Je reparle du LHC, cest le plus grand accélérateur de particules (des hadrons) au monde, sous Genève, à cent mètres du sol et vingt-sept kilomètres de circonférence. Javais déjà évoqué son redémarrage le 5 avril 2015 après deux ans de maintenance et de restauration (à larrêt depuis le 14 février 2013).
Redémarrage du LHC :
http://www.pointscommuns.com/c-commentaire-medias-112783.html
Il fallait une petite période de rodage avant de recommencer les collisions. Ce sont les collisions entre deux particules à forte énergie qui permettent dengendrer de nouvelles particules et de mieux comprendre les secrets de la matière et les lois de la nature (à la fois linfiniment grand et linfiniment petit).
Eh bien, finalement, cette période a été plus courte que prévu. En effet, dans la nuit du 20 au 21 mai 2015, les premières collisions ont eu lieu avec lénergie record de treize téraélectronvolts. Ce sont donc des records qui viennent déjà dêtre atteints par le LHC (jamais on navait obtenu des énergies aussi élevées). Normalement, cette étape avait été prévue au début de lété.
Deux faisceaux de protons à six téraélectronvolts et demi ont circulé en sens contraire dans lanneau.
Tout nest pas encore en parfaites conditions dutilisation.
Les faisceaux doivent être encore mieux stabilisés. Le risque, en effet, cest que ces faisceaux se manquent et ne se heurtent pas, ou pas complètement, parce quils sont très fins, autour de vingt micromètres de diamètre (beaucoup plus fins quavec des basses énergies). Il faut donc tout faire pour bien viser et satteindre mutuellement. Cest donc des problèmes très minutieux de réglages, dajustements de lorbite des faisceaux et il faut obtenir un taux de collision suffisamment élevé pour considérer que le joujou est nickel pour son utilisation optimale. Mais ces ajustements doivent en permanence être faits en raison des évolutions géologiques du terrain qui, même infimes, ont une incidence sur laccélérateur.
Et pour augmenter la fiabilité des analyses statistiques (ce ne sont pas des sondages dintention de vote, on nest pas à des échantillons de mille individus), il faut aussi augmenter le nombre de protons par faisceaux. Pour linstant, ces faisceaux ne sont composés que de quelques milliers de protons alors que lobjectif, cest de mettre près de trois millions de protons par faisceau.
La science, cest la discipline la plus transparente du monde : il existe un lien où lon peut voir en temps réel loccupation de laccélérateur avec les faisceaux. Cest redoutable pour les chercheurs, cest comme si quelquun vous épiait dans le dos pendant que vous bossez. Résultat, la Terre entière est capable de savoir ce quil se passe dans le LHC. La Terre, mais si ça se trouve, les extraterrestres aussi, sils sont assez malin pour savoir surfer sur Internet !
Le lien est ici :
http://op-webtools.web.cern.ch/op-webtools/Vistar/vistars.php?usr=LHC1
Celui qui manipule les faisceaux naura pas le droit de faire une bêtise ou plutôt, il sera obligé de lassumer (après tout, les pilotes davion sont à peu près dans le même cadre), mais surtout, cela peut donner de fausses nouvelles pour les personnes qui ne savent pas interpréter correctement les données brut.
De plus, ce nest que létat dénergie de laccélérateur, cela ne donne évidemment pas les résultantes sur les éventuelles particules qui auraient été émises ou absorbées lors des collisions. Lidée étant davoir des millions de collisions par heure ou par minute, cela donne aussi une idée du traitement statistique et informatique à développer pour comprendre un peu ce quil se passe réellement dans cet accélérateur.
De quoi donner beaucoup de boulot pendant de longs mois.
Et un été bien chargé (électriquement).
Et rien ne dit quon trouvera quelque chose dintéressant à ces énergies-là ! Mais le LHC a déjà justifié son existence en 2012 avec la détection du boson de Higgs (en quelques mois). Donc, toute nouvelle découverte nest que du bonus
qui sera peut-être à lorigine de nouvelles théories du monde et de nouvelles technologies.
NB. Le 7 avril 2015, lastrophysicien Jean-Pierre Luminet a dû une nouvelle fois rassurer les médias sur limpossibilité du LHC à créer des trous noirs qui engloutirait la planète entière comme laffirment quelques plaisantins repris par des médias très sérieux mais qui sont un peu nul en matière scientifique
Sur le redémarrage du LHC :
http://www.pointscommuns.com/c-commentaire-medias-112783.html
État de laccélérateur en temps réel :
http://op-webtools.web.cern.ch/op-webtools/Vistar/vistars.php?usr=LHC1
Le LHC, ça bosse dur ! par Jules Félix
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Naked dinner par Jules Félix
Jeudi sur le coup de dix-sept heures quinze, dans le flux de lactualité qui, sans cesse, noie le moindre consommateur, deux heures après lannonce pour Christopher Lee, un autre grand artiste, une légende même, Ornette Coleman (quel drôle de prénom !). Quatre-vingt-cinq ans depuis le 9 mars dernier.
Saxophoniste de la légende du jazz comme Miles Davis (1926-1991) et John Coltrane (1926-1967), je croyais quil nétait plus de ce monde depuis longtemps (Sonny Rollins, du même âge, est lui toujours bien vivant). Il a enregistré son premier disque en 1958 et na pas cessé alors de jouer et de composer (il jouait aussi de la trompette et du violon). Il était un féru de limprovisation.
« Avant dêtre très connu comme musicien, lorsque je travaillais dans un grand magasin, un jour, pendant ma pause déjeuner, je suis tombé sur une exposition où quelquun avait peint une très riche femme blanche qui avait absolument tout ce que vous pouvez désirer dans la vie, et elle avait lexpression la plus solitaire du monde. Je ne métais jamais confronté à une telle solitude, et quand je suis rentré chez moi, jai écrit un morceau que jai appelé : "Lonely Woman" (la femme seule) » (23 juin 1997). Ce témoignage est issu dun entretien avec Jacques Derrida publié dans Les Inrockuptibles du 20 août 1997, sous réserve de son exactitude car je nai eu que la version anglaise (voir lien ci-dessous) qui était une traduction du français !
Ce morceau ("Lonely Woman") fut la première partie de son album "The Shape of Jazz to Come" enregistré le 22 mai 1959 qui fut considéré comme un disque historique car avant-gardiste avec un style très libre. Mais pas de blabla, voici quelques morceaux choisis
NB1. "Naked Lunch" ("Le Festin nu") est un film de David Cronenberg de 1991 où Ornette Coleman a prêté sa musique.
NB2. Des Coleman musiciens de jazz, il y en a pas mal : Coleman Hawkings (1904-1969), Bill Coleman (1904-1981), George Coleman (né en 1935), Ira Coleman (née en 1956) et Steve Coleman (né en 1956) ; et il y a même Jaz Coleman, musicien de rock !
"Invisible" de l'album "Something Else" (1958) :
http://www.youtube.com/watch?v=gZ-FpOLF5sw
Album complet de "Live at The Hillecrest Club" (octobre 1958) :
http://www.youtube.com/watch?v=su1cDihBbWg
"When wil the Blues leave" de l'album "Live at The Hillcrest Clubt" (1958) :
http://www.youtube.com/watch?v=d1vGmzMDC_8
"Turnaround" de l'album "Tomorrow is the Question" (1959) :
http://www.youtube.com/watch?v=OG3AJSpb-fE
"The Legend of Bebop" de l'album "The Art of Improviser" (1959) :
http://www.youtube.com/watch?v=z9EcmS_tD5k
Album complet "The Shape of Jazz to Come" (1959) :
http://www.youtube.com/watch?v=Lbt9DDolcag
"Lonely Woman" de l'album "The Shape of Jazz to Come" (1959) :
http://www.youtube.com/watch?v=GTkMUQDGgVU
"Ramblin" de l'album "Change of the Century" (1959) :
http://www.youtube.com/watch?v=kHIvGMIUUrk
"Blues Connotation" de l'album "This is Our Music" (1960) :
http://www.youtube.com/watch?v=gIhca6mZuAk
"Kaleidoscope" de l'album "This is Our Music" (1960) :
http://www.youtube.com/watch?v=2Qd9s3Hf1B8
"Beauty is a Rare Thing" de l'album "This is Our Music" (1960) :
http://www.youtube.com/watch?v=XCLKhZmIaXw
"Embraceable You" de l'album "This is Our Music" (1960) :
http://www.youtube.com/watch?v=gNMYLWl8pYk
"Humpty Dumpty" de l'album "This is Our Musik" (1960) :
http://www.youtube.com/watch?v=5Zthe_ruiwk
Album complet "Free Jazz" (1961) :
http://www.youtube.com/watch?v=8bRTFr0ytA8
"Architecture in Motion" de l'album "Free Jazz" (1961) :
http://www.youtube.com/watch?v=FutdXQkBvKo
Album complte "First Take" (1961) :
http://www.youtube.com/watch?v=PpZkXrcRcAk
"Sadness" de l'album "Town Hall" (1962) :
http://www.youtube.com/watch?v=7TJmk-2huoI
Concert à Londres (1965) :
http://www.youtube.com/watch?v=t8-lxB44_YY
"Morning sounds" de l'album live "At the Golden Circle in Stockholm vol.
