen du monde ? Oui, assurément Dhafer l'est plus que tout autre et le revendique. Qu'il mêle sa plainte aux harmonies du trio Joubran, trois ténébreux palestiniens qui vous transportent dans un univers minéral , karstique de par son dépouillement ; ou bien qu'il partage la scène avec Ibrahim Maalouf, une émotion intense presque palpable vous enveloppe et vous contraint à abdiquer toute résistance, à capituler sans conditions devant tant de beauté. Vous demeurez là . Rien n'a changé autour de vous. Mais vous, êtes-vous toujours le même désormais ? Seul résonne l'infini.

Pour cent mots, t’as plus rien par Jules Félix

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Miaouu miaouu miaouu miaouuu splatchhh ! Crrrrriiiiii biiiiinnng platchhh crokkkk vlaaaaaann ! Miam miam miam slurp miam ! Burps, ronnronnn rooonnn rooonnnn rooonnn. Ouuuuuaaaaahhhhh rrrrrrzzzzzzz rzzzzzz rzzzzzz rzzzzzz. Miaouu miaouu miaouu miaouuu splatchhh ! Crrrrriiiiii biiiiinnng platchhh crokkkk vlaaaaaann ! Miam miam miam slurp miam ! Burps, ronnronnn rooonnn rooonnnn rooonnn. Ouuuuuaaaaahhhhh rrrrrrzzzzzzz rzzzzzz rzzzzzz rzzzzzz. Miaouu miaouu miaouu miaouuu splatchhh ! Crrrrriiiiii biiiiinnng platchhh crokkkk vlaaaaaann ! Miam miam miam slurp miam ! Burps, ronnronnn rooonnn rooonnnn rooonnn. Ouuuuuaaaaahhhhh rrrrrrzzzzzzz rzzzzzz rzzzzzz rzzzzzz. Miaouu miaouu miaouu miaouuu splatchhh ! Crrrrriiiiii biiiiinnng platchhh crokkkk vlaaaaaann ! Miam miam miam slurp miam ! Burps, ronnronnn rooonnn rooonnnn rooonnn. Ouuuuuaaaaahhhhh rrrrrrzzzzzzz rzzzzzz rzzzzzz rzzzzzz. (dédié à ceux qui sourient) (miam)

LE PSY par Atropos

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Il était chic,mon psy. Il adorait voir et revoir "Psychose". C'était un psy gothique mais acariâtre. Toujours vêtu de noir,il aimait analyser son image,passant du temps à se mirer dans la psyché qui ornait un angle mort de son cabinet de curiosités. Il n'aimait pas naviguer en eaux troubles,alors quand il se sentait en phase avec son ego,"Isthme",son bateau,lui permettait de se croire marin. Un jour de tempête,son spi s'est affalé sur lui-même. Même aidé d'un spirite spécialisé en mort de psy,on n'a jamais rien appris ... Pour rire et participer

Sans titre par La Loba

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Il avait compté. J'avais aimé le regarder dormir. Je n'en parlerai plus. Ce sont mes souvenirs. Ils me pressent contre eux. C'est pour me tenir chaud. Je les serre aussi. Mais tout est loin déjà. J' ai été celle là. J'ai embrassé sa bouche. Je prononce son nom à mi-voix maintenant, pour le faire apparaitre. Mais personne ne vient. Quelque chose d'une ombre passe et s' échappe, que je ne peux saisir. Est-ce lui, avec son rire triste, et ce lointain regard si pâle est-ce le sien ? Un jour, il y a longtemps, j'ai cru l'avoir trouvé. Nous étions si joyeux. Je caressais sa peau. Il allumait mes yeux. Puis un soir, il a soufflé sur moi une brise de marbre : il regardait ailleurs. Je suis tombée du ciel. Du côté le plus sombre. D'entre les nuages, au tournant d'un vallon, j'entrevois son visage et l' efface aussitôt. Je crois que c'est fini et je ne l'aime plus. Ne me demandez plus de ses nouvelles. Désormais c'est inutile. Bien sûr qu'il continue d'aimer. Il traverse des villes et il marche au soleil. Ne soyez pas inquiets, il va bien, j'en suis sûre, même s'il lui arrive parfois de pleurer en secret. J' ai peur malgré tout que cela ne l' étouffe un jour ce gros vide en dedans. Que son coeur ne se brise un matin. Qu'il consente à mourir... Une odeur me revient, un sourire, un geste....une tendre parole. Mais le vent les emporte et m'emporte à mon tour. Et me voici tremblante au bord d'un précipice. http://youtu.be/NGkwOCymwmo Bibie Tout doucement J' ai l'impression d'avoir déjà posté ce texte, mais je n 'en retrouve pas la trace...alors ...
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