En sortant je peux aussi bien tourner à gauche qu'à droite.Depuis que je le sais je tourne toujours à gauche.Il paraît que c'est plus court.
Un énorme camion-poubelle en stationnement bouche la rue et la vue. Bon je tourne à droite.Pour me guider je suis des yeux les lignes du bus, les lignes qui reçoivent les perches.Le prochain bus est annoncé. Le voilà, il est presque vide.
Dans le bus je dois me cramponner.Composter en me cramponnant, m'asseoir en me cramponnant. A peine installée je vois mon arrêt passer. Bon je descends à l'arrêt suivant. Parcourir un arrêt à pieds ne me fait pas peur.
Sans hésiter je prends la première rue en biais.Le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des côtés de l'angle droit. Cette certitude ma donne des ailes.
Je ne connais pas cette rue.J'avance de plus en plus vite.Je passe devant des boutiques,un immeuble en construction, une petite église dans un petit square.
La nuit commence à tomber. Je me rends à l'évidence, je suis perdue.
Je peux faire demi-tour, revenir sur mes pas et suivre bêtement le trajet du bus en sens inverse.
Pas le courage.Trahie par cette bonne vieille hypothétique hypoténuse j'enrage. Je cherche mon portable. Pas de portable.Trop c'est trop.
Une fois de plus je rentrerai en stop.
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Oublier Pythagore par Barioline
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L'ombre du doute par Lechainonmanquant
Petit à petit les couleurs disparurent, je pénétrais dans un monde en noir et blanc, les sons sestompaient faisant place au bruit de lagitation moléculaire, le sang circulant dans les artères faisait entendre son grondement caverneux.
Le contraste du noir et du blanc se diluait à son tour dans le gris, le sol se dérobait sous mes pieds pour rejoindre le plafond, jassistais impuissant au flottement de mon corps, à la mise en errance de mon esprit.
Lhorizon nétait quun lointain souvenir, mon passé sévanouissait derrière moi.
Je me retrouvais tout seul avec ma petite enveloppe devant lurne qui se voulait si transparente quelle mavait vomi de ma réalité me refusant la moindre virtualité.
Javais lair dun con ma mère avec ma petite enveloppe, peut être en avais-je aussi les paroles, tu sais cette parole si sensée qui mavait dit de me casser, oui ma mère jaurai du lécouter et ne pas croire que ma petite voix pourrait peser dans la décision.
Devant ce grand mur blanc, plus lamentable quun recueil de lamentations, nous étions nombreux à ressasser nos rêves bienveillants dun monde meilleur à venir, à vouloir dessiner lesquisse de lavenir de nos enfants. Une fois, encore une fois, nous voulions serrer dans nos bras ce démon qui nous paraissait si vertueux et qui nous attirait dans son nid dange.
Ce mur aussi blanc quune page décriture nous promettant contes et merveilles à découvrir, nétait que le linceul recouvrant égalités et libertés mortifiées à laune de la vanité du pouvoir.
Au pied du mur il ny avait pas de maçons franc ou menteur, il ny avait que des menteurs qui commençaient toujours leurs phrases par « je vais vous dire la vérité » et les terminaient par « ne les écoutez pas ils vous mentent ». Ils parlèrent tellement de transparence quils finirent par disparaitre de notre vue et nous infligèrent des cicatrices si profondes dans la peau que le doute se calcifiait pour léternité.
De la gauche à la droite de lédifice, ils étaient venus avec leurs pinceaux et sétaient retroussés les manches pour loccasion. Nos artistes avaient sorti gouaches et caran d'ache pour redonner vie à notre vie.
Sans attendre ils avaient commencé à dessiner leur projet tout en prenant soin de gommer au fur et à mesure celui de leur petit camarade de classe. Il y a des règles apprises sur les bancs de lécole qui ne sauraient souffrir dexception.
Le mur restait blanc immaculé des traces de gomme.
Lart a bien changé, aujourdhui le remplissage est moins important que de taguer de sa signature les phrases assassines.
Devant tous ces graffitis ma mère, je serre les poings, ma petite enveloppe nest plus quune boule de papier froissé, comme je lai été quand tous étaient daccord pour dire « vous savez les français ne sont pas idiot .. »
Lcm
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Haine ou Paix . . . par JANUS72
Premier long métrage réalisé par Paddy Considine avec Peter Mullan et Olivia Colman.
Film d'une Noirceur totale, constat des ravages fait par des "Gouvernement Libéraux", par cette Mondialisation à outrance, le "Marche ou Crève" imposé et évidemment la Clochardisation de toute une frange ouvrière qui rame depuis bientôt 3o années, dans la société Britannique, Européenne - Mondiale . . .
Quartier populaire de Glasgow, Joseph a la Haine, n'est que Colère et Rancur.
Sa vie et les casseroles collées à ses basques...
Peut-on encore appeler sa une vie ?
Lalcool, le Jeu et le Baston...
Une violence, une détresse morale et physique qui guident ses pas et le conduit toujours dans l'impasse d'un vie de merde.
Hannah tient une boutique de fringues et vie elle, de l'autre côté de la ville, là où les pelouses sont vertes et bien tondues, les pavillons tout nickels et les vies sans aucun doute clinquantes....
