Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all 5180 articles
Browse latest View live

Chat et là par Joelledu93

$
0
0
Les chats sont partout. La chatte de mon "colocataire" (mon ex-mari, qui doit bientôt emménager dans son propre appartement) s'appelle Gomette. Pourquoi pas s'appeler Gomette ? Certains chats s'appellent bien "Thomas 0'Malley", "Berlioz" ou "Toulouse". Je n'ai rien contre Gomette. Elle est câline, affectueuse, douce. Mais c'est une chatte. Quand je m'assieds sur mon lit, j'entends un miaulement de surprise, voire protestataire (quelle idée a-t-elle de se fourrer sous la couette, tout de même !), quand je me lève la nuit pour aller vous savez où, j'entends un miaulement (quelle idée d'avoir faim à 1 heure 09, tout de même !). Bref, les chats sont partout : dans les noms de nos villes (Châlons-en-Champagne, Chaville, Château-Gontier, par exemple), dans nos forêts, mers et montagnes (chasseurs, chalutier, Chamonix), dans les jeux de notre enfance (chat perché), dans nos danses (cha-cha-cha), dans notre histoire (l'Egypte ancienne et les sorcières de Salem). Quand minou fait le clown en jouant avec les lanières de notre sac à dos, on dit "Chat-pitre" ; quand il est hargneux et qu'on a envie de lui en coller une, on dit "Chat-teigne" ; quand il sent l'odeur du poisson (vous savez, celui qui agrémente nombre de nos salades froides), on dit "Chat-thon" ; quand, excité, il court dans toute la maison, on dit "Chat-rivari". Amis/amies de PCC, je veux juste vous apporter un peu de chat-leur. Bon, je vais vous laisser, car vous avez certainement d'autres chats à fouetter et vous avez peut-être envie de chat-ter avec vos amis. Sur ce, chat-lom.

Requiem par Ermia

$
0
0
Dans les chemins de la musique Avec pour magnifique compagnon Giusieppe, M'initiant aux anges, M'apaisant d'une sombre tristesse De l'insatiable manque de toi, Ou la blessure de l'absence mortelle Reprend ses aises sans cesse, Dans les chemins de la musique, Vous musiciens subliment complices Qui nous étreignez si bien le coeur Qui vous a inspirés? Etiez-vous hommes touchés par un souffle divin Ou archanges parmi les vivants, Là, pour assouvir les passions humaines, Combler les maux par vos mélopées audacieuses Et débrouiller les âmes en écueils. De ces deux royaumes d'où vous vient La légende de la première musique? Ô vous élus de la création Au seuil des deux mondes Lui, peut-il jouir encore de vos Arias? Est-il submergé infiniment de vos ondes mélodiques? Ou est-il, hélas, condamné Au silence mal accordé du néant? Et quand nous y seront, Moi devant toi, Pourrons-nous, enfin Au détour dune longue tourmente Nous abandonner de nouveau à vos airs célestes, Ceux qui fusionnèrent en nos saisons légères Nos esprits et nos corps éphémères, Ou, alors, les chemins de la musique S'épuisent-ils au portail des ombres, Et soumettent nos essences fugitives Au Requiem du silence. A l'espoir de l'autre règne, A la louange d'un "lacrymosa" emportant nos sentiments Puissé-je au jour dit En passagère d'une partition M'enflammer vers le récital mystérieux Et vibrer avec tout les chants du monde. Ermia