1" (1965) :
http://www.youtube.com/watch?v=JCkqWtnFPBc
"European Echoes" de l'album live "At the Golden Circle in Stockholm
vol. 1" (1965) :
http://www.youtube.com/watch?v=NJSdaPcP2jk
"Doughnuts" de l'album live "At the Golden Circle in Stockholm vol. 1"
(1965) :
http://www.youtube.com/watch?v=qsOKnPuE6_Y
"The Riddle" de l'album live "At the Golden Circle in Stockholm vol. 1"
(1965) :
http://www.youtube.com/watch?v=EZbUvKWk6mY
"Antiques" de l'album live "At the Golden Circle in Stockholm vol. 1"
(1965) :
http://www.youtube.com/watch?v=J6refqcoUFw
"Dawn" de l'album live "At the Golden Circle in Stockholm vol. 1" (1965) :
http://www.youtube.com/watch?v=oxd_tOVFVMw
"Snowflakes and Sunshine" de l'album live "At the Golden Circle in
Stockholm vol. 1" (1965) :
http://www.youtube.com/watch?v=y09k4zyIfO8
"Faces and Places" de l'album live "At the Golden Circle in Stockholm
vol. 1" (1965) :
http://www.youtube.com/watch?v=R80tqUE4ZfI
"Dee Dee" de l'album live "At the Golden Circle in Stockholm vol. 1"
(1965) :
http://www.youtube.com/watch?v=RSquVkJ96ec
Album complet "Performing the Soundtrack" (1966) :
http://www.youtube.com/watch?v=s0sAuMPhFt8
"Good Old Days" de l'album "The Empty Foxhole" (1966) :
http://www.youtube.com/watch?v=uQLm9MF0zoQ
"Love Call" (1968) :
http://www.youtube.com/watch?v=SxeCiyzwfUo
"Buddha Blues" de l'album "The Love Revolution" (1968) :
http://www.youtube.com/watch?v=BJePdnU_bwc
"Law Years" de l'album "Science-fiction" (1971) :
http://www.youtube.com/watch?v=ZGPFNGTTdTs
"The Jungle is a Skyscraper" de l'album "Science-fiction" (1971) :
http://www.youtube.com/watch?v=RqGWBmTP7jc
"What Reason Could I Gave" de l'album "Science-fiction" (1971) :
http://www.youtube.com/watch?v=LHv0VWPAIjU
"Happy House" de l'album "Science-fiction" (1971) :
http://www.youtube.com/watch?v=4Ra4WHpZhtU
Concert à Paris (1er novembre 1971) :
http://www.youtube.com/watch?v=N6n4a5v2ako
"Dedication to Poets and Writers" de l'album "Town Hall" (1972) :
http://www.youtube.com/watch?v=5V7hOss9rFE
Album complet "Dancing in Your Head" (1976) :
http://www.youtube.com/watch?v=PHacXpUis1U
Album complet "Soapsuds" (30 janvier 1977) :
http://www.youtube.com/watch?v=OFb5Z6asx28
Album complet "Dancing in Your Head" (1977) :
http://www.youtube.com/watch?v=23QVY94tAj0
Album complet "Of Human Feelings" (25 avril 1979) :
http://www.youtube.com/watch?v=dM5WPCsWA3M
"City LIving" de l'album "Opening The Caravan of Dreams" (1985) :
http://www.youtube.com/watch?v=35y95CDTN9c
Concert à Cologne (26 mars 1987) :
http://www.youtube.com/watch?v=53gpIvX_xj0
http://www.youtube.com/watch?v=tW0IGlqxtNg
Album complet "In All Languages" (1987) :
http://www.youtube.com/watch?v=OFb5Z6asx28
http://www.youtube.com/watch?v=u0HtKn1G520
"Mothers of the Veil" de l'album "In All Languages" (1987) :
http://www.youtube.com/watch?v=jBhysx1BXXA
Concert à Zurich (30 octobre 1987) :
http://www.youtube.com/watch?v=WrDUBCtgG9o
"Intersong" du film "Naked Lunch" (1991) :
http://www.youtube.com/watch?v=EEh-haqgd_k
Concert à Bonnaroo (2007) :
http://www.youtube.com/watch?v=lZaqryVbDVM
Concert avec Sonny Rollins "Sonnymoon For Two" de l'album "Road Shows"
(2010) :
http://www.youtube.com/watch?v=WhXlwdkcLc4
Entretien avec Jacques Derrida (23 Juin 1997) :
http://www.ubu.com/papers/Derrida-Interviews-Coleman_1997.pdf
Interview :
http://www.youtube.com/watch?v=8CoPGDfMWFc
L'aventure du Free Jazz :
http://www.youtube.com/watch?v=Y8V6gW6_RLQ
http://www.youtube.com/watch?v=swJ-BZyCIh8
Autres liens :
http://www.ornettecoleman.com/
http://www.ejn.it/mus/coleman.htm
http://www.harmolodic.com/ornette/frameset_recordings.html
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un contact naïf avec dame nature par Tzigane50
Une longue semaine que nous attendions lautorisation de descendre dans ce « Grand Canyon ». patienter ! on nous volait mon temps, elle étais là pour visiter le gouffre
Nétant pas du genre à se satisfaire du n petit tour à bord dun petit train de touristes bruyants et trop fainéants pour aller plus loin que le bord du plateau. Etait-elle prête à payer nimporte quel prix pour senvoyer en lair dans ce gouffre ?
Oui, de laventure, du risque pour garder le souvenir héroïque dun exploit.
Le regard égaré dans cet univers minéral, elle mesurait la faiblesse de son enthousiasme. Après sept jours dattente impatiente, elle commençait à lâcher la pression, la volonté den démordre tombait avec le couchant, il ne fallait pourtant pas revenir sur ce désir-là ! mais quel était-il ce désir ?
Celui de ne pas flancher avant de commencer ou celui dêtre à la hauteur ? A la hauteur de qui ? De quoi ?
Et cest lâme grave quelle sengagea avec eux, oui elle avait besoin deux pour avancer. Entraînée par leur virile volonté, elle sengageait sur le chemin.
Un chemin qui ne payait pas de mine, somme toute assez banal : étonnée, elle constatait avec satisfaction quelle préférait poursuivre seule. Elle avait besoin de méditer sur son désespoir ,
dêtre là, femme seule sans compagnon attitré, témoin de leur bonheur. Quen était-il du sien ?
Elle progressait sur le chemin en errant dans les méandres de ses pensées, encombrées dobstacles quelle évitait ou découvrait avec ravissement.
Ici un tas informe, dans lequel elle préférait shooter, là elle se prenait les pieds dans les racines de lexistant ou encore faisait place nette sur son passage et lavant du même coup le trouble qui loppressait. Dans ce désordre, elle gardait un il sur le terrain et abandonna bientôt ses pensées, laissant ses jambes avançaient mécaniquement, guidée par la simple envie de flâner à son rythme, les bras ballants, entraînée vers la douce pente de la facilité dans un silence douillet. De temps à autre, lesprit reprenait lemprise sur le laisser-aller : elle sassignait à une certaine vigilance.
Elle saperçut alors que le silence qui survenait après le fourmillement bruissant de la nature, devenait incommodant, presque une menace. Plus aucun écho des conversations de ceux qui la précédaient.
Dans lépaisseur de la végétation, le ciel soffrait par trouées, alourdi de nuages de plus en plus épais. On était en plein mois daoût. La brise du matin avait faibli et limmobilité lourde de ces derniers jours explosa soudain dans une gerbe déclairs et de coups de tonnerre qui imposait de trouver un abri.
La terreur la rattrapa : ce monstre pouvait se refermer sur elle, elle sinterrogea : un arbre ? Non bien sûr. Eperdue elle fouillait le sentier, avisa laplomb dune roche qui offrait un antre confortable doù lon pouvait apprécier le déluge de grêle qui ne tarda pas à sabattre sur une terre crevassée par la fournaise de lété.
Maintenant quelle avait retrouvé un peu le calme, elle était sûre dêtre seule. Longtemps elle avait compté sur les autres, mais cette fois cétait fini.
Cette fois elle était seule, orgueilleusement seule.
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Intimidité ou les verbes en exception par --o_o--
Yeux clos...
Lumière d'été. Avant la sieste. Par les ouvertures, sans portes, sans fenêtres. Ombres et lumières. Clairs obscurs.
Maison en pierre. Sol en terre battue par les pieds du village. Fraîcheur bonheur. Murs blanchis à la chaux. Poutres centenaires. Bruits de la campagne.
Debout et droite. Pieds joints. Nue. Bassine en cuivre. Eau jusqu'au mollets. Eponge véritable.
Immobile jusqu'au bout. Sensations à l'envie. Paralysie volontaire. Jeux à deux. Respiration lente. Tes yeux sur mon corps. Sculpture. Tienne.
Cordes de poutres à poutres. Draps blancs en lin dessus. Intimité. Douce brise. Flottement du temps. Odeurs sèches de l'amour lent.
Clapotis de la main dans le bassin. Contact entre peaux. Eponge gorgée. Face à face. Eau ruisselante du cou. Filets sur la poitrine. Brise légère. Mamelons rebelles. Frissons. Peau fripée. Rose pastel.
Douceur du savon. Dos caressé. Chute de reins. Naissance du séant. Excitation acidulée. Immobile. Yeux clos. Sourire. Souffle profond et long. Ta main entre mes cuisses. Concentration. Immobile jusqu'au bout. Sensation à l'envie.
Brise légère. Pudeur. Pouce sur la lèvre pulpeuse. Rouge Cerise. Pause. Souffle à souffle. Menton. Tête en arrière. Effleure de la gorge. Un sur dix en moi. Puis deux. Puis. Chaleur.
Frissons sur mon envie. Fontaine humaine. Appendice érectile doucement honoré. Morsure délicate du feu nourricier. Bruyant silence. Bras levé. Eponge du coude à la hanche. Encore. De bas en haut. Caresse de la main mouillée. Dessin de la silhouette. Chair source de plaisir. Poils dressés.