Ces deux-là vont se croiser, se percuter et . . .
Le film est Fort, brut, brutal, voire dérangeant, avec un Enorme Peter Mullan ( Braveheart - Trainspotting - My Name Is Joe - Les Fils de l'Homme ou Ordinary Decent Criminal ) & Olivia Colman (1er grand rôle) Superbe, déchirante de Vérité .
Les Prises de vue, cadrage et gros plans sont saisissants, accentuant encore la présence d'acteurs formidables.
C'est un Grand et Beau Film mais pas facile à encaisser.
Il faut sans doute être moralement au beau fixe pour ce type de" Film coup de poing", voire "arrache-tripes".
On en sort sonné mais le cinéma peut être parfois si puissant....
Ne rater ce Bon Film !
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The rain before it falls par Placid_et_muzo
Je ne sais pas ce que j'ai, si je suis un peu fou ou totalement déconnecté du monde, je dois vous avouer que je perds confiance malgré mes 6 ans, quand j'aime une fille.
je suis stressé, je ne contrôle plus mes émotions, je suis déboussolé, et je dis plein de choses incohérentes, et souvent, je commence à tout observer, à évaluer les risques, à calculer, toutes les lois de probabilités surgissent dans mon cerveau malade, de la loi du Chi 2 à la loi de Poisson, et alors je calcule tout ce que je dis, et ce n'est pas forcément bon en amour.
Si je dis à une fille : 'tu crois qu'il va pleuvoir' et qu'elle répond sournoisement ' j'en sais rien, t'en as de ces question à la con !!'
je commence à me dire doucement, que peut-être est-elle tombée amoureux de moi de façon éperdue ?
En d'autres termes, je suis assez flippant.
Mon voisin de classe, François, m'a dit pendant le cours de grammaire, que c'était vingt fois mieux d'être ami avec quelqu'un, que d'en être amoureux". Il a rigolé tout en se décrottant le nez.
Il a raison quelque part, mais d'un autre côté, la pluie, c'est trop bien, ça rend heureux les escargots et ça fait jouir les fleurs. Et ça participe à toutes les bonnes choses de la nature, et c'est pas moi qui le dit, je l'ai lue dans une interview d'Éva Joly parue dans Télé Poche, ma mère dit qu'elle est super intelligente car elle porte des lunettes vertes ou l'inverse je ne sais plus trop.
Bon, je reprends le fil tordu de ma pensée, hier après midi, après avoir récolté un 2/10 au contrôle d'écriture et un tirage d'oreilles mémorable, je m'affale sur mon pneu favori dans la cour de récré, Jessica s'assied à coté de moi et me demande en mâchouillant son chewing-gum au parfum envoutant fraise de bois, 'quel m&m's je préfère les bleus ou les rouges ?'
Je ricane 'mais c'est trop débilos comme question', Jessica sort un 'oh' avec des yeux qui donnent l'impression qu'il pleut dans sa tête malgré le bleu azur suspendu au dessus nos p'tites têtes.
J'ai alors compris que c'était elle, Jessica, l'élue de mon cerveau de martien.
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va-t'en par Skylon
En avril il a plu, je voyais rouge, j'ai marché, scandé, et aussi un peu pleuré à l'orée des somptueuses Lueurs de Dominique A.
Un soir de mai, j'ai bu du rouge, humé le jardin et, bavardant, j'ai fait une embardée. Suis tombée dans les rosiers, aussitôt ramassée par une équipée de chaleureux jardiniers. Venus à pied, à bicyclette, avec canette, nonchalant(e)s, et plus encore. J'ai sans doute du rêver mais je crois les avoir vu repartir vers la Seine avec leurs cannes à pêche.
Ce soir de mai, il a plu, j'me suis vautrée dans le rouge, planquée au beau milieu d'une foule d'étendards bigarrés pour me réchauffer et patienter.
Un grand merci aux jardiniers,
et une chanson du dimanche : http://www.youtube.com/watch?v=qsf-kuShjnc
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Chasseur d'éspérance par Elorah
Réfléchir
Mais pas seulement. Mettre tous ses sens en éveil, pour essayer de percevoir les infinies variations des couleurs. Voir au-delà de la parfois feinte réalité, car la nature du réel dépend de lobservation globale par tous les sens qui nous ont été donnés en cadeau, et dont nous nous servons trop peu
Décrypter les codes et les pièges et refuser une vision pessimiste et unifiée du monde et de sa destinée
Etre confiant dans une promesse de dépassement, lassurance dun « possible », dun au-deçà dune force motrice.
Aller, au-delà des apparences, vers lessentiel ; la clairvoyance, la clarté et la lucidité : lucidité dont la racine est « lux, la lumière » Clarté de la raison, outil de la pensée discursive et conceptuelle, qui sexprime à travers les abstractions et les raisonnements logiques mais en faisant aussi place à l'intuition
S'affranchir du confortable aquoibonisme qui nous paralyse, en appeler à l'intuition!
L'intuition d'un bouleversement possible...Intuition qui saisit lâme sortant de lombre dans le mythe de la caverne de Platon « Soudain, une lumière, comme un feu jaillissant, surgira dans lâme ».