Albâtre pour les bellâtres par Jules Félix

$
0
0
L’émission médicale de Michel Cymes et de Marina Carrère-d’Encausse, "Le Magazine de la santé", qui est diffusée tous les jours après le déjeuner sur France 5, est suivie par de nombreux petits vieux. En particulier, par Germaine et Ernest. Mais le dimanche, il n’y a pas d’émission. Qu’importe. Car il y a parfois bien mieux. Dimanche 22 avril, pour certains, pour beaucoup de monde, c’était une journée électorale. Premier tour. C’est important, une présidentielle. Crucial même. Ce l’était aussi chez Germaine et Ernest. Mais pour Germaine et Ernest, il y avait encore bien plus important. Leur gendre les avait invités dans sa maison avec tous les enfants et neveux. On pourrait presque dire que c’était prévu depuis longtemps, depuis des décennies. Mais peut-on vraiment prévoir ceci ? Car Germaine et Ernest sont des gens civilisés, ils forment un couple on ne peut plus officiel. D’ailleurs, convictions religieuses ou petit-bourgeoisisme de province, ils ne supportent pas trop les couples non mariés. « Cela ne se fait pas » ont-ils encore cela dans la tête. Enfin, je parle surtout de Germaine, car l’Ernest, lui, avec sa bonne humeur, est prêt à toutes les concessions pour la paix des âmes. Avant, il y a une génération, ils n’invitaient dans les fêtes familiales les conjoints que s’ils étaient dûment mariés, ou alors en instance. Ils sont pour la liberté mais pas celle de l’union. Maintenant, ils ont bien dû mettre beaucoup d’eau dans leur vin, parce que leurs petits-enfants représentent bien la société actuelle, avec ces couples non mariés ou ces familles recomposées, des enfants pas issus des mêmes doubles parents, des demi-frères etc. La fête de ce dimanche-là, c’était justement pour fêter leur couple. Soixante-quinze ans de mariage ! Les noces d’albâtre. Tout le monde ne pourra pas en faire autant, je le sens bien, autour de moi. Soixante-quinze ans de mariage. Cela fait remonter avant la guerre. La Seconde, il ne faut pas exagérer. Quelques mois après le Front populaire. N’en parlons pas, la perspective d’une nouvelle victoire de la gauche, après Blum, Mollet, Mitterrand et Jospin, cela les rendrait malade s’ils n’étaient pas entourés d’affection. Ernest, j’en avais un peu parlé il y a quelques temps, va tranquillement sur son siècle. Il avait reçu sa quatre-vingt-dix-neuvième bougie le mois d’avant. Il n’a pas bougé en trente ans. Un peu ankylosé mais il fait sa gymnastique tous les jours et le moral tient merveilleusement. Germaine, elle, attend encore trois mois avant de franchir le cap des quatre-vingt-dix-sept bougies. Les nombres-là sont pharamineux. Atteindre à eux deux cent quatre-vingt-seize ans, dont cent cinquante années communes, qui dit mieux ? Ils attendent toujours la descendance dans la cinquième génération, arrière-arrière-petits-enfants. Techniquement, ce serait possible, il y a même les deux géniteurs candidats, mais vous comprenez, il faut attendre un peu, en cette période de difficulté, de crise économique, la fin des études, un boulot stable, au moins pour l’un, un logement correct etc. Alors, il faudra peut-être encore attendre cinq ans, dix ans, ça va être dur… L’âge moyen pour mettre au monde la première fois est, il me semble, passé à vingt-huit ans. C’est très vieux, n’est-ce pas ? Sauront-ils attendre si loin ? Parmi les convives de cette fête dominicale, il y avait la sœur. Celle de Germaine. Je vous en avais déjà beaucoup parlé aussi, d’elle, de Lucienne. C’est une petite sœur. Elle n’a que quatre-vingt-quinze ans, elle. Elle était en très grande forme pour la fête pascale. Elle s’est certes desséchée, elle commence enfin à ressembler à sa mère, qui est pourtant partie à quatre-vingt-douze ans : des yeux très profondément enfoncés, une peau sèche, un corps tout frêle, des os en cristal. On dirait qu’elle revit, la Lucienne. Depuis quelques semaines, c’est une nouvelle jeunesse. Elle accepte son appareil auditif, ses lunettes, ses soins dentaires, elle a même apprécié le dentiste, c’est dire, alors que la précédente fois, il était recouvert de tous les maux de la Terre. Il faut dire que vers les quatre-vingts ans, elle avait refusé tout soin, tout frais inutile, tu penses bien, pour le temps qu’il me reste à vivre, ça ne sert plus à rien… Oui, mais voilà que le temps qui lui reste, il s’est étiré comme pas possible, même après son début de veuvage, alors elle se dit que pour cinq ans, dix ans encore, cela peut valoir le coup de mieux entendre, mieux voir, mieux manger. Bon, c’est vrai que l’haleine fétide caractéristique chez les personnes âgées domine à plein l’aspect olfactif, mais c’est tout. La machine tourne toute seule et bien, la mémoire, les réflexions, les pensées, l’expression, et même l’humour, oui, l’humour, qui est un bon test pour le second degré, pour la compréhension nuancée, abstraite, sophistiquée, surtout lorsqu’on en émet, de l’humour, pas seulement quand on le réceptionne… La prochaine fois, je vous parlerai de moins vieux qu’eux, de moins vieux de ces trois-là. La sœur commune aux deux dames, là, car elles ont une petite sœur, bien plus jeune, seulement quatre-vingt-quatre ans. Eh bien, cette sœur-là aussi a toute une histoire. Elle s’appelle Louisette. Peut-être un jour… Précédents épisodes : http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=83200 http://www.pointscommuns.com/les-vieux-commentaire-musique-97965.html http://www.pointscommuns.com/leon-commentaire-cinema-101839.html http://www.pointscommuns.com/c-commentaire-medias-101901.html http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=102183