Hors de l'eau. Draps de lin sur la terre battue. Au sol. Corps à corps. Immobile encore un peu. Souffle court. Cris de l'envie. Chaleur de l'été. Diables dans la sieste. Jeux à deux. Eponge entre les dents. Corde de main à main. Ressac. Fin de l'immobilité. Joie impudique. Expressions explosives. Dans les têtes. En les corps. Attente l'un de l'autre. Soleil éclatant. Sursis de l'agitation. Sons des grillons.
Brise légère. Yeux ouverts. Sourires et prunelles. Toi et moi. Goût du vrai silence.
Sieste. Bonheur au complet.
Aiment, essaient,
Eux.
http://youtu.be/SS5_ShsvGGA
et
http://youtu.be/V4ywD41TC3Q
Envie de vacances simples, moments à deux, au coeur de l'été, en toute intimité, au naturel, loin de la foule, loin du virtuel, loin des noeuds de la vie, loin des silences inutiles. Se rencontrer. Oser se découvrir. Se redécouvrir. S'explorer. S'aimer. Oser rêver qu'il me dise un soir : "Viens, on part tout de suite", et nous irions là. Comme ça. Parce que. Parce qu'on en aurait envie, juste comme ça et que les barrières c'est fait pour réprimer les foules, et que nous, nous sommes libertés, ensemble. Le vrai plaisir du silence.
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Nous exigeons Cavanna chez La Pléiade ou bien chez Quarto Gallimard par Incoherentbis
-"-Cavanna. Jusqu'à l'ultime seconde j'écrirai", par Denis et Nina Robert est sorti en salles le 17 Juin. On y accourra afin de connaître le parcours d'un intellectuel autodidacte (dans le plus noble sens du terme), humaniste, et avec ceci joyeux, libertaire (et non libertarien) et irréductible. Si ce n'est sous la houlette du Val tragique (où Cavanna selon quelques témoins fut malheureux, les ailes rongées par le hiérarchique et ses affidés), Charlie-Hebdo signifia, tout autant que Hara-Kiri, un appel d'air, un vent de fronde, dans une France Gaulliste ou bien Giscardienne avec tant de curés de choc idéologues compassés d'obédiences diverses. Le duo Choron-Cavanna épaulés par quelques grands dessinateurs (Reiser, Willem, Gébé, etc) quelques grands écrivains (Manchette, etc) apportèrent aux deux titres un souffle ô combien puissant.
-On relira les écrits parus aux Editions du Square jadis -Les Aventures du Petit Jésus, -Les Aventures de Dieu et -Et le singe devint con. Mais pas seulement -Les Ritals, -Les Russkoffs, etc.
-On exigera les Oeuvres complètes du même Cavanna chez La Pléiade ou mieux encore, chez Quarto Gallimard.
Desproges en dit de fort belles choses :
http://www.youtube.com/watch?v=qzE15r_BayI
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Musa de poesia par Sysy serenity
Qui vient ? Qui m'appelle ?
Est-ce toi ? Ô ma muse.
Divine muse. Ô mon amorale muse !
Mon âme poète prend la lyre
Et emplit l'immortelle nature de notes
Melody qui frémit dans les veines de Dieu
Rimes et poésie astrale
J'écris pour toi, ma muse mâle
Cet Amour, mon Amour anal
Qui manque à ton Amour buccal
Ma muse d'argent contemple la lune de lait
Sur la scène majestueuse de mon rêve imagé
Mon âme est inquiète de désespoir oppressé
Ô muse ! fidèle maîtresse de plume et de cur
Dans ma nuit ta splendeur inonde mes pleurs
L'amour emprunte tes ailes, ma muse surréelle
Pour m'envoler jusques aux Cieux éternels
J'écoute ton écho de silence étoilé
Les yeux rivés sur tes ténèbres violées
Par quelque pan de Ciel avorté
D'où je suis, je vois la Lune.
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Ébène par Jules Félix
Tout sest passé le lundi de Pentecôte. À la Sainte-Sophie. Ils avaient un peu plus dun mois de retard mais cétait le prix à payer de la présence de tout le monde. De toute la famille. De toute la descendance. Cinq générations. Une fille et un fils, deux petits-fils et deux petites-filles, huit arrière-petits-enfants qui ont entre sept et vingt-cinq ans et deux arrière-arrière-petits-enfants qui ont lun quatre mois et lautre deux ans.
Germaine et Ernest sont devenus maintenant des stars pour le canard local. Ils ont droit aux honneurs de la ville, des médias, de la planète même. Ils nont pas encore de page facebook et ça risque de durer, car ils nont pas dordinateur et leur fils Adrien, qui les aide beaucoup, a encore beaucoup de mal à sy mettre.
Quatre-vingts ans en arrière. Ernest adore le raconter. Elle habitait en face de chez lui, dans lavenue principale, dans une commune pas très loin de leur lieu de vie actuel. Il a osé un jour venir prendre rendez-vous avec elle. Cela sest conclu deux ans plus tard par un mariage. Jai déjà raconté cette histoire.
Celle qui est racontée par le journal régional est cependant un petit peu différente de la réalité. Lidée est aussi dembellir. Disparu le premier prétendant. Oubliés les parents un peu radins (mais ils navaient pas beaucoup dargent, il fallait bien le compter) qui leur ont fait attendre un an leur mariage. Un peu exagérés aussi les exercices de jardinage qui ont disparu depuis quelques mois, par fatigue.
Quimporte les oublis de vérité. Soixante-dix-huit ans plus tard, ils sont toujours là, lun et lautre, aimant même si, aujourdhui, ils sont séparés pour des raisons médicales. Ernest ne peut plus vivre tout seul et Germaine est trop fragile pour laider à vivre chez eux. Il est donc dans un établissement dhébergement pour personnes âgées dépendantes et sy plaît assez bien, y mange bien, et comme il ne manque pas dhumour, de séduction et de malice, il est évidemment très aimé du personnel.
Soixante-dix-huit ans de mariage, cela sappelle les noces débène. Deux ans avant le chêne. Le chêne, la chaîne ? Cela na pas lair de leur peser. Ernest aime taquiner sa femme avec quelques mots crûs et elle réagit par son rouge de confusion, redressant son buste les yeux au ciel. Shocking ! Un jeu qui dure depuis quatre-vingts ans ! Le jour de leur mariage, ils avaient eu une heure de retard à cause dune tante.
La coupure de presse, qui est assez détaillée ne précise pas lâge dErnest qui a atteint cent deux ans il y a plus de trois mois. Quand il avait atteint le siècle, il mavait dit quil se donnait maintenant deux siècles comme objectif. Il faut toujours avoir des objectifs dans la vie, mavait-il lancé hilare. En revanche, lâge de Germaine y est indiqué, et pour sûr, car elle va latteindre aussi, le siècle, au milieu de lété. Deux cent deux ans à eux deux.
Ils nont pas vu le temps passer. Germaine sait quon ne la croira pas, mais leur vie sest déroulée si vite. Ils nont pas eu le temps de sennuyer. À la retraite depuis trente-sept ans, elle na pas chômé dans ses nombreuses activités, musique, potager, famille, etc. Elle a lADN de la femme active quelle que soit la forme et depuis quelle est trop fatiguée pour cueillir ses légumes, elle a un sentiment de culpabilité. Elle a peur de perdre ses récoltes car le fiston, qui travaille encore, na pas le temps, lui, de laider comme elle le voudrait (cest-à-dire en esclave agricole).
Ernest, lui, il réussissait à faire des étirements jusquà lan dernier. Tous les matins, malgré la rudesse du mouvement et la raideur du corps, il maintenait une souplesse que les chats lui enviaient. Maintenant, il a un peu lâché prise, depuis un an. Il est dans son fauteuil, lair un peu fatigué, maigre lui qui était très imposant par sa corpulence (il est grand), avec encore des cheveux nombreux (il nest pas chauve du tout), des dents impeccables (un plaisir de dentiste), des yeux toujours bien vivants et brillants, et de hautes oreilles prêtes à écouter toutes les blagues du monde.
Ernest sest bien gardé de donner son véritable secret de longévité au correspondant journaliste. Pourtant, il nest pas très difficile à le deviner. Son optimisme, sa foi en lavenir et un sens très affirmé de lhumour lui ont permis de traverser le siècle et ses nombreux malheurs.
Sa foi, oui, leur foi, car cela fait très longtemps, peut-être une trentaine dannées, quils se sont détachés de leur vie, quils savent que linéluctable se produira un jour à court terme, que tout est matériellement prêt depuis bien longtemps et quils partiront lesprit en paix, les affaires rangées, le cur bien au chaud dans le cocon familial quil ont su cultiver comme un arbuste devenu un grand chêne. Germaine le sait : on nemporte rien dans la tombe, sinon de beaux et délicats souvenirs de son petit passage ici-bas.
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Attention danger particulier ! par Cypou
Attention danger particulier !
Cette nuit je vagabonde dans la clairière de lamour.
De bâtons en points ne devrai-je point mexclamer
pour vous mettre les points sur les « i » ?
Vous allez vite comprendre quentre les deux il ny a quun demi-tour.
Tour de farce où tour de force, cest facile
..
Citadins habitués aux transports en communs, oubliez ce moyen de transport ;
embarquez avec moi en voiture juste pour une petite révision de la signalisation routière.
Sujet quaurait pu me donner cet illustre,
professeur de philo à la barbe hirsute au doux nom de Thibord :
vous avez tous vu sur les routes ce panneau orange dindication de danger : dissertez !
Vous nallez plus du tout regarder ce panneau comme dordinaire.