C'est dans cette perspective de lumière, la pleine chaleur que je veux je minsérer même s'il marrive aussi de pénétrer dans la forêt, où règne lombre...
Entrer dans la forêt, comme dans les contes, cest errer dans un monde inconnu, plein de mystères, de peurs. Les contes nous parlent aussi du chasseur d'espérance, celui, qui passe régulièrement du monde de la civilisation au monde de la forêt....Qui passe de la lumière à lombre.
Le chasseur d'espérance c'est aussi celui qui retourne en conscience, vers la lumière après avoir côtoyé les zones dombre, lempêchant davoir un esprit alerte, mobile et libre
Ombres des pensées toutes faites, des idées adoptées par paresse ou par conformité, des illusions, ombres dune vie accaparée par lagitation , laccumulation dactivités sans fondement réel. L'ombre du vide à remplir, du terrible non sens.
Ombres de nos points de faiblesse quil nous faut mettre en lumière pour les « inverser » faire exister enfin nos potentiels, Au lieu de toujours accuser la fatalité de notre immobilisme
Mais ce noir qui nest nest pas une couleur, mais somme de toutes les couleurs, méne à la lumière ; Dans la pénombre , on peut trébucher, on peut se tromper, se perdre à jamais mais lombre, est aussi richesse : elle enveloppe toute chose, rend les limites floues et in fine renvoie à la lumière qui elle dessine nettement les limites, et permet avec la raison, de discerner
Lombre permet la maturation de nos pensées, elle ouvre la porte à lintuition
Einstein par exemple, raconte comment la solution surgit, après de longues et vaines recherches, tout faite, brusquement, comme un jaillissement de lombre vers la lumière
Avancer dans lombre, dans la nuit, cest avancer avec des errances, des tâtonnements pour retrouver ce que Jung appelle linconscient collectif.
Avancer toujours, dans le jour comme dans la nuit pour AGIR
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HONTE ! par Cypou
Pas envie décrire en vers ce soir
Pas envie de parler de politique non plus ; ras le bol
..heureusement que ce nest que tous les cinq ans
Envie de sortir de ma réserve de souffrance à attendre comme dautres attendent ou attendaient plus exactement un dénouement puisque tout est remis en cause.
Envie dêtre avec vous car rien nest pire que de se taire parce quon ne peut parler ; parce que lon présage que la lutte sera inégale, le pot de fer contre le pot de terre, ou alors parce que lon a plus la force de se battre .
Alors on rentre dans un mutisme qui tue ; on passe sa vie a se battre, contre soi même pour essayer de sen sortir, ou contre son agresseur qui lui dort tranquille.
Aujourdhui je pense à vous car lagresseur nest plus ; pour moi non plus il nest plus car personne nosera parler ; la honte ! ; chacun pour soi
comme en politique sauf que la il y a atteinte a la personne.
Il sagit dintégrité mentale ou physique mis à mal.
Vous avez compris que je parle de vous qui êtes ou avaient été agressées dans votre corps ou verbalement, insidieusement parfois, tout en petites touches comme pour mieux sacharner
Vous avez compris que je parle de ceux qui aujourdhui ne sont plus de ce monde alors que les assassins courent encore
..
Vous avez compris que je pense à vous, féministes ou pas car la nest pas le débat, qui vous indignaient sans pour autant parfois pouvoir lexprimer
..
Puisse un jour les hommes comprendre que le harcèlement moral ou sexuel doit être banni
.
Honte aux assassins qui ont amputé le meilleur de nous pour ne laisser que des épaves; honte aux parents qui ont maltraité les enfants ; honte aux législateur qui ne peut protéger ses concitoyens par des lois appropriées
..
Je ne décolère pas de souffrir et de vous voir souffrir qui pour avoir subit le harcèlement sexuel ou moral dun chefaillon ; dun patron ou de quiconque qui sait très bien votre situation de precarité liée a votre statut et qui de toute façon se sait invulnérable
.
Jamais plus je ne voudrai être obligé de pleurer ; pleurer en pensant a vous ; JAMAIS !
Honte à ces instances qui abrogent aussi facilement une loi que des législateurs incompétents lont créé
ou est lhumanité ?
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L'aventure est au bout du site par Embrun 12
Pour mon éternelle marcheuse
Il était un site où les gens prenaient plaisir à se rencontrer. C'était un bel espace, une riche clairière entourée de forêt, comportant un assortiment bigarré de petits buissons de styles divers, de placettes, de recoins avec des bancs de bois, et parfois des poufs aussi.
C'était comme un jardin mi-sauvage, mi-apprivoisé. Une grande place en composait le cur.
Ce site était un site commun. Hommes et femmes de tous âges et de toutes conditions s'y rendaient pour prendre des nouvelles des autres, pour échanger leurs impressions, parler du temps qu'il fait.
Ce jardin appartenait à tous ceux qui souhaitaient l'entretenir. Chacun pouvait y aménager un espace correspondant à son caractère, à ses goûts. Il pouvait diffuser la musique qu'il voulait, exposer ses lectures et prêter ses livres, proposer des émissions de radio, projeter des films. Tout cela dans un seul but, partager des facettes de lui-même et éveiller la curiosité, aiguiser lintérêt. Chacun s'enrichissait ainsi de la richesse des autres.