Plainte contre XXL par Rivale

$
0
0
Aujourd'hui, mon avocat a déposé une plainte contre XXL pour harcèlement moral à mon endroit. J'en suis victime depuis juin dernier quand XXL a pris ses fonctions avec - entre autres intentions - celle de m'évincer pour performance insuffisante. J'ai d'abord tout accepté : des enregistrements pirates, des rapports de collègues "cherchant à garder l'anonymat" (sic). Puis, sur les conseils de mon avocat, je me suis mis trois semaines en arrêt de maladie pour retarder au maximum le processus d'éviction camouflé. A mon retour, trois mois de répit et de travail irréprochable de ma part. Jusqu'à ce que vienne le moment de ladite évaluation. Je regarde et trouve : "atteint pleinement le niveau requis". Satisfaite, je me suis dit que XXL lâchait prise. Un peu surprise cependant de ce revirement à 180 °. Puis, courrier du directeur administratif me demandant de bien vouloir me trouver à son bureau en présence de XXL le 3 Brumaire : je suis présente en lieu et heure. Très courtois, Monsieur le Directeur en présence de XXL me dit : le système s'est trompé. Comme chacun sait, le système tel le SPECTER de James Bond est une énorme machine qui fonctionne toute seule. Le système s'étant donc trompé, l'appréciation voulue était "performance insuffisante". Je me rebiffe mais en vain. Désemparée, je consulte mon avocat qui me dicte des courriers menaçants à l'attention du Directeur et de XXL. Une procédure interne de règlement des litiges existe bien mais les représentants ne sont que des sbires à la solde de la machine infernale. Aller au pénal? Possible mais risque de perdre. Rester zen quoi qu'il advienne. Se préparer à la réunion. Faire comme si de rien était. Laisser traîner pour ne pas faire n'importe quoi. Garder sa maîtrise. Faire confiance à ses appuis extérieurs. Aventure d'une senior très capable mais ammochie par les aléas de ces dernières années et par chronos.

C'était mieux avant par Abicyclette

$
0
0
Remèdes simples pour purger la mélancolie Avant de procéder à une saignée, trois circonstances principales sont à considérer : à qui, en quelle quantité, quand. C’est-à-dire, ne faire de saignée qu’au patient qui pourra le supporter, ou pour lequel elle est appropriée, uniquement à l’âge compatible, ni trop jeune, ni trop vieux, pas trop de débilité, ni trop gras ni trop maigre, ou dans un profond accablement ; la faire au contraire dans les cas qui s’imposent, à ceux qui ont trop de mauvais sang, des humeurs malignes, ou peuvent en être soulagés. La quantité à prélever dépendra de l’état physique du patient, selon sa force ou sa faiblesse, la réplétion ou déplétion, et s’il a plus ou moins de sang à perdre. La matinée est le meilleur moment, mais des questions se posent, être à jeun plutôt que l’estomac plein, tenir compte des quartiers de lune ou de l’aspect des planètes ; il y a ceux qui opinent, ceux qui nient, d’autres encore qui prescrivent dans les accès aigus si ce doit être avant ou après médication. On trouve l’aphorisme de Heurne : « a phlebotomia auspicandam » – [la saignée d’abord, les remèdes ensuite] Les variétés de saignées en pratique sont au nombre de trois : la première veut qu’on ouvre une veine au scalpel, dans le bras, la tête, le genou, ou toute autre partie qui s’y prêtera le mieux. Les ventouses, avec ou sans scarification : « ocissime compescunt » dit Fernel, agissent tout de suite et peuvent s’appliquer en plusieurs endroits, pour chasser les humeurs, les douleurs, les flatulences, etc. Les sangsues sont très utilisées dans les cas de mélancolie, placées en particulier sur les hémorroïdes. Orazo Augenio (De ratione curanti, liv. X, chap. X), Platter (De mentis alienatione, chap. III dans Praexos) et tant d’autres, préfèrent qu’elles le soient avant toute évacuation dans ce cas. Les cautères, qui consistent à brûler au fer rouge, ou par combustion, les perforations, incisions, ont des effets terribles, aussi les remplace-t-on par le Dropax et le sinapisme, autrement dit des emplâtres qui créent des pustules, à partir de médicaments corrosifs à base de poix, de farine, de moutarde, et assimilés. Les fentes d’écoulement doivent rester libres : pratiquées comme indiqué, et suivant divers endroits, elles ont toutes leur utilité selon les occasions, j’y reviendrai. (Soigner la mélancolie - Partie II - Section 4 - Membre 3... voir aussi "Traitement particulier des trois sortes de mélancolies de la tête" Section 5 - Membre 1 - Subdivision 1 et "Saignées" Section 5 - Membre 1 - Subdivision 2)

Une lettre à la Sage par Petit_chemin

$
0
0
Ce jour, ayant abdiqué toute mauvaise déraison, je me suis promené devant certaines images. En elles sont des voies et des cours pour ce rêve qui encore m'émeut et captive ma songerie d'enfant mauvaisement élevé par les ans et les doutes . Quelques oiseaux y dansent pour quelques oiselles, sous le soleil du juste aussi un chant de peur et d'ironie argue ses mots entre les uns et les autres, et tout ça monte pour redescendre quelque pauvre temps après . Ainsi ... Je me suis quitté pour une vie tranquile, et sans histoire aucune. Point n'était de place pour vous qui me faisiez un peu peur . Les jours suivaient les jours, ainsi que les corbeaux suivent les morts sur des champs de bataille : rien d'autre en ce lieu, au grand cadran de ma vie ! Ayant fait résolution de ne vivre que pour du papier, estampillé par l'état, l'université ou de bonnes maisons, j'avais juré au grand tribunal de moi seul de radier toute prétention à accomplir cela qui meut pour beaucoups la marche des humains . Et nous voilà impassibles, perdus en nos univers téléscopés du jour, il est de cela un bon moment, si je m'en souviens . Et vous, pauvre âme ? Et le jour s'est réveillé dans mon reste de songe, comme cette mémoire toute triste et cheminante qui occupe mon penser, ma petite gourde d'imagination, et quelques désirs potentiels d'accomplir pour un peu cela que je voulus ignorer . Est-ce bête ...? Et ainsi, n'ayant pas goûté aux déceptions de la condition humaine, me voilà, car ceci est mon diable, dans le grand silence du Midi de vivre, prélude aux cercles infernaux de la marche éternelle, accusant réception du retour de Béatrix elle-même ( grave ! sage ! surprenante ! ), laquelle me fait oublier les lois de la ponctuation la plus civile . Mon dieu, mon démon, mon petit ange, ma chère inconnue, vous, le miroir de ma nuit et de mon échec en la carrière humaine, je dépose à vos pieds l'appareil de mon terrestre véhicule et vous prie d'en absolver la grâce par de suprêmes adieux claquants et mérités . Oui !