Si si , je vous le jure,
surtout si jose vous avouer lorigine de ce commentaire.
Ce matin, en enfilant un slip orange (chut !)
mest venu une idée étrange.
Jai eu envie de tordre le cou à cette idée reçu qui dit
que lamour nest quune histoire de lit.
Jai trouvé que lamour valait bien plus que cela
quand, apercevant votre silhouette de muse au détour dun virage,
je senti le danger monter ici bas ;
nul doute que ce nétait pas un mirage.
Pourquoi cette exclamation ? Je pense à Devos
qui sans nul doute aurait dit que ce naurait aucun sens
que de poser cette question à Héros
si sous ce bâton tendu il ny avait le point du bon sens.
Bon sens ! Je ny comprends plus rien.
Un panneau orange mavait indiqué le danger ;
votre démarche déhanchée froissant ce triangle coquin
mindiquait le délice pointé vers lopposé.
Nul doute que je perdais mes sens.
Seul dans mon slip orange je devais faire le point.
De sens à sensualité cest une histoire de résonance
qui à coup sûr va vous en boucher un coin.
Je vouvoie avec votre sourire en coin.
La route sétait soudain rétrécie à la largeur de vos hanches devant moi.
Heureusement que jeus de bons freins
et que je ne perdis pas les pédales dans cet et moi .
Tant dautre que moi vous auraient mis leur point G..auche
.
Je préfère imaginer que cest le votre, lui,
qui pour le coup arrivait à brule pourpoint
comme flamme sur chandelle est point sur le « i ».
Jen rougis et mavisais de faire demi-tour
mais tellement étroite était la route, comme un poussin dans luf,
je neus le temps avant que vous me disiez quen amour
dun point dexclamation à un point sur le « i » il ny avait
. quun soixante neuf.
De la sensualité à la sexualité ny aurait-il quun point ?
Je me plais a ne jamais dissocier les deux cest ainsi,
pensant quamour vaut bien mieux pour le moins
cette douce association quune simple histoire
.. de lit
Cypou le 18/06/2015
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Une Muse au masculin par Sulyvan
Une Muse au masculin
Une Muse au masculin
c est rare
Les Muses au masculin
sont un peuple discret
et un peuple ténébreux
Ils habitent de l autre côté de la Lune
Une Muse au masculin
est un garçon source de la création d une uvre
Si on en voit un
c est parce que c est lui qui l a voulu
Il aime inspirer
Il aime inspirer mais pas dans le bruit
Il aime inspirer et choisit son accord
Il est toujours heureux quand il se livre alors
Il sait où va le vent
Il entend le souffle désiré
Il offre un horizon de transparence et de silence
Sa clarté est comme un écho
les idées poussent vers le soleil
Il regarde et observe
il sait que quand sa créatrice ou son créateur lui sourira
il disparaîtra sans bruit
il rejoindra l autre côté de la Lune
et il saura maintenant quand sa présence redeviendra utile
Le 20 juin 2015
sulyvan
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# 53 - Ecrire un sourire par Ptite funambule
Un sourire, un sourire... me rappeler d'un sourire... difficile ça, il sourit tout le temps ! Ou presque. Oui bon d'accord il sourit moins quand il me voit songeuse, ou quand j'arrive tard. Tiens un sourire, là tout de suite, à l'écriture de ces mots... Le mien de sourire... d'apprendre qu'il demande après moi quand je ne suis pas là, pas arrivée ou partie sans lui... oui parce que maintenant on aime bien, enfin moi j'aime repartir avec lui. On se quitte invariablement de la même manière, mais j'aime ce temps de flottement entre nos frottements et nos au-revoir. Ben, je t'assure que le jour où Copine et Kopine m'ont dit ça, toutes deux, à des moments différents, ben j'ai souri, dedans, dehors, toute voile dehors et l'amour sur l'océan.
Sourire confiant
Ah oui et puisque l'on évoque les trajets... j'en ai un autre de sourire ! Celui qui m'a probablement le plus bouleversé, et où j'ai compris que je ne rêvais pas, qu'il y avait bien un fil entre nous. C'était la première fois que nous prenions les transports ensemble après agitation. Nous avions passé une soirée magique, collés l'un à l'autre, insatiables de tournis, d'odeurs, de rires, de confidences, de se découvrir, d'envies de se découvrir, de se rapprocher, d'imaginer tout au fond là-bas, un "et si". Mais moi, je suis lente, ô combien je suis lente, et je ne savais pas surtout, enfin pas trop, que sa compétence olympique était le départ rapide, limite fuyant, juste limite. Et donc de me préparer, de lever le nez, et d'être seule... Il avait disparu. Nous avions passé la soirée ensemble, corps à corps et il avait disparu ! C'en était trop ! Les larmes sont montées, la rage aussi, et j'ai pensé, pas possible, je le rattraperai... j'ai marché vite avec mes ptites jambes, très vite. Arrivée dans le métropolitain, j'ai dit tant pis ! c'est que des métros il en passe souvent, je l'avais loupé, un point c'est tout. Arrivée sur le quai, deux copains me rejoignent et me disent : "Oh tiens, y'en a d'autres là !" Et il était là ! Avec son rire fort et si joyeux. Je n'ai pas osé m'approcher. Il m'avait vu, puisqu'il s'est positionné face à moi, avec son groupe d'ami, et on se surveillait. Mais je ne voulais pas les rejoindre. Il m'avait laissé là, toute seule, il m'avait abandonné, il devait revenir me chercher. Nous sommes montés dans le train, chacun à une porte différente, mais dans le même wagon. Nous nous sommes fait face encore. Nous nous sommes souris, aussi. Mais nous n'osions pas. Et puis le moment où je dois descendre. J'esquisse un "au revoir", un petit signe de main... Et de me répondre, un signe de main comme un adieu, et un sourire en coin, façon "pas envie"... Ce sourire là, ce n'était pas son plus lumineux, mais c'était l'un de ses plus sincères. Celui qui faisait tomber pour la première fois un petit bout du masque.
Sourire frustration
Mais celui-ci de sourire par contre était un chouette retour... Souvent en retard, il m'a donc souvent attendu, meme au delà de l'attente décente et du quart d'heure parisien. Peut-être m'aurait-il fusillé si c'etait possible mais toujours il m'a souri, gentiment, en se forçant tres fort à y mettre de la patience et de la compréhension. Ptit Amour, je ne le fais pas exprès, c'est une tare dont j'ai du mal à guérir. A chaque fois, j'essaye de survivre à la culpabilité et je fais la Pitre. Le bus se casse le jambe, le métro a un rhume des foins, mes pieds ne veulent pas aller du meme Côté, bref, c'est pas de ma faute. Et hier, je le squatte, il me file un rancard... Il me file un rancard !!!! Youhouuuuuu !!! Pas question d'arriver en retard... Mouais... Ben j'ai ramé mais... Je suis arrivée à l'heure et meme 2 minutes en avance, j'etais vraiment fière de moi. Pour n'importe qui, c'eut été normal, pour moi Ca tient presque de l'exploit. Je croyais faire une blague en arrivent comme cela, mais non l'animal etait aussi en avance... Bref tant pis, parce que le sourire que j'ai lu quand nous nous sommes découverts dans la rue, m'a remplie de joie, m'a amusée et j'etais fière de moi et heureuse de le surprendre ! Je n'avais pas failli !! Et lui d'etre si amusé aussi... Je crois que je recommencerais !
Sourire Pitre
Allez, et puis un dernier de sourire... encore le sien, sûrement le mien aussi. C'était avant tout ça. C'était dans les débuts. Nous ne nous parlions pas. Ca c'est drôle vraiment drôle, parce qu'on se frottait, on se collait, on se mélangeait, on aspirait nos essences, on se dévorait des iris, on se souriait aux anges planqués mais l'on ne se parlait pas. Niet, quedalle, nicht, peau d'balle ! Ah si... "Salut !", "Salut !" ; "A bientôt", "A bientôt"... De vrais timides !! Enfin appelons ça comme ça, sinon on peut aussi dire de vrais non verbaux... tout de suite, ça pèse un peu plus lourd. Mais enfin, Dame et Bonhomme ne parlait pas beaucoup. Je me rappelle que je lui avais écrit un peu comme je le fais là, mais que pour lui, entre nous, par écrans qui se frottent. Je lui avais écrit mes sensations, dans lesquelles on pouvait ptêt bien y lire mes sentiments. Il avait tout rejeté en bloc. Et donc, régnait un silence, mais pas du tout agréable. Sauf que moi, je ne pouvais valider le crime que l'on m'opposait ! Non ce n'est pas un crime de dire ce que l'on ressent ! On ne le fait jamais assez. Et nous étions donc emmurés. Un soir, n'y tenant plus, après notre bise de départ, je lui ai glissé un "Tu sais, on peut aussi se parler... ou pas, c'est comme on veut, mais au moins, il est bon de savoir que c'est possible". Sa réponse a été un sourire, joli, surpris. Pas forcé du tout, pas euphorique, pas malin. Non juste un sourire qui respire
Sourire apaisement
Et mon sourire du jour pour ce premier jour de l'été... Il est pour lui, évidemment. Mon cher Soleil. De lui dire que j'ai failli baisser les bras, tout abandonner là, en l'état sur le chemin, dans les alcôves, sur les quais de gare, et partir loin, qu'on me laisse tranquille, quelque soit l'amour inconditionnel que je porte. Mais me souvenir avec tendresse de sa palette de sourires, je dois l'avouer, ranime un peu, beaucoup, toujours, les couleurs du sourire que mon coeur affiche quand je pense à lui, je veux dire, à "nous" et tous ces instants qui nous ont accompagnés.