Certains écrivaient des textes, baptisés - en manière dantiphrase - du titre de « comme », parce quils avaient pour paradoxale vertu de ne point se ressembler. Celui qui le désirait pouvait réagir à ce « comme » et écrire à son tour qui un poème, qui une création littéraire, qui un essai philosophique, qui un commentaire politique, qui une tranche de vie. C'était un site qui permettait aux talents confirmés de s'épanouir, et aux talents cachés de sortir au grand jour.
Une autre particularité de ce site était qu'on y venait volontiers quand on se sentait seul. Ainsi, de nombreuses personnes arrivées là en curieux ou pour tout autre raison, finissaient-elles par se reconnaître et faire un bout de chemin ensemble. De nombreux couples se formaient ainsi. Pour une semaine, un mois, un an, et parfois pour la vie.
à suivre...
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Bouffées de chaleur par Elorah
Même dans léloignement et labsence
Je sentais ses pensées mentourer, menserrer, menvelopper
Cétait doux et chaud comme un duvet de poussin
Son amour vivait là en moi et me tenait une calorifuge compagnie
Source brulante d'énergie car avec lâge, devenue frileuse
Javais encore plus grand besoin d'un ardent tison ravivant
La flamme de lâtre de mon corps et âme
Mes poéles se hérissaient à la pensée de ne plus ressentir
Cette touffeur de lardeur , maintenant ma fièvre en effervescence
Et puis le climat à changé
Après quelques bouillonnements
Survint la tiédeur, Suivie de la désagréable fraicheur
De froides paroles toutes en légèreté non mesurée
Qui firent apparaitre la différence de nos centres de "gravité "
La froidure peu à peu, sinstalla, et les relations furent gelées
Nous laissant néanmoins tous deux dans lattente temperée
De la fonte de la banquise et du réchauffement climatique .
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Variation PCCéenne sur Paul Eluard par Abicyclette
Tu te lèves le comm se déplie
Tu te couches le comm s'épanouit
Tu es le comm détourné de ses abîmes
Tu es le comm qui prend racine
Et sur lequel un mot s'établit
Tu fais des bulles de silence dans le désert des bruits
Tu chantes des liens nocturnes sur les cordes de l'arc-en-ciel,
Tu es partout tu abolis toutes les url
Tu sacrifies ton temps
À l'éternelle jeunesse de la réac exacte
Qui voile ton profil en le reproduisant
PCCien tu mets au monde un comm toujours pareil
Le tien
Tu es la ressemblance
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La fin des haricots par Annaconte
Salon de Provence
« Son château, ses fontaines, ses musées, ses cours ombragées, ses commerçants sympathiques, sa Collégiale, ses églises, sa Maison de Nostradamus, ses savons, ses oliviers, ses platanes, ses cyprès, son thym, ses arbres fruitiers, ses moutons de Crau, son canal de Craponne, son Mistral, son soleil, sa patrouille de France, son école de lAir, son hippodrome, ses piscines, ses stades, ses boulodromes, ses bars, ses tennis, son golf, son parcours de santé, son triathlon, sa course de solex, son festival dorgues de Barbarie, sa Renaissance de Nostradamus, son festival de jazz, son festival de théâtre, son festival du rire, ses hôtels de charme, ses pizzerias, ses restaurants, ses crêperies, ses chinois, son couscous, sa paëlla, son aïoli, ses vins, sa daube, ses fromages, son foin de Crau, son école Nationale des Bergers, son office du tourisme, son Union des Commerçants, ses associations, ses écoles et lycées, sa mairie, ses salons de coiffure, ses marchands de chaussures, ses ruelles fraîches, ses foires, ses marchés, ses gares, ses carrefours, ses mecs, ses minettes, ses boîtes, son pastis
..
Et dire que tout ça va être noyé ! »
(Nostra dit Michou)
(By Impressionnable, Salon)
Salon est une adorable cité agréable à vivre, petite sur dAix en Provence avec sa fontaine moussue et ses rues bordées de platanes, provinciale comme sa voisine arlésienne ! jy ai vécu les plus belles années de mon adolescence entre le lycée et la terrasse du café proche, le ciné-club et la piscine, ambiance joyeuse post soixante huit, l'année éromantique et des amitiés magnifiques !!!
Tout ce texte est imprimé sur un de mes vieux tee-shirts XL des années 1997, que je conserve religieusement sans pouvoir men défaire
.
A loccasion il peut servir de chemise de nuit à une invitée surprise, qui adore la région !
Je vous propose de composer à votre tour un texte accrocheur pour célébrer votre ville préférée, votre village, ou encore votre propre personne,........ même pas peur !!!!
Sans oublier la chute et son pesant de cacahuetes !!
Carpe Diem en attendant.
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La révolution des crabes par Nonchalante
Petit dessin animé en noir et blanc auquel je reviens régulièrement car il concentre pour moi un maximum d'humour en un temps particulièrement jubilatoire. En bref, cette uvre me dilate la rate, m'éclate les zygomatiques, me met en joie...