Historique de navigation par Elorah

$
0
0
Effaçons ... Le bellicisme, Le barbarisme, l’immobilisme La cupidité, la méchanceté, la stupidité On est simplement ici de passage Et nous vivons en inconscients, le niant Sans nous interroger sur les effets Des traces que nous allons laisser Ce transgénérationnel cadavre Dont la puanteur fétide, va longtemps imprégner L’inconscient de nos descendants Alors avant d’emprunter de l’au delà la barge Faisons un réparateur grand ménage Effaçons cette odeur putride de l’historique de navigation Ne sauvegardant que l’espoir que cette pénible olfaction ait eu un sens Pour que ne subsiste , qu’une harmonieuse fragrance distillée

Un petit poids chez soi par Annaconte

$
0
0
C’était quelque chose de minuscule. De si misérablement petit, si imperceptible, qu’au début, cela n’avait même pas d’existence, cela tenait si peu de place qu’on aurait pu l’oublier. On aurait pu même n’en jamais parler. C’était tellement infime, intime surtout. De cette intimité qu’on ne peut partager avec personne, car personne ne pouvait légitimement comprendre et compatir. Bien sûr que l’on peut toujours dire qu’on a mal. Que la souffrance est insupportable. Qu’on dirait même plutôt qu’il s’agit de douleur. Ce n’est pas seulement comme la douleur du deuil. Qui est incommensurable. Et parfois si lente à s’apaiser . Il en faut des saisons… Ce n’est pas seulement comme cette blessure de l’abandon. Qui est dévastatrice. Qui peut vous anéantir. Puis pour toujours rester en mémoire à tel point que plus jamais vous ne ferez confiance. Ce n’est pas non plus comme le chagrin. « Quand l’amour s’en va et que tout est finit. ». Les larmes ne suffisent pas à noyer cette peine immense. Il en faut des mouchoirs. Souvent proche du désespoir, cette tristesse là vous secoue de l’intérieur, dans un sanglot d’enfant, avec ce sursaut des épaules tellement chargées que c’en est pitié que de les sentir si frêles et de ne rien pouvoir… Cette petite chose ridicule et innommable, elle ne l’avait pas vue tout de suite. Juste elle la pressentit. Cela vint et s’installa. Cela commença par une vague impression, de ciel bas, de ciel gris. De bruine collante sur la vitre de ses yeux. De paupières lourdes. De regards perdus. De semelles crottées. De lenteur. De maladresse. D’épuisement. Une sensation de pesanteur. D’ombres. De chute. Avec tout au fond, une rivière de boue chargeant ses cailloux le long de sinueuses gorges étroites et sombres. Un seul de ces cailloux s’accrocha…Le plus petit, anodin, parfaitement ordinaire, qui s’incrusta. Et demeura. Cela s’annonça sans bruit. En même temps que le souvenir d’une odeur. Une odeur de parfum, ou de peau, elle ne savait plus maintenant, et en même temps que l’odeur ravivait des souvenirs, précis ou vagues, qu’importe aujourd’hui, le petit caillou se mit à rouler, ce fut un tout petit roulis de caillou ordinaire…Presque un bercement. Elle n’y prêta guère d’attention. Alors l’autre, ce minuscule, invisible, à l’intérieur d’elle-même, se mit à prendre l’habitude perverse de se mettre à rouler à chaque odeur, chaque saveur, chaque souvenir qui passait … Ce fut terrible. Elle le reconnaissait à présent. C’était là. Elle le sentait. Quelque chose avait éclos dans cette odeur qui la troublait –son parfum, sa peau oui encore et encore- Dans cette musique tendre –ce disque presque rayé à force-, qui lui rappelait un instant magique. Quelque chose d’insistant, un point quelque part dans son crâne, quelque chose de dur, de minéral, se mettait à bouger, à vriller ses os, en dedans, puis à rouler d’un côté de l’autre, en tapant sur les parois, comme une bille métallique, comme la petite boule du flipper, qui ne sait pas vraiment où elle va, qui se cogne avant de rebondir de l’autre côté, dans un claquement de verre se brisant sur du fer. Elle sentait cet élancement, et reconnaissait d’où soudain émergeait la douleur, irradiante, qui la traversait. Il aurait fallu pouvoir. Il aurait fallu extirper cette petite chose. Puisqu’en vérité, elle savait d’où venait sa douleur, il aurait suffit de la contraindre. Calmer ce roulis. Faire cesser ce tangage. Arrimer son