Mon plus coloré. Mon plus joyeux. Mon plus fou. Mon plus beau sourire.
Sourire Amour
http://youtu.be/ygxE4eCYDUM
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jusqu'à 13. par Zeromariage
11. Je l'aimais. Profondément, durablement. Mais j'avais l'impression que nous n'étions pas au même niveau dans notre sexualité. Comme s'il était encore adolescent, alors que j'étais adulte. Un jour, je pris sa main pour la mettre sur mon sein : il en fut traumatisé, comme si je l'accusais de mal faire. Il me fallut 5 ans pour accepter que nous n'aurions pas été heureux ensembles.
12. C'était un étranger, nous ne parlions pas la même langue. Il avait un petit sexe de forme parfaite. Il ne m'embrassa pas pendant plusieurs semaines, mais jouait avec mon clitoris pendant des heures - sans pour autant y mettre la langue - ce qui me transportait. Coucher avec moi lui fut une révélation. Je lui léchais les couilles avec intérêt et très longuement, il gémissait et semblait à la limite de l'évanouissement. Nous tombâmes rapidement amoureux l'un de l'autre. Ce fut une histoire simple et sincère.
13.
Il fut mon prince des dingues, mon charmeur absolu, mon sans-limites, mon fascinant menteur. Nous couchions sans arrêt ensemble. Très rapidement, cependant, je me méfiai de lui. Je ne voulais pas me laisser aller à cette histoire, et déclarai ne pas l'aimer. J'étais en revanche incapable de lui résister. Nous nous baladions sur son scooter, sa bite dans ma main; je le léchai dans tous les recoins son corps; nous sortîmes de plusieurs séances de cinéma sans même avoir vu le film; nous fîmes lamour dans une grange où dormaient 15 autres personnes, en croyant que personne nentendrait (faux); il me sodomisa dans sa voiture, sur un chemin de campagne; je le pénétrai de mes doigts avec crainte et émerveillement; une semaine, nous calculâmes que nous nous étions embrassés pendant 5h30; nous nous fîmes chasser dun bar après 3h de tripotages indécents, mi-gênés, mi-hilares.
Il voulait vivre avec moi, se battit comme un lion pour me garder, et y parvint presque. Mais, au moment de la rupture, j'appris qu'il avait depuis 6 mois une relation avec une autre femme, qui avait comme double atout de l'aimer et de se droguer. Il fit sa vie avec elle, et je restai traumatisée.
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On ne vous dit pas tout ! Séquence Une par Annaconte
Bon, allez les petits, venez, que je vous raconte. Cela ne va pas forcément passionner tout le monde alors je préviens , ce ne sera nullement passionnant. Mais ce matin, jai l adrénaline à bord, faut bien que jexulte un peu ! (cest une idée de Brel ça dexulter de temps à autre ! Il navait pas tort.)
Cela va bien aussi avec mon caractère exalté dexulter. Cela peut même avoir un rapport qui sait.
Je préviens aussi quau fil de mon « dire » et comme lheure avance je cours le risque de tomber en hypoglycémie avant midi, il se peut que mon enthousiasme défaille et que mon récit senraye. Et je vous fais par là courir le risque de mourir d'ennui de votre côté. Navrée.
Donc vous pardonnerez linclinaison mineure que va prendre ma page tôt ou tard, prémisses dune sieste prochaine et méritée car je me suis levée tôt.
Et comme je ne me couche jamais de bonne heure ......moi.
Allons rapprochez vous encore, que je vous dise. Nallez pas répéter ça à tous les vents, car il en va de ma réputation. Je suis un peu une impostrice, ou une imposteuse comme vous voudrez. Bref, je suis dans limposture permanente. Et il ne sagit pas dune posture, non non cest inné. Vous comprendrez plus tard.
Je vais vous parler "d'un temps".........(musique)
J étais comme on dit, « bonne » en littérature, en classe, enfin bonne en rédaction, c'est-à-dire que jécrivais comme le voulait le professeur, selon les normes de l éducation nationale. Sujet, verbe, complément, un petit adjectif pour caractériser, un gros adverbe en "ment" pour étoffer et une locution avec des que des qui pour structurer. Bref que du bonheur. Et de la chance. Cela coulait naturellement sans à coups et ma foi je men sortais plutôt bien.
Du coup tout le monde en concluait que cette enfant était forcément une grande lectrice.
Je pouvais, en effet, parler avec brio et un enthousiasme pas feint du tout, des romans « obligatoires » : ceux du Programme vous savez ce que cela signifie- et en tirer une analyse remarquable qui me valait de bonnes notes.
En vérité je ne lisais pas. Enfin pas tout. Mais tout de même.
Un sacré boulot. Sacrilège ! Pas orthodoxe pour un sou.
Quelques lignes ici, quelques pages là. Déchiffrer, défricher, trier ... Le début, la fin, les bords....Je humais le style, comme une intuition. Je savourais lhumour. Je goûtais lair du temps. Je lisais à la becquée, au petit hasard, suivant en sautillant dune page à une autre, cent paragraphes plus loin, un fil invisible, pour repartir dans lautre sens, à lenvers et découvrir un autre paysage que javais manqué à laller. Au bout du compte je tenais la narration et le style et lépoque et les mots, et les images, je tenais les personnages comme si javais moi-même été une protagoniste de l histoire ! Et par-dessus tout cela, un petit coup de ces bons vieux Lagarde et Michard qui font tant rigoler de nos jours, et le tour était joué !
Jemportais presque toujours lexcellence, et me voyais étonnamment gratifiée par le maître de félicitations des plus académiques. Et des regards admiratifs ou complices de mes camarades de cours.
Comme par ailleurs jétais pratiquement nulle en tout le reste, je navais pas dennemies dans les rangs, et je craignais dégun !! (pardonnez-moi si jaime aujourdhui par défi sans doute, à user de ce ton un tantinet populaire si peu conventionnel autrefois dans nos écoles de la République).
Ne me jugez pas les enfants. Cette mamie là aujourdhui devant vous nétait pas si déloyale. Simplement elle rusait là où la chasse était gardée et où elle navait pas les codes pour chasser. Cela sapprend la marche à vue. On y invente ses propres techniques. Et cela fonctionne.
Pas pour tous, hélas. Beaucoup se noieront dans cette navigation suspecte.
Déjà midi. Je vois bien que tout ce petit monde a faim et quil faut mettre table !
La suite sera pour une autre fois.
Je tiens un sujet !
"Littéraire." pour une fois.
et sans prétention :)
Pour vous servir.
Chanson bête comme chou
http://youtu.be/QkmXwVF0wD4
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Le beurre, l'argent du beurre et le c.. de la crémière par Annaconte
Cest vrai quoi, il a raison et fichtrement, Sylvain Tesson à la gueule cassée pour cause descalade dun chalet la nuit de Noël, -faut être fou-, nempêche quil sait de quoi il parle, il a failli y rester, et du coup tout doit lui sembler très relatif !
Mais ça, il le savait déjà. Et bien avant sa chute.
En 2012, alors quil trainait ses savates de par le vaste monde, sur ses « semelles de vent » comme autrefois le poète, il ricanait devant la vanité de lhomme toujours prêt à partir en guerre pour de piètres raisons. Et voilà qu' il remettait mine de rien et en une simple petite phrase, les choses à leur juste place :
« Il y a cent milliards de galaxies dans lunivers et chacune dentre elles compte des milliards détoiles. Et il y a des gens qui continuent à se rendre malades du recul de la francophonie dans les territoires de lancien empire français. »*
Cest pareil pour tout.
Tenez, prenez ...le réchauffement climatique, la montée des océans, voyez les réactions, devant les flux migratoires, forcément inhérents......c'est un exemple, juste pour dire....
Bon, pour ma part, j'ai d'autres soucis !
Ce matin en plein été sans prévenir, mon frigo vient de rompre son contrat du froid et la plaquette de beurre est en passe de se transformer en huile, et sur les tartines du petit déjeuner, vous en conviendrez, ce nest pas terrible !
Un véritable drame domestique.
*
Certes, Sylvain Tesson ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà, dans son petit livre Geographie de l' Instant (chez Pocket ) mais une piqûre de rappel cela ne fait jamais de mal !
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Trajet contre vous par --o_o--
Que vous me faites rire
Vous et votre âme d'enfant.
Que je vous aime vous
Et votre douce peau.
Un baiser déposé
En effleure sur votre main
Gauche, contre votre coeur.
Que vous êtes taquin avec
Vos broderies de mots fins.
Que je vous aime dans nos
Corps à corps, de toujours
Vous trouver pour moi tendre.
Qu'il est indécent de vous
Aimer autant. Vous êtes,
Mon obsession et je vous
Aime de cette infinie passion,
Qui pour vous, encore cette nuit
Viendra border vos lèvres
De silences que je chéris.
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Linvité des dieux par Jules Félix
Il pleuvait un peu malgré lété qui arrivait. Javais hésité à prendre mon imperméable et je me rassurais de lavoir mis à larrière de la voiture, à tout hasard. Jétais arrivé avec douze bonnes minutes de retard. Ce nétait pas que jétais parti en retard, au contraire, javais même pris beaucoup de marge à cause des bouchons matinaux, mais je métais perdu sur les petites routes à la mauvaise sortie dun village. Jaurais dû prendre la route qui passait devant léglise du patelin dà-côté, pas celle de gauche.