La révolution des crabes n'a rien à voir avec ce qu'il vient de se passer en France. On ne saurait comparer des humains à des crabes, surtout à ceux là... les Pachygrapsus Marmoratus appelés aussi "chancres mous" ou "crabes dépressifs", tout un programme !
Ces pauvres arthropodes sont affublés d'une tare qui détermine, dès leur naissance, le sens que prendra leur vie et surtout la longueur du chemin qu'ils auront à parcourir et comme pour tout un chacun, ce chemin croisera celui de beaucoup d'autres et ce qui devra s'ensuivre, s'ensuivra. (l'art de tirer à la ligne).
Arthur de Pins a fait très fort lorsqu'il a conçu ce petit bijou de drôlerie et il en a été bien récompensé.
je ne peux donc que vous conseiller sa vision, ça ne vous prendra pas longtemps et si ça peut, comme pour moi, vous alléger l'humeur pour une bonne partie de la journée, alors n'hésitez pas !
http://www.youtube.com/watch?v=DdLehwjV4pc
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En mai fais ce qu'il te plaît par Street
J'aime tes genoux
quand la belle saison revient
que tu revêts un pantalon court
J'aime tes genoux
caresser leur rondeur
apprécier leur douceur
J'aime tes genoux
passer la main sous le tissu
tenter l'aventure
J'aime tes genoux
Découvrir un objet contondant
qui n'a rien d'une breloque
J'aime tes genoux
tu dis qu'elle est bien vieille
presque un modèle de collection
J'aime tes genoux
quand ils m'accueillent
pour une drôle de génuflexion
bijou caillou chou genou hibou joujou poupoupidou !
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Ponyo sur la Falaise par Gaiainhesky
S'il est bien quelque chose de peu ordinaire dans le cinéma de Miyazaki, c'est sa capacité à nous catapulter de notre strapontin de cinéma non pas jusqu'à l'écran, ni même dans un quelconque univers diégétique, mais rien de moins que jusqu'au ciel. Au firmament où brille la plus belle étoile qui soit, la plus scintillante, celle qui guida naguère les Rois Mages jusqu'à Bethléem, celle encore qui nous révère, dans nos nuits les plus obscures, toute la munificence du monde. Cette étoile n'a rien de réel. Pourtant sa lumière suffit à mener tous les navires à bon port, toutes les muses à leurs poètes, et l'âme-soeur aux doux rêveurs. Cette étoile que constitue le Rêve.
Ponyo ne constituera pas l'intrus dans la filmographie de Miyazaki. Il est certain que des grands Maîtres, nous attendons de grandes oeuvres, et qu'aux fanatiques de cet illustre réalisateur natif du pays du soleil levant, l'erreur n'est pas Miyazakienne. Il est vrai cependant que Le château ambulant (2005) aura pris les traits pour certains puristes d'une cruelle déception (avis que je suis à des lieues de partager, tant me paraît puissante la valeur symbolique du récit), néanmoins il semble bien que le nouveau chérubin du Maître fasse l'unanimité cette fois.
Un passage tout particulièrement m'a fortement marquée : lorsque dans Ponyo, l'enfant et la mère attendent dans leur maisonnette la passage du bateau sur lequel le père de famille est capitaine (par conséquent toujours absent) et que celui-ci communique avec eux par le biais de signaux lumineux, afin de leur transmettre tout son amour. Vous me jugerez sentimentale sans doute, et vous n'aurez pas tort, mais ce passage particulièrement m'a semblé d'une grande justesse. La nuit est tombée . Mère et fils sont si proches que cette union sacrée ne fait que renforcer le manque de figure paternelle. Dans cette intimité presque douloureuse tant elle leur semble naturelle, et si joyeuse malgré tout, plane le sceptre de l'absent. Que l'on suppose fantôme, ombre passante d'un bateau. Qui prend pourtant tout l'éclat d'une lueur fendant l'obscurité pour embraser le ciel, embraser le fils et la mère. Pour que se comblent les années perdues. Pour attirer les regards de la maisonnette vers la mer, vers le ciel où continue de briller inlassablement l'étoile du rêve. Ceux qui se réalisent.
Et c'est dans cette demi-place au sein de la famille que se glisse un demi bout de fille, Ponyo, hybride de poisson à visage humain. Cette sirène moderne n'est pas sans rappeler l'histoire du prince Blub et de la sirène de Pierre Gripari, ainsi que celle d'Andersen. Comme cette dernière, elle est menacée de devenir écume, le jour où Sosuke cesserait de l'aimer. Il est difficile de s'empêcher de percevoir ces battements de coeur, de ne pas compter, ainsi que Ponyo, les secondes d'éternité que constituent ces moments de tendresse partagée.
La crainte de voir Sosuke "chausser les palmes" de son père s'accroît, durant le film, légitimée par les plans qui campent l'enfant fasciné par la mer, par les bateaux (le bateau-bougie miniature), sa connaissance du code de communication fluvial, et finalement concrétisée par le geste symbolique de Sosuke coiffant la casquette de capitaine, réplique exacte de celle de son père.
La fin cependant semble contrarier cette destinée préprogrammée : l'enfant accepte Ponyo dénuée de ses pouvoirs magiques, ayant choisi par amour de devenir humaine.