caillou. L’empêcher de cogner. Mais aucune échappatoire, c’était un huis-clos. On n’en sortait pas. Ce poids, cette drôle de chose en dedans, n’en faisait qu’à sa tête. L’empêchant carrément de respirer, lui coupant le souffle, lui bourrant la bouche de coton, sifflant dans ses oreilles, la malmenant et l’immobilisant pour finir. Elle devait rester là, pantelante, silencieuse, à écouter sa bille de fer rouler, si petite qu’on aurait pu croire qu’elle l’inventait. Elle aurait pu la dessiner tant ses contours lui étaient devenus familiers, bien sûr qu’elle était ronde. Il n’y avait aucun doute. Elle en sentait bien la forme. Cependant parfois elle croyait y percevoir quelque angle vif, tranchant et coupant, comme la réalité. Elle avait beau parcourir de sa pensée confuse, les contours précis et solides de sa sphère de métal, les examiner attentivement, elle ne trouvait rien qui puisse expliquer cette impression de brûlure. C’était bien une bille. Minuscule. Lisse. Comme un petit pois. Pas plus. Elle chercha à interrompre cette course sans fin de la boule dans sa tête. Elle s’efforça de respirer lentement. De méditer, assise en lotus. Elle s’en remit cent fois à des méthodes qui avaient soit disant fait leurs preuves. La petite bille, inlassablement, reprenait sa course. Faisait un tour complet, en frappant les obstacles, revenait au point de départ puis repartait en se balançant faire un autre tour, et n’en finissait pas. Faute de pouvoir s’échapper, elle roulait de plus belle. Ce n’était pas comme une pensée qui vous prend et ne vous quitte plus. C’était autre chose. Une présence presque palpable. Même pas vraiment une ennemie. Même pas exactement une étrangère. Simplement un signal. Une manifestation d’un souvenir exaspéré, qui n’en finit pas de jouer le même morceau, qui refuse de quitter l’endroit, de céder la place. Une nostalgie emprisonnée impossible à étouffer. Un flipper qui lancerait sa boule en fer en même temps que le juke-box engagerait son disque : un duo du diable ! gagnant à chaque coup ! et qui vous laisserait K.O. Un mécanisme diabolique oui. Impossible à arrêter. Elle savait que chaque journée serait interrompue dix fois par la divagation éperdue et cela l’exaspérait. Elle était à la merci de ce manège sadique. Elle ignorait que cela durerait des années… Pourtant, peu à peu, la petite bille -ou le petit caillou elle ne savait plus trop-, ralentit son mouvement. Elle n’allait plus vraiment au bout de sa trajectoire, et s’arrêtait de plus en plus souvent au milieu de sa course. Le jour vint enfin, où elle s’immobilisa. Un beau matin, comme par surprise, on put ouvrir les volets, dépoussiérer les meubles, jeter quelques objets, et regarder au loin le soleil se lever. La rivière en bas miroitait dans la lumière. Il allait faire beau. http://youtu.be/p2Pjwp6HO2g http://youtu.be/_psgVbj9J3Y

B....... de M.... par Brunooz

$
0
0
Les beaux jours reviennent, on pourrait flâner dans les rues de Paris, tête levée en hommage aux fleurs des marronniers. Mais non, il y a cette foule gluante sur les trottoirs, zombis d'un supermarché misérable. L'époque est à la brocante, ça pustule sur la ville, fraternelle communion au sein d'une décharge. De grandes carcasses qui jouent à la marchande. Passe-moi ton tamis à séné, je te passerai mon compotier à rhubarbe. Et là ! ooh ! un vrai moulin à café, manuel, lent, bruyant, inefficace. Comme un pendant réactionnaire à la débilité du Nespresso. Et ce vieux livre, crasseux, n'est-il pas porteur d'un supplément d'âme, des lambeaux de toutes les âmes qui se sont usées à son contact. Et le comble, les brocantes citoyennes, les bric-à-bracs militants, l'anti-capitalisme de marché, le petit culte de la petite marchandise, les petites arnaques, les rêves de bonnes affaires mesquines, tous ces embryons de cupidité mal assumée. Ce ne sont plus des vide-greniers, ce sont des retourne-estomacs. En vous souhaitant, au fil des longs wikènes de ce beau mois de Mai, de dénicher La Bonne Trouvaille, Vraie, Authentique. http://www.youtube.com/watch?v=J8SqYpPd-NU http://www.youtube.com/watch?v=OQJaOrq3fmg&feature=related - brunooz d'occaz -