Il était parti paisiblement, dans son sommeil, sur son lit dhôpital, le soir de la Saint-Guy. Il était vingt-trois heures trente environ. Sa fille et sa petite famille était allé le visiter quelques heures auparavant. La paix serait donc aussi pour elle. Il était un peu dans les vapeurs et son fort accent le rendait peu compréhensible. Mais elle avait réussi à lentendre lui dire quelle était belle et que cétait fini, maintenant. La petite famille était rentrée à la maison le soir, un peu préoccupée par la problématique de la dépendance. Il ne pourrait plus habiter seul chez lui. Il faudrait faire des dossiers, attendre que des places se "libérassent".
Il était à lhôpital depuis huit jours parce quil était tombé, chez lui. Une jambe ne le tenait plus. De larthrose. Heureusement, une vieille voisine sen était aperçu assez rapidement pour alerter les secours. Laffaire nétait pas bien grave mais linfection pulmonaire, si.
Lorsque six jours plus tard, jeudi matin, il était dans la petite église sans identité, avec des bancs en bois datant dau moins un siècle et demi, les premiers bancs avaient un petite porte pour entrer et sortir, réservés sans doute aux notables du village, javais été étonné par le beau drapeau bleu blanc rouge posé sur le cercueil. Deux vieux uniformés arborant quelques décorations à la poitrine se tenaient debout, stoïquement, pas loin de la famille. Lun deux portait en permanence un lourd étendard, avec un gant blanc mais son corps si faible, si vieux, montrait à quel point cétait pénible. On pouvait raisonnablement penser que son tour viendrait assez rapidement.
Pourquoi ancien combattant ? Parce quà quatre-vingt-trois ans, il était étonnant de se retrouver ainsi salué par un lointain passé de guerre, dautant plus quil nen parlait jamais. Et laquelle ? Trop jeune pour la mondiale, trop vieux pour lAlgérie. Il était pourtant bavard, adorant la conversation, sans diplôme mais curieux de lhumain, et cette vie sociale lavait caractérisé. Son petit chien serait dans de bonnes mains, une sur sans doute. Sa petite-fille de dix-sept ans y veillerait, assurément.
Il ny a pas eu deucharistie pendant la courte cérémonie. Cétait normal, car il ny avait pas de prêtre. Cétait juste un diacre, qui était marié, qui officiait. Il lavait bien connu et a pu apporter son propre témoignage. Tout le village le connaissait, de toute façon.
Je me suis toujours demandé pourquoi les prêtres ne célébraient plus les enterrements. Cest vrai, il ny avait plus beaucoup de prêtres, et toujours autant denterrements. Ils se réservaient pour les mariages et les baptêmes, mavait-on expliqué. Parce quil y a un sacrement. Encore quun simple baptisé pouvait faire laffaire pour le baptême. Pour dire adieu, pas de sacrement, donc pas besoin de prêtre. Mais pourtant, bordel, oui, je suis un peu grossier, sil y a bien un moment où le prêtre doit être là auprès de la famille, à la réconforter, cest bien lors dun enterrement. Cest le lien fondamental de cette religion, la base originelle de cette foi, celle de la résurrection. Pâques est plus important que Noël. Le Vendredi Saint que lÉpiphanie.
Le diacre parlait de la possibilité de nêtre quune nouvelle naissance mais moi, je me demandais si au juste, tout cela nétait quillumination. Ces corps qui pourrissaient, qui se décomposaient, quon pouvait même voir, parfois, exposés sans décence dans des vitrines au Caire ou à Louxor, comment pouvait-il être en même temps ailleurs ? Mais a contrario, comment était-ce possible que toute une vie, toutes ces expériences, ces connaissances accumulées, cette richesse humaine bâtie avec tant de labeur, et puis, disons-le car cest lessentiel, tout cet amour donné et reçu, comment tout cela pouvait-il disparaître comme un coup de baguette magique parce quil ny avait plus de métabolisme.
Dans ces moments-là, lhomme présent se pose quelques questions avant de repartir dans le brouhaha de la superficialité dune vie quil croit exaltante et trépidante. Il lui arrive même desquisser quelques larmes. Je resongeais aux quelques moments passés avec lui. Je ne limaginais pas couché, lui, un colosse, un peu hésitant mais un colosse, sourire en coin caché derrière une moustache bienveillante, yeux souriants dont le silence valait discussion.
Ce beau drap tricolore qui ornait la boîte en bois. Je mimaginais avec un beau drapeau européen, dun bleu étincelant, celui que jaurais voulu au ciel pour ce genre dévénement, avec des gardes suisses qui mauraient veillé en costume dapparat. Non ! Juste de la sobriété. Tu es poussière et tu retourneras poussière. Au pluriel ou au singulier, quimporte. Et puis, je me retournais et me disais que tout cela nétait pas important, que cétait au survivant, sil en restait, de soccuper de ces choses, que moi, là où je serais, je men moquerais pas mal et que jaurais sans doute dautre chose à faire, commencer à mhabituer à la vie éternelle, ça ne devait pas être facile au début. Même respirer, pour un bébé, cest difficile.
Trente-cinq minutes ont passé. Jai déjà fait le geste de la croix avec le bâton deau bénite. Jai essayé de me tenir le mieux possible car la gestuelle était très exposée aux regards. Jai rejoint le petit monde au fond de léglise. Jai salué quelques têtes, souri à dautres. Jai griffonné une écriture illisible sur le registre. Loral était sans doute plus indiqué. Je me rattraperais.
Laffaire se poursuivait sans attendre jusquà linhumation. Les tombes entouraient la petite église. Pas même besoin de sortir du cadre. Juste quelques pas. Les hommes balèzes des pompes funèbres emportaient le cercueil jusque devant la pierre tombale, déposée.
Il allait rejoindre dans quelques minutes son épouse partie onze ans auparavant. Une forte odeur de décomposition se faisait sentir. Cétait presque infernal mais le vent balayait ou ramenait ce fumet insupportable. Le cadavre remplaçait lâme vivante. Je nen fis rien, pas même une moue malgré la grande sensibilité de mon odorat.
Je me disais régulièrement quon mourrait seul et que cétait triste. Mais à cet instant précis où le diacre salua une dernière fois linvité des dieux, je me suis dit que cétait triste dêtre rangé seul dans sa boîte, séparé par les parois de sa femme tant aimée, à quelques centimètres près. Des cercueils communs, cétait ce que jaimerais bien. Pourquoi sobliger au célibat éternel ?
Je voyais la petite famille debout devant la tombe. La fille unique, bien que grande, sétait recourbée, les yeux enfoncée dune tristesse quelle tentait de brider. Elle avait provisoirement vieilli de dix ans. Son mari la tenait stable, dune apparence robuste malgré un corps plutôt petit, et les deux enfants se tenaient à côté deux, ladolescente en jupette courte, dégageant des jambes quelle utiliserait certainement les années à venir dans son manuel de séduction, et son petit frère, toujours dans la lune mais pourtant bien présent, lair un peu perdu, le regard vague, entre ennui et tristesse.
Les forçats des pompes, à laide de lanières très étudiées, descendirent très lentement le cercueil dans le trou. Jai ressenti à ce moment un ange qui passait et me confortais dans lidée que, de toute la gestuelle de la cérémonie, cétait bien cet instant-là qui était le plus douloureux, celui qui faisait remonter les larmes en cascade.
Car peut-être que cétait à cet instant-là que lespérance était définitivement bouclée. Quon allait recouvrir dune pierre, de terre, que cétait fini, définitivement fini, quil ne reviendrait pas. Peut-être quavant, même dans léglise, on pourrait croire quil se réveillerait, quil irait taper de lintérieur, dire quil serait encore là. Alors que sous terre, même si cétait le cas, ce serait trop tard. Plus personne ne lentendrait, à part quelques mulots et quelques matous.
Le sommet émotionnel avait été atteint. Je me suis recueilli quelques secondes devant le fond. Comme les autres. Quelques minutes avant, le beau-père mavait salué et avait cherché à faire la conversation, avec une attention soutenue dailleurs puisquil mavait demandé des nouvelles de ma santé que sa belle-fille avait dû lui racontée. Au lieu dêtre touché, je fus agacé. Le moment se prêtait au silence et au recueillement. Le tac nest pas universel. Mais il avait raison, il valait prêter attention aux vivants quaux morts.
Dix minutes plus tard, lorsque la tension fut redescendue, je me suis intégré à la petite famille, ai discuté un peu de choses et dautres. Ladolescente était déjà en vacances trois semaines à lavance. Parc dAstérix. Permission de vingt-deux heures. Dernière fin dannée tranquille, pensais-je avec une pointe daffection. Le frangin navait plus beaucoup deffort non plus à fournir, le dernier conseil de classe était déjà passé. Jai retrouvé la maison de lhôte pour prendre une infusion et accompagner les plus endoloris, avant de repartir vers ma petite vie stupide et trépidante
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# 55 - Tu ne peux me toucher, et pourtant... par Ptite funambule
Je prends une grande respiration, et je me concentre sur elle. Je n'ai pas de dessin d'elle, pas de photo, pas de portrait quelconque dans un vieux cahier d'école, gribouillé. Je la perds parfois, ou bien elle se cache, et je la sens, souvent. Mais jamais ne la voit. Mon âme... Qui es-tu ?
Je t'invente ici. Je ferme les yeux, et je te convoque, je te consulte. Je voudrais te voir, te mettre en couleurs, en mouvements, connaître tes actes majeurs pour mes méfaits mineurs. Je voudrais te traquer pour mieux te maîtriser. Te dompter pour enfin m'appartenir. T'offrir pour toujours à qui de mon coeur, au moment de mourir. Mon âme... Qui es-tu ?