Il semble finalement que Sosuke n'était point destiné à conquérir les mers, mais le trésor qu'elle renfermait.
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Et vous trouvez ça drôle ? par Brunooz
*** pour un humour sensé - contre l'absurde ***
L'humour déjanté, vous trouvez, ça fait envie ?
Déjà l'image : un virage en vélo, le pneu qui sort de sa jante, le crissement du métal sur le gravier, la longue glissade sur le bitume.
brrrrrr, ça me glace les sangs.
La drolerie intrinsèque de l'absurde m'échappe.
Ne sommes nous pas déjà cerné par le non-sens.
La nuit oppressante de l'indistinction à l'affut du moindre vacillement des faibles lueurs de l'être.
Entropie ! Force du chaos ! Non !!!
L'Absurde, il ne passera pas par moi !
Vive la clarté !
(et ceux qui me connaissent pourront témoigner de mon attachement à un discours clair)
*** pour un comique correct - contre les iconoclastes ***
Et tous ces con[ne]s qui se réclament de l'incorrection politique pour sortir leurs blagues nauséabondes.
Cette unanime dénonciation de la pensée unique,
ce rire gras du tortionnaire,
ce rire benêt de l'enfant déclenché par "Caca", "Prout",
ce rire sardonique des hyènes cernant leur proie,
ça mène quelque part ?
On devrait rire de tout ?
Quel courage chers iconoclastes, bravo vous êtes brillants !
(je ne donnerai pas d'exemple des fois que nous n'ayons pas les mêmes anti-références)
*** Louanges de l'oeuvre ***
Dans la première BD de ce jeune auteur, un lecteur sommaire pourrait y voir un humour déjanté et iconoclaste.
Il aurait tort !
Il s'agit d'un conte moderne, entrainant, empreint de fantastique.
On sent bien qu'on ne comprend pas tout mais,
la subtilité des références que l'on saisit nous le montre,
cela tient à la richesse du paysage bien plutôt qu'à quelque incohérence.
Et d'ailleurs qu'importe, cela donne au texte la profondeur de ces contrées nouvelles et familières.
Il y a aussi des notations qui mériteraient la censure de la police de la pensée, euh je veux dire de la bienveillante opinion commune.
Mais l'absurde y sert d'antidote.
La désinvolture qui les amène fait tourner en sourire ce qui pourrait être grimace.
Un dessin à la plume maitrisé, d'audacieux monochromes, font qu'il s'agit bien d'un travail d'artiste et non d'une simple historiette illustrée.
Et puis ... vous avez qu'à juger par vous-même :
http://www.leonmaret.com/index.php?/bandesdessinees/course-de-bagnoles/
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Justin ou deux - 1 par Milude
Je mappelle Justin. Ça veut dire «juste un». Pourtant, je ne suis pas tout seul. Jai un frère jumeau, Colin. Nous avons le même âge, les mêmes cheveux roux, la même figure, les mêmes yeux noirs, mais nous ne sommes pas pareils. Moi, je grandis, je marche, je vais à lécole, je fais du vélo et des bêtises, je dis des gros mots, je me bagarre. Colin ne grandit pas, ne marche pas. Il est petit, maigre et pâle. Il reste couché dans son lit ou assis, attaché dans son harnais. Il sest inventé un nom, Colissimo, car il est transporté comme un colis par tout le monde, les parents, le kiné, linfirmière, du lit au fauteuil, à la baignoire, aux WC, et retour au lit. Tout le monde rit, les parents, le kiné, linfirmière, ils disent Colissimo. Moi, je dis Colin.
Colin et moi, nous jouons ensemble. Maman installe Colin dans son harnais, moi japporte plein de jeux sur la petite table du lit, des légos, des voitures, des pistolets. Cest moi qui invente les jeux. Je raconte et je mets les jouets dans la griffe de la main droite de Colin, et après il se débrouille avec les deux doigts mobiles de sa main gauche. La police poursuit les voleurs, les soldats font la guerre, les fusées senvolent et explosent, les voitures font des tonneaux, les pompiers arrivent à toute allure, la sirène hurle, on rit et on crie, je cours partout dans la chambre, je saute dans les coins, Colin rit, puis il sénerve car il narrive pas à appuyer sur la gâchette, ou à attraper une voiture tombée trop loin de sa main, alors, il jette tous les jeux par terre avec ses drôles de gestes saccadés, il crie de sa drôle de façon de crier, il pleure et suffoque et narrive pas à reprendre son souffle, et Maman arrive en courant, le détache du harnais avec ses mains tremblantes, le berce, le câline : Là, là, mon petit Colissimo, mon Colin chéri, ce nest rien, je suis là, Maman est là, ne pleure pas, tout va sarranger. Elle lembrasse, Colin se calme, ses yeux sèchent, les yeux de Maman se mouillent, moi je les regarde, je reste à les regarder, je voudrais les faire rire, faire le clown, mais je ne sais pas quoi faire, quoi dire, et Maman me voit soudain et me gronde : Quest-ce que tu as encore inventé ? Tu ne peux pas jouer au moins une fois calmement au lieu de lénerver. Tu lui fais mal ! Allez, reprends tes jouets et va jouer tout seul dans ta chambre !