Le maître et le cancre par Street

$
0
0
Ça y est, tu as tourné les talons parti pour de nouvelles aventures et il eût fallu une camisole pour te retenir Mais avant, en philanthrope tu as semé des graines de tous les côtés Jardinière néophyte, je déambule sur tes traces au milieu du coriandre, petits pois grimpants, larmes de job, courges géantes, morelles de balbis et autres végétaux inconnus Traquer les vilaines ronces, appoltronner les limaces incongrues, exercer ma domination sur ton don laborieux Tu as pris soin de remplir trois bidons bedon, de mixtures que tu as concoctées consoude, ortie, prêle que j'ai la mission de déverser sur toute plante cacochyme qui aurait l'intention de déroger à son rôle : croître Je traîne un peu les pieds débordée par ce mascaret végétal Les salades ont envahi tout l'espace vital en t'attendant, je rumine plus que je n'éructe « Un enfant bien élevé ne rote pas la bouche pleine» comme disait ma grand-mère Le cancre va t-il dépasser le maître ? « On ne transforme pas un âne en un cheval de course » ajoutait elle avec malice Elle ignorait l'effet pygmalion de mon postillon, mon potager s'est métamorphosé en jardin des délices.

le maître et le cancre par Elena21

$
0
0
Un jeune enfant fort mal vêtu se promenait avec son maître, lorsque en chemin des inconnus lui crièrent : cancre ! Les traîtres … Le désir d’appoltronner, la domination vont bien souvent de pair, fort malheureusement. Juger sur l’apparence est un vil sentiment c’est une tare humaine, une dépravation. Le maître philanthrope entra en soliloque et jugea prestement qu’il était de son rôle de fournir au petit une vraie camisole, afin qu’au moins son corps puisse rester anonyme et protégé en sus d’un trouble cacochyme. Hélas les mots incongrus avaient atteint l’enfant qui tout en éructant refusa le vêtement et vociféra et s’étrangla de bien gros mots obscènes. « Un enfant bien élevé ne rote pas la bouche pleine … » dit le maître fâché frottant un postillon sur sa joue propulsé, « …foi de Jean Sauteron ! » Si tel un mascaret après une frustration un torrent de jurons vous assaille soudain, acceptez le manteau que vous tend le prochain surtout s’il est d’une marque à tendance fashion.