Je te vois, un peu, dans la buée de mon esprit qui ne veut lâcher prise. Mon âme est perdue. Elle erre seule, vêtue d'une robe blanche, longue, en lambeaux. Salie par endroits. Les bras nus. Les pieds nus. Cheveux aux vents. Elle danse sur les petits cailloux des longs chemins de bord de côte. Elle ne craint pas le vent, les tempêtes, et les bourrasques. Elle se laisse emporter dans ce cas, et accepte de se fracasser contre les murs de granit, contre les monuments érigés dans les temps anciens, contre les parois de moi en équilibre. Mon âme... Qui es-tu ?
Je suis apaisée de penser à elle, et pourtant... Parfois, elle se fâche, elle se violente, et se torture. Elle se jette volontairement du haut des falaises, et se brise dans les rochers, en attendant la prochaine marée montante, pour mieux s'y noyer. Il arrive qu'un pêcheur, l'ayant aperçu, rame pour la secourir. Mais quand il arrive dans cette crique qui lui sert de lieu de cercueil, et cherche ce corps étendu en vrac, il se trouve seul, amer d'avoir vogué jusqu'à cette mélodie qui dorénavant l'entêtera. Elle refuse de se faire secourir. Elle est suicidaire, et torture la mort avec délice. Sur sa peau claire, des cicatrices, ses scarifications, du sang qui jamais ne coulera. La colère en couverture solide. Mon âme... Qui es-tu ?
Je suis amusée aussi de temps en temps, et je sens dans ce cas, qu'elle est colorée. Elle se pare d'une auréole arc-en-ciel. J'ai beau fermer les yeux, elle est à ce moment là invisible. Elle m'enlace et se plaît à me tourner autour, elle me va-pore, et me rend espiègle, taquine, souriante, et heureuse. Mon âme chatouille les humains, quand elle cycle la vie. Petit reste d'une enfance heureuse dont j'en avais oublié jusqu'à la réalité. "Mon âme, mon âme a bien mal à la tête." Elle chante à tue-tête parfois, et me réveille la nuit, quand elle s'ennuie, ou qu'elle joue avec sa moitié. De quelques marelles qu'elles ont fabriquées, je sais que les âmes liées s'amusent la nuit et rejoignent l'arc-en-ciel de leurs folies insaisissables. La mienne est liée. Je l'ai toujours su, sans mettre de mots. Depuis que je suis née, je connais ma différence, mais n'en saisissais pas la profondeur. Et puis un jour, dans un éclat de rire, elle me réveilla et me montra sa chaîne. Au bout une étoile. Elle s'était mise à pétiller et à vibrer. Mon âme... Qui es-tu ?
Je continue ce portrait, et je te vois assise, genoux serrés, bras qui les retiennent et tu te balances. Mon âme, qu'as-tu ? Le spleen, mon amie. Le spleen. Tu te balances, mon spleen, mon âme et les mots. Tu psalmodies et tu te mures. Plus rien ne sort que les larmes qui m'originent souvent ces quelques lignes de torture. En cascade, tu te répands, tu me laisses saigner la plume et les écrans. Tu me laisses souffrir de ce que tu ne contrôles plus. Tu te décharges sur ce corps comme dernier rempart, ce coussin, avant le vide, l'anéantissement, l'effondrement, la perdition dans les limbes de la mélancolie. Quand ton lien ne peut plus rien pour toi. Quand tu as tout lâché et que, rien. Plus rien. Mon âme... Qui es-tu ?
Je sais que tu es positive. Oui je le sens. En dépit des colères, en dépit du chagrin inconsolable, de la mélancolie, de l'abandon, de tout ce qui ne s'écrit pas avec des mots, mais se vibre en halo. Tout ce qui nous connecte à l'éternel sans mysticité, en spiritualité, en au-delà, de ce que l'on ne connaît pas. Mon âme... tu es l'amoureux et le monde, l'hermite et l'étoile, la maison dieu et l'arcane sans nom. Tu es le Tarot de mon invisible. Tu es ce qu'il ressent dans le silence et qu'il transcrit dans ses vers, la nuit. Tu es ces larmes de mon coeur qui nous brisent sur le temps. Tu es mon impuissance, et mon incapacité face à cette vie qui ne te reconnaît pas, singulière. Tu es tout et partie de moi. Tu es ce qui se ressent de moi, ce qui façonne leur intuition pour mieux me juger. Ce qui unit quand les corps sont tétanisés. Tu es le meilleur de moi. Partout et nul part, tu es ce qu'il ressent, et que je lui offre. Tu es mon rayon, mon halo, mon invisible, mon imperceptible, mon clair et mon obscur, ma palette de couleur, la maîtresse absolue de mes émotions. Tu es le parfum de mon être. Mon âme, tu es ce que je perds et que j'offre au diable silencieux quand je suis dans ses bras.
Je dédicace ce texte, à cette étoile cilée, qui me lie aux mots.
Ame* vôtre.
*Ame en esperanto signifie "Tendrement".
"Ecrire, c'est mesurer la perte"
La maladie de Sachs, Martin Winckler
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Love you black princess par Sysy serenity
Eternelle vénus.
Point d'auréole pour ma princesse noire avec sa paire de cornes. Ma diablesse est un ange d'une force diabolique. Divine démone qui taquine le paradis par la magie noire de la volupté. Son cur tel un soleil noir de mélancolie parle au Diable et son âme est une continuité de points noirs et or. Après avoir séduit la mort, elle lui prêtera sa langue. Sa langue noire comme une erreur qui macule ses souvenirs. Souvenirs que son esprit grave en son être : son tableau noir.
Elle porte un collier autour du cou. Ce collier noir est de ceux qui gardent leur solitude à l'intérieur. Elle ne le sent presque pas et il n'embarrasse ni ses gestes, ni ses cauchemars, ni ses rêves. Ses longs cheveux noirs répercutent l'ombre sourde comme un écho. Elle peint l'infini en noir.
Souffle brûlant, nuages noirs, insupportable Beauté.
Sa tristesse semble être un chat noir qui n'existe pas : sa misère noire. Le soleil éclaire la lune comme le diable éclaire la nuit de Dieu. Et l'Amour est ce Ciel d'enfer où le démon est le frère des anges ! La mort flotte comme une île noire dans un océan de lumière et reflète les mots noirs couchés sur le papier blanc ; voici l'âme mise à nu sur les trois mots les plus simples :
« je t'aimais ».
L'absence d'amour est une mort subite...
Vous comprenez ?
Ange déchu.
L'Amour l'avait tuée.
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Face à face, acte 1 scène 2 par --o_o--
Ce type là... y'a un truc qui m'échappe. Je n'arrive pas à assembler mes idées. Tout se brouille chaque fois que j'essaie de me concentrer. J'ai beau le lire, le relire ; m'arrêter, recommencer ; assise, ou allongée ; à toutes heures du jour ou de la nuit, il me bouleverse. Ses textes, presque tous... je n'y comprends rien ! J'ai l'impression qu'ils me sont destinés, que l'on se connaît, je veux dire intimement, et il vient me chatouiller, me caresser, m'interpeller, parfois même se moquer ou m'engueuler. Etrange. Bon sang, que je suis mal à l'aise. Faudrait qu'un jour j'arrive à lui dire autre chose que par des ptites réactions toutes plus creuses les unes que les autres. Pffffff, c'trop nul ça ! Mais je n'arrive pas à m'empêcher de continuer à le lire, je n'y arrive pas. Et j'fais pire ! Je dois être complètement folle ! Me prendre au jeu, de lui répondre. Surtout, pas à lui directement, hein, nan nan, mais à essayer de lui chuchoter aussi quelques mots dirigés. Bah quoi ! Y'a pas de raisons ! Ben non, ben voyons... y'a pas d'raison ma fille ! "A joueur, joueur et demi" lui ai-je dit un jour, à Lui... on sait où ça nous a mené... Alors allons-y gaiement !
Oh tiens un message... de mon auteur chatouillant ! Vite vite, arrête de ramer saloperie d'ordinateur !!
(lecture yeux plissés, nez retroussé, gratouille sur le front)
... oui... ok... faire quoi ?!! Mais il est fou !!! M'inviter ?!! Mais on n's'connaît pas ! On n'a même jamais échangé... pis à une pièce de théâtre ?! La première ?! Ben heu... c'est que... oh la laaaaa...
(se tortille les mains, mâche le bout de son crayon, prend une nouvelle page du carnet devant elle, se met à gribouiller un coin, tracer des traits, les relier, noircir les espaces, bruit du crayon agité sur le papier)
Allez, respire un grand coup, c'n'est rien, juste une petite invitation, de rien du tout. Tu y vas, tu regardes la pièce, et tu t'en vas. Voilà... tu y vas, tu regardes la pièce et tu t'en vas... Et s''il m'invite, aïe ! Alors euh... réfléchis réfléchis réfléchis... ben heu s'il m'invite, déjà tout dépens à faire quoi... restons simple... un café ! je n'accepterais que l'invitation pour un café... Ouais voilà, c'est ça. J'accepte alors ? Des fois que j'en ressorte plus instruite, ça vaut ptêt le coup non ?! Allez vas-y, fais pas ta sucrée, réponds, va...
(bruits de clavier, lampée d'un pisse-mémé refroidi, clic de souris).
Bon bah... on verra bien maintenant ! Je suis complètement foldingue ! Si je racontais ça à Malou... j'l'entends déjà rire tiens !
(Bip de l'arrivée d'un message)
"A ce soir, biz"
Quoi ? Déjà 19h ? Vite vite vite ! Je suis en retard ! Un jour je comprendrais que partir à l'heure H de son rendez-vous induit inévitablement d'arriver en retard ! Il commencera sans moi tant pis, ça m'évitera de le chercher dans la foule, je déteste ça. Hiiiii que je suis pestouille, je m'adore.