Je naime pas être tout seul dans ma chambre. Alors, moi aussi, je crie, je pleure, je donne des coups de pied dans la porte. Mais Maman ne vient pas, et le soir Papa me fait la leçon : Colin est très malade, tu dois être gentil avec ton petit frère. Moi, je réponds en colère : Ce nest pas mon petit frère, cest mon jumeau !
Les mois, les années passent. Je deviens grand, costaud, je suis très grand et costaud pour mon âge, comme si je grandissais aussi pour Colin. Je vais à la grande école, jai des devoirs à faire le soir. Jai un copain pour jouer dehors, Max. Il habite dans la maison dà côté. Chez lui, il ny a pas de Papa, mais deux grandes surs. Cest un trouillard et cest moi le chef.
Colin est de plus en plus pâle et faible. Lui, il apprend à être très malade. Il reste à lhôpital très longtemps et il me manque. Je vais jouer dans sa chambre vide. Maman et Papa parlent tout bas entre eux. Je suis insupportable.
Et puis un jour, enfin, Colin revient. On linstalle dans sa chambre, dans son lit, maintenant il restera toujours allongé dans son lit, il est trop faible pour jouer à être un colis.
On lui demande ce quil veut, il dit : Je veux voir Justin.
Papa me fait la leçon. Maman me fait promettre dêtre sage, de ne pas crier, de ne pas sauter. Je promets, je promets.
Je massois à côté du lit, sur la chaise placée de biais pour que Colin puisse me voir sans tourner la tête. Jai peur et je suis content en même temps. Je ne dis rien. Je nai pas didées. Je ne crois pas quon pourra jouer ensemble maintenant, lui transparent dans le lit, moi flamboyant sur la chaise. Je ne dis rien.
Et Colin parle.
(A suivre...)
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Tu veux voir mon chou-fleur ? par Tsuk les fraises
- Chou-fleur
- Tomate
- Poivron
- Salade
- Cafard
- Chou-fleur
- Chou-fleur
- Tas perdu
- ??
- Fallait pas dire chou-fleur, tu ramasses toutes les cartes, cest à toi.
- Cafard de poivron
- Poivron
- T'as perdu, fallait pas dire poivron, à cause du cafard de poivron
- Salade
- Tomate
- Cafard de tomate
- Caviar
- Tas perdu
- ??
- Fallait pas dire caviar
- J'ai pas dit caviar
- Si tu l'as dit
- Tomate
- Tomate
- Tomate
- Fallait pas dire tomate, il a dit tomate avant
- Poivron
- Chou-fleur
- Chou-fleur
- Tas perdu
- Cafard
- Heu
- Tas perdu, tas pas le droit de dire heu
- Cest chiant ton jeu
- Tu veux quon joue à quoi ?
- A faire des bébés
- Tomate
- Je veux plus jouer
- Poivron
- Poivron
- T'as perdu, t'as dit poivron
- T'en n'a jamais marre de jouer ?
- Cafard de salade
- Tomate
- Tomate
- T'as perdu
- Nan, c'était un cafard de salade
- Oui mais t'as dit tomate
- Arrête ou je pleure
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Souvenirs d'enfant par The Dreamer
Cétait un jour dhiver où janvier embrumé
Lançait sur les carreaux des fleurs, le paysage
Semblait un lourd flacon dun liquide abimé,
Sur une sombre mer que le ciel dévisage.
Jétais seul, javais froid et javais deux printemps,
Du haut de mon chagrin, presquautant que trois pommes
Et la cloche sonnait et leau, de temps en temps,
Mouillait - trois petits bonds - les joues des petits hommes.
Posé sur locéan, voguait un long vaisseau,
Sans rame, ni hauban, sans corde, ni voilure.
Habillé tout de gris, jétais saute-ruisseau,
Sous logive des nefs et javais fière allure.
Ta main serrait, sais-tu, léclat de nos étés ?
Un plus un, cest si peu et si fort, quand vient lheure.
Jaccrochais nos deux curs aux vitraux pailletés
Et mes larmes aux trous rouillés du chantepleure.
Et puis jai vu lalcôve et les regards denfants,
Serrés sous les hauts murs, grappes et ribambelles.
Voler ta robe blanche et tes chapeaux bouffants,
Dis, Maman ! Les baisers, lambre des mirabelles !
Senvolent-ils aussi, les lits, les longs couloirs,
Lombre des lendemains, les mots et les fenêtres
Et tout ce qui nous tient : les bras et les mouchoirs
Et ma tristesse sous le parfum des
peut-être ?
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Les bonnes blagues de mon ami Daniel par Abicyclette
Stooop
Amis qui travaillez, amis qui ne travaillez pas, détendez-vous 2 mn du cervelet et faites une courte pause-café avec les blagues de mon ami Daniel
repartez au boulot joyeux en augmentant votre productivité
il y a en a pour tous et toutes.
Pour les amateurs dart pré-impressionniste et de charcuterie :
Ne pas confondre : Le boudin au mètre - mettre un boudin et le Maître Boudin.