"Ecrire"........... Le maître et le cancre par Abicyclette

$
0
0
Il fait presque frais mais très beau, et mine de rien mine de plomb me voici tout à la joie de dominer d’un chemin tracé en surplomb l’heureuse et grouillante masse parisienne des bons jours. Il fait presque doux, il fait bien beau. Me voici au parc pour écrire, et rien d’autre ; et, peu philantrope, d’abord trouver un endroit où personne ne viendra m’emmerder, à l’écart, en bordure d’ombre, quitte à partir lorsqu’elle viendra me lécher les pieds... Alors je bougerai. Et je dépose là mes défenses ; et je suis là au pied d’un grand orme ; et là je resterai avant que l’ombre ne me chasse pour... «…de toutes mes armures délestées sous le gros essaim d’oiseaux - étincelles à pépies - fragile boule d’infusion aux sources cachées » appoltronner mes habitudes et commencer à noter la... «...respiration de mes molécules à la vastitude des mondes, le mascaret des grains de temps et la dispersion de molles langueurs vers d’insouciants ballotements sans qu’il soit même nécessaire de renouveler le ressac de leurs vaguelettes à ma conscience. » Voilà… Satisfecit : ça commence bien… un enfant bien élevé ne rote pas la bouche pleine et sans cracher trop de postillons j’ai mâché les mots, la saveur des sons, la saveur des sens… le style est un peu ampoulé certes mais de fidèle restitution quant à mes nouvelles capacités d’abandon aux souffles d’une vie si simple, si pleine, si organique… C’est mon chemin …Ce n’est rien…et tout ça pourtant… Mais déjà l’ombre des grands arbres a mangé un bon quart des pelouses. A cette place choisie pour que personne ne vienne me les briser, mine de rien mine de plomb, j’ai donc écroulé mes remparts et il faut incontinent écrire et réécrire mieux encore cette « …éclosion d’un printemps d’homme cicatrisant à la joie d’odeurs végétales données ca et là ses peu profondes cicatrices, maigres ou furtives angoisses des matins aboutis sitôt nés, absurdes défaillances vers ce qui n’est pas, n’existe pas et ne sera peut-être jamais, sinon un leurre, une trappe, une s…» Mais déjà je frissonne. L’ombre a déployé un immense tapis d’écorce sur les régions amènes et je suis ici noirci jusqu’à la taille. Il faut que j’amorce un nécessaire repli vers des grappes qui se sont mues en zone centrale, gens des dimanches se dorant ardemment la couenne. Et par sécurité, sait-on jamais, reprendre quelques morceaux de ma cuirasse. Ce sera donc ici au milieu de rien et de tous mais à la chaleur des rayons et des haleines que je poursuivrai mes bienfaisants gribouillis, parmi ces inconnus, les endormis, les lecteurs, les glandus, les qui se bécotent, les qui rigolent et les insupportables gratteux. « …quoiqu’il me faudrait encore finir des espoirs chavirés et saumâtres attentes que vi… » Non, ça ne va plus. Mes défenses sont recloutées à toutes mes jointures, je n’arriverai plus à rien. Je range mine de rien ma mine de plomb et m’accrocherai désormais à d’incongrus visages incompréhensiblement humains, loin au-delà du bout de ma lorgnette. On se serre, on se supporte. Le domaine du sourire a considérablement réduit et maintenant les plaques dévastatrices nous cernent : je reconnais la progression inexorable des mondes cacochymes. Car il faut bien qu’une journée comme un spectacle finisse. Et lors, à tour de rôle, certains stoïques Giacometti se lèvent très lentement, et très lentement quittent la chaleur de la pelouse pour se jeter très lentement dans les territoires de l’ombre et de l’oubli, résignés à l’échafaud - soleils cous coupés - traversant la frontière. Et aussi d’autres symptômes terribles : l’infection qui se propage à la surface même du corps des rescapés : les assis projetant leur lèpre noire sur les allongés. « J’ai peur de ça : Etalez-vous ! Etalez-vous… Je voudrais juste me chauffer encore, rester dans la lumière… Quand cette triste mascarade va-t-elle se terminer ? » Et pourquoi me mettre à sangloter ? Parce que tout va très vite, plus que quelques mètres carrés habitables déclinants à vue. Et je suis enfin seul. Est-ce cela que je voulais ? Ne plus bouger ne plus respirer, en ma camisole tenir sur ce radeau de la méduse en attendant que tout sombre, s’engloutisse ? Le compte à rebours va commencer : 5…………… 4………… 3…… 2… 1 Immersion totale : L’Effroi ………………………………………………………………………………La Joie Vivant ! Je suis là ! Vivant à moi-même ! Amis, Amis ! Ohé !…. revenez ! On nous a menti !... La mort n’existe pas !... Amis c’est un jeu, un leurre, une grosse guignolade ! Je l’ai expérimenté pour tous : nous sommes éternels ! Oui, je me lève et oui je danse, danse de terre, danse du vent, danse des plaisirs et de la chair, danse aux étoiles qui viendront, danse tarahumaha de la saint-guy… Oui je danse et je rugis au feu, au bronze, au fer, à l’écrit et aux humanités, à Paris qui se déroule sous les Buttes-Chaumont et qui ne finit jamais. Mais je décèle alors la domination d’une ombre plus profonde encore qui vibre aux confins et s’approche sans heurt et sans reproche, d’un pas lourd, d’une vibration sourde, dessin imprécis, masse grise dont les contours se solidifient ; et elle s’apprête et elle s’approche ; et je reconnais à sa casquette un impitoyable juge sans accusation, colossale statue de Commandeur à tête de gardien municipal, soldatesque de mes tout petits enfers : « Monsieur, c’est l’heure.» (pour tché et coucou, mes marraines en écriture)

Aussi par Petit_chemin

$
0
0
Né sans âme et fait de bois sans poème et sans je t'aime sans vivre sans rêve et sans la foi né en naissant de naître même petite poupée parmi les quois qui longent et grisent les semaines aussi très vraies ou fausses en ça qui mentent en songe de leur scène parfois pour vivre ici la joie leur mensonge fut la seule réponse que les temps ivres de leur loi s'effacent ainsi que l'or a l'once moi le sans je aura sa vie en naître aussi là permanence plus toi en moi votre folie le simple a vivre devers sa danse

Revenir... par Chris bis

$
0
0
Plume de chagrin devenue pertinente Laissez-moi revenir en bienséante Par-delà me suis fortifiée Egratignant l’affront de désolations passées Oh oui ! J’suis arrivée… Contenir les courants d’une vie En avançant sur un Sol en m’élevant au Si En lâchant l’envers de l’endroit muet En savourant seule le bruit de ma paix Oui, j’y suis arrivée ! Le chemin s’est prolongé En isolement souvent bien gardé Par tant de croches coiffées de lunes blanchies En tête de gondole de mes pleines nuits Mais, j’suis arrivée… Face à mes peines, me suis éclipsée Au devenir d’une exilée Pour écouter ma petite voix Tout loin... au fond de moi… Et, j’y suis arrivée ! Mes pensées claires se sont déposées Alors, la peur de vivre m’a quittée, Pour retenir avec hauteur et concilier L’envie de persister et demeurer, Par ici, par ailleurs, par-deçà Avec Vous, avec Toi, Juste là… Et j’y suis enfin arrivée… Me revoilà, ainsi Flirtant avec les mélodies D’une Prima Donna Diésée d’un Alléluia !!! Sur le clavier de mon temps De tous les maintenant Je cherche la justesse d’un La Et l’accorde à mon Magnificat Un nouvel "Inch’ Allah" Rattrape mon coeur pour chanter sans fin… "In Gloria"… Et... Je suis là... Qu’importe… oui, il s’est achevé Ce passé lourd, je l’ai consigné Pour retenir ici Mon réel d’un " j’y suis " Chris