(bip de téléphone, un texto, fouille son sac, fouille son sac, fouille son sac...)
"Ca va commencer, où es-tu ?"
Comme prévu ! Ca va je suis présentable là ? Oh c'te tête !
(se recoiffe devant un rétro-viseur de camionnette garée devant le théâtre, pince les lèvres et essuie le rouge qui a débordé, battement de cil façon biche, rit).
Gooooooo !!!
(L'ouvreuse lui demande son nom)
Oh mince... Qu'est-ce que je dis ? Je sais pas ce qu'il a dit moi !
- Maude Binocles
Yeah ! J'ai tout bon ! Mon pseudo comme un mot de passe ! Il avait tout prévu. Ca c'est de l'attention qui me touche. Tsssss... Non non non, on a dit, juste regarder la pièce, et c'est tout ! Pas d'états d'âme, pas de sentiments, pas de ressentis, rien !!
(Lampe de poche dans le noir de la salle, une pièce pour elle, traditions obligent, chuchotements, gens qui se lèvent)
"Pardon, oui excusez-moi, pardon, voilà, merci, ça va aller, bougez pas, plus, rhooo ça va !"... Assieds toi vite tu gênes tout le monde. Une ptite bise, vite fait et tu te cales au fond du siège. Respire bien...ça va aller.
- Salut
- Salut
(une petite bise, se déshabille, se démène avec ses pelures, les gens râlent, elle se ratatine au fond du siège)
Oh purée ! J'arrive pas à me concentrer ! Cette présence là, après tous les mots que j'ai lu, toutes les poésies, les contes, les désirs, oh la laaaa... "Mademoiselle Julie" et Strindberg peuvent bien aller se rhabiller ensemble tiens ! Ah ah chui con ! Il l'a écrite pour faire jouer sa femme ! Ok faudra pas oublier de le replacer, ça f'ra bien. Mais pourquoi a-t-il choisi c'te pièce ! Rhooo pis ce huit clos si tragique là, pfffff, étouffant... J'vais pas pleurer, non j'vais pas pleurer... J'aurais l'air de quoi ! Je me calme... Tout va bien. Si si, tout va bien... Rappelle toi, se concentrer sur une sensation physique... ok, mes fesses sur le siège ; Penser à une couleur derrière l'arcade de mes sourcils... ok, du blanc...
(Respiration lente, le temps s'écoule, fin de la pièce, applaudissements, saluts des artistes)
Envie de fuir ! prends tes affaires, il te suivra ne t'en fais pas, bouscule les gens, on pensera que t'as besoin de vite retourner chez toi cause d'un nounou trop chère, ça ira, les gens s'inventent tellement d'histoires ! Ouais j'vais faire ça ! C'est un bon truc ça, de fuir !
(Il se lève aussi, et en la suivant)
- On va boire un café ?
(elle se retourne, sourit, fait un signe de tête, et à voix douce)
- Oui, d'accord, si tu veux...
(Ils s'installent)
- J'aI beaucoup aimé la pièce et toi ?
Ne panique pas ! Ne panique pas ! Surtout... ne panique pas !
(Elle lui sourit)
http://youtu.be/RXnQPnHjJ_0
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On vous en dit plus long : Séquence Deux par Annaconte
« Au début, on ne lit pas. Au lever de la vie, à laurore des yeux. On avale la vie par la
bouche, par les mains, mais on ne tache pas encore ses yeux avec de lencre. Aux principes
de la vie, aux sources premières, aux ruisselets de lenfance, on ne lit pas, on na
pas lidée de lire, de claquer derrière soi la page dun livre, la porte dune phrase. Non,
cest plus simple au début. Plus fou peut-être. On nest séparé de rien, par rien. On est
dans un continent sans vraies limites et ce continent cest vous, soi-même. Au début,
il y a les terres immenses du jeu, les grandes prairies de linvention, les fleuves des
premiers pas, et partout à lentour, locéan de la mère, les vagues battantes de la voix
maternelle. Pas de livre là-dedans. Pas de place pour une lecture, pour le deuil émerveillé
de lire. »
Cest très beau -seule l'idée de deuil peut surprendre mais la suite éclaire sur cette notion de Paradis perdu- et cest de Christian BOBIN, quon laime ou pas, dans le texte liminaire à Une petite robe de fête, Gallimard, 1991
Plus tard, avec lécole, il y aura lapprentissage, et puis les découvertes. Puis lobligation, avec très vite lennui pour beaucoup.
Pour ma part, chers petits, je ne mennuyais guère en vérité. Javais trouvé mon école buissonnière et je lisais sur des chemins de traverse !
Jai toujours eu un livre entre les mains, ou dans mon sac, cest encore aujourd'hui ma marque de fabrique. Un sceau.
Un livre à dévorer et des yeux et de lâme.
Que je ne lisais pas. Pas vraiment.
Pas de la bonne façon en tout cas.
Je ne suis pas un bon exemple, ne le suivez pas.
Cependant c est ainsi, et paradoxalement, mes touts petits, que votre grand-mère est parvenue, néanmoins, à obtenir son baccalauréat honorablement, sans avoir jamais lu intégralement ni La Princesse de Clèves (Cet ouvrage délicat et précieux « à ne pas donner à lire aux guichetières » tant il serait dommage -et cruel pour elles, de donner de lor aux pourceaux, dixit j'exagère à peine, Monsieur Sarkozy du temps de sa Présidence, quel mépris !), non plus Le Rouge..... ni le Noir !!!
Et par ma foi, jai réussi à survivre. Jusquici.
Ayant planché toutefois, à ma manière, sur luvre très « morale » de Madame de La Fayette que jai haïe comme personne, je détestais tout autant cette Clèves glaciale qui résistait à lamour et à Nemours, alors que moi-même tombais si aisément en pâmoison dès quun garçon de lécole dà côté me glissait un billet doux dans la main à la sortie des cours. La Princesse coincée du duc, -de Nemours s'entend,- navait plus de secrets pour moi, mais je la tenais en grand mépris. Nous étions à deux enjambées de 68, plus question de frustration, on s'aventurerait bientôt jambes nues sous la mini-jupe, la pilule en poche , la liberté d'aimer et tutti quanti.
Quant au Rouge et au Noir ( !) il ne fallait pas men parler ! Javais bien compris ce quétait le Rouge, ce quétait le Noir, et franchement les deux me donnaient des boutons. Cette histoire damour entre un précepteur séminariste et sa « maîtresse » Madame de Rênal ne mavait jamais convaincue. De malentendus en malentendus, de faux pas en faux pas, davancées en reculades, ce temps quil fallait aux deux jeunes gens pour devenir enfin amants (le devinrent-ils je nen sais rien, tout était dit à mots couverts dans le plus pur style stendhalien !), les quiproquos, bref, tout ça pour finir si mal, non, décidément, ce nétait pas possible !
Cette année là et celles qui suivirent, pleine d'abnégation, jai ouvert cent fois mon petit Livre de Poche jauni et froissé, écrit serré à la typographie minuscule, trois cents fois je lai refermé.
Et depuis lors je vouais une haine farouche à cet indéniable grand écrivain français qui disait tranquillement et sans que cela fasse même bondir la professeur-e militante pourtant au MLF à l époque, je le cite :
« Madame de Rênal paraissait une femme de trente ans, MAIS encore jolie. »
(Ce simple « MAIS » me mettait dans tous mes états déjà, je navais pas seize ans...)
Stendhal un mufle ? Voyez la suite. Il enfonce le clou !
« Cétait une femme grande, bien faite, QUI AVAIT ETE la beauté du pays..... »
(Je vous rappelle que cette "ancienne" beauté na que trente ans !!!)
Cela me défrise toujours ce genre de couperets !
(Ici aussi sur pcc, dailleurs. Mais cest une autre histoire)
Dans un autre genre, vous me direz, on aura aussi Balzac et son magistral « La Femme de Trente ans » -rien que le titre- quil définit gentiment comme un « chaos poétique », cest gentil...bon je reconnais « que lapparente restriction du champ de séduction à la trentaine » dans ce roman nest quapparente mais tout de même ! Cela fait du mal.
Oups, je vous vois vous agiter sur votre siège, il est déjà seize heures, à la bonne heure, lheure du goûter !
Tartines de pain beurrées et chocolat râpé , cela vous va ?
Avec un verre de lait froid. Et un fruit.
Ne touchez pas les livres avec les mains grasses ! Vous allez les tacher !
La suite pour plus tard mes enfants !
Et si vous insistez, je vous raconterais lhistoire de mes deux derniers coups de cur : dabord le Rouge
Et puis le Noir !
Vous apprendrez ainsi, mes loupiots, qu'il n'y a pas d'âge pour la lecture, et les relectures surtout quand il s'agit de rattraper les lectures manquées !
:)
Musique !
http://youtu.be/3ZwZTm_nctQ En Rouge et Noir avec Jeanne Mas
Dédicace à Zaza curieuse de tout, qui parle comme un livre, qui dit qu'elle ne lit pas, bien qu'elle travaille dans une maison d'éditions ! (Dieu est grand !)
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L'âme de Sachs par Bretzelle
Chère inconnue,
J'ai envie de lire ce livre grâce à toi. Quel joli texte petite funambule! Tu as du talent!!!!! bravo continue d'écrire de la poésie! C'est si rare d'en lire ailleurs que dans des livres ou sur des murs (souvent les graphitis sont poétiques). Tu es très inspirante. Bien que j'aime les hommes cela me donne envie d' être ton âme!
Bien à toi
Bretzelle
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