Pour les amis des sciences et des bêtes :
Ne pas confondre : Le « mètre étalon », conservé au pavillon de Breteuil - le « mettre étalon » qui indique une zoophile chevaline - le « Maître et talon » clairement orienté féticho- maso.
Pour les incroyants :
Si devant le Créateur tu poses la question : "Dieu pois chiche?" et quil te répond : "douche" tu sauras un peu tard que le paradis existe.
Pour les groupies de feu Eric Besson :
"Je préfére un délateur zélé à un zélateur dévoué"
(Nicolas Sarkozy, propos de campagne 2007)
Plaidoyer pour le futur budget de léducation nationale, les professeurs de mathématiques et de géographie :
"Dreux fois Troyes = Sète
.. désolé Msieur, peux pas faire mieux"
Pour les pourfendeurs de formules toutes faites et amateurs de Jazz :
"L'art pépère c'est là où gît l'esprit "
(Dictionnaire frelaté du Jazz
. Il faut connaître Art Pepper et Gillespie)
Pour les braves cons
Il n'y a pas d'heure pour les braves, pour les cons non plus d'ailleurs ; quant aux braves cons, la question reste posée.
Pour les gens de bonne compagnie, pour la pensée unique :
« Le Pen à ouïr, tête d'haineux"
(un anonyme anti FN)
Pour mes amis libidineux, débauchés, licencieux :
"A l' auréole d'un Saint, je préférerai toujours l' aréole d'un sein"
(St-Sulpice sous l'emprise du cannabis)
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Voilà c'est fini, vous pouvez vaquer à vos occupations
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Les bonne blagues de mon ami Daniel ( déclarées dutilité publique - journal officiel du 30 février 2012)
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Dieu surveille les bretelles par Sablaise1
...et aussi les roues des bicyclettes et un tas dautres choses, mais je lignorais jusquà ce 18 avril où jai vu sur France 5 un émission sur les amish.
Passionnant, le documentaire « Quitter les amish » vous immerge dans un monde incroyable à travers lhistoire dEphraïm, un trentenaire marié et père de famille nombreuse, qui se révolte contre sa communauté avant dêtre excommunié.
Il ne faut pas grand-chose pour être excommunié chez les amish.
Par exemple tu es homme et tu portes des bretelles comme cest la règle, mais tes bretelles sont un centimètre trop larges ou ne se croisent pas dans ton dos exactement au bon endroit
tu te fais exclure de la communauté.
Et je névoque pas sans frémir celui qui oserait porter une ceinture parce que là, en plus de se faire jeter, il aurait de grandes chances de terminer en Enfer.
Va savoir pourquoi, Dieu naime pas les bicyclettes avec des grandes roues et on voit circuler partout des adultes sur de drôles de trottinettes. (Une pensée pour les Abi, père et fille).
Dieu naime pas non plus lélectricité dans les maisons, cest pourquoi Ephraïm passe des heures à se bricoler une installation téléphonique sans fil fonctionnant avec une batterie.
En fait il ny a pas grand-chose que Dieu aime à part que lon trime dans les champs du matin au soir et quon lui donne une nouvelle âme tous les ans.
Ephraïm se conforme aux règles bien quelles lui paraissent de plus en plus absurdes mais paradoxalement il va tomber à cause de sa trop grande foi.
Car Ephraïm aime lire la Bible et la commenter avec dautres, or chez les amish il est formellement interdit de parler de la Bible en dehors des murs de sa maison.
Horreur ! Ephraïm a été pris en flagrant délit de commentaire de Bible dans la rue et son cas fait lobjet dune procédure dexcommunication.
En attendant quon statue sur son sort, il devient pestiféré. Aussi lorsque son épouse porte gentiment comme elle le fait chaque semaine une part de glace maison à sa belle-mère, revient-elle dépitée avec la glace désormais satanique toute fondue dans sa coupelle.
Enfin la décision dexcommunication est prise et la petite famille doit quitter définitivement la communauté et perdre à jamais parents et amis, car nul na le droit de revoir lexcommunié sauf à subir le même sort.
On retrouve Ephraïm dans le monde un an plus tard.
Les changements sont infimes, il a coupé sa barbe, sa femme varie la couleur de sa robe longue, ils sont équipés de téléphone et de voiture.
Ephraïm continue à travailler la terre du matin au soir et à faire un enfant tous les ans. Il fréquente assidûment un temple évangéliste et, puisquil en a enfin le droit, consacre la majeure partie de ses loisirs à répandre la bonne parole dans la rue.
« Tout ça pour ça ! » pense-t-on un peu déçu jusquau moment où Ephraïm sautorise une vraie journée de détente pour emmener sa femme et ses enfants découvrir la mer.
La liberté est vraiment là, cest lessentiel, quel que soit lusage quil choisit den faire.
Ephraïm mon amiche bonne chance ! Tu as pris une décision difficile mais cest la bonne.
Sois en sûr, si jamais ton Dieu existe, il se fiche pas mal des bretelles, des roues des bicyclettes et de tout le reste.
(En lien ci-dessous la photo dEphraïm en famille et lhoraire de rediffusion du documentaire le 15 mai prochain à une heure impossible
donc à vos enregistreurs !)
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