le maître et le cancre par Spciale

$
0
0
Mes chers disciples ou tout au moins vous les personnes sensibilisées par une vue trans personnelle de notre système de pensée , vous qui voulaient discerner le sens de l'amour qui seul peut combler quelque soit le nom évoqué cette dynamique, ce moteur sans qui la vie ne jouerait aucun rôle ... Oui Monsieur qui' y a t-il ? vous rougissez , vos mains tremblent ? est-ce déjà trop vous demander de ne point vous évanouir ? vos émotions d'un passé non résolu vous submergent elles ? provoqueraient elles un mascaret destructeur ? et inonderaient elles les berges de votre fleuve tranquille ? les bourrasques, les inondations, les viles serpents doivent être ici surmontés Monsieur, ressaisissez vous ...Respirez Centrez vous sur votre prana prenez la position du lotus oui, assis tailleur si vous préférez et respirez ... Sentez l'énergie, les picotements dans les mains, la sensation de chaleur, l'apaisement de votre coeur ...Voilà respirez !! Nous nous interrogerons évidemment sur l'origine de l'Amour et je peux dire d' ores et déjà ...Sans Dieu serait il ? vous qui venez pour un véritable enseignement qui vous semblera vraisemblablement incongru, la culture spirituelle étant bien différente de nos clichés sociaux, de nos conditionnements éducatifs , celui qui me vient à l'esprit est cette maxime de Jean Sauteron "un enfant bien élevé ne rote pas la bouche pleine" Bien j'aurai pu choisir un exemple plus éloquent mais ne vous méprenez pas nous pouvons roter la bouche pleine, je le crois et pourtant je ne l'ai point expérimenté ! Ne vous méprenez pas et sortez de vos camisoles mentales, de vos points de vue cacochymes ! L'homme n'a pas d'âge, l'éternité est inscrite dans vos pages existentielles si vous savez vivre le moment présent et vous libérer de la domination égotique de l'attachement ! Oui mes chers l'attachement aliène le philanthrope Il devient acariatre et vit dans la peur de perdre l'autre, il se ride, se raidit, se cristallise sur son objet, sa méfiance ternit son aura appoltronnant son élan vers l'autre ! je me répète ne vous laisser pas appoltronner par l'envie de posséder l'autre ! Cela survient souvent quand la relation amoureuse, ah mes amis le romantisme se transforme avec le gout du sexe en passion ravageuse ! Ah les passions ravageuses ...toute l'énergie se focalise dans le chakra racine, comment voulez vous méditer après ? Enfin grâce à Dieu, cet état m'est inconnu ... quoique !! La morale de l'histoire comme aurait pu la susurrer Jean de la Fontaine serait " le méditant bien élevé spirituellement s'entend ne baise pas et garde les bourses pleines" Monsieur qui y a t il ? vous ronflez maintenant ? alors que nous sommes dans le vif du sujet ..... Monsieur ? Monsieur ? un bruit soudain je me réveille quel étrange rêve .....

Le maître et le cancre par Sablaise1

$
0
0
Que le maître soit philanthrope, bienveillant L’enfant voit s’ouvrir des horizons inconnus Que le maître soit despote, méchant L’enfant à jamais demeurera obtus Un enfant tout comme un autre éveillé Etait le souffre-douleur de son mentor Qui n’avait cesse de l’humilier et le railler Pour l’appoltronner mieux encore Pour un bouton décousu sur sa camisole Pour le sens oublié du mot mascaret Il finissait au froid dans la cour de l’école Attendant que la cloche vienne le délivrer Dans son rôle de persécuteur, le maître s’asseyait Aux repas tout près de l’enfant blême Et, l’accusant de bruits incongrus, lui lançait : « Un enfant bien élevé ne rote pas la bouche pleine ! » L’enfant détesta bientôt l’étude et prit situation Il se fit postillon, achemina colis et messages Heureux d’échapper à toute domination Enfin seul avec sa monture et son attelage Devenu vieillard cacochyme, le maître Dans une ruelle, entouré de malandrins Voyant au lointain un coche apparaître Crut pouvoir échapper à son cruel destin Las! sur son cheval le cancre moqueur Passa sans lui prêter aucun secours « Vieillard tu me fis vivre dans la peur, Aujourd’hui est enfin venu ton tour ! » Nul ne sait si avant de mourir égorgé Tandis qu’on lui volait son or Le maître se souvint de sa sévérité Et en eut du remords… Que les puissants d’aujourd’hui Se gardent de tous les abus Demain peut les trouver démunis En grand besoin d’être secourus

La Parenthèse par La Loba

$
0
0
Au commencement, je me souviens, je disais que c’était ça « les moments entre parenthèses ». Je disais que l’amour avec toi c’était vraiment quelque chose ! je te le dis cette fois encore, un peu fiévreuse, la tête posée sur ton épaule, et toi tu ris et tu dis que je suis ivre. Cette intensité, bien sûr on n’en est pas dupes, on la doit à la rareté de nos rencontres. C’est toi qui l’as voulu ainsi. Se retrouver comme ça, au milieu de la nuit ou dans l’après-midi, cela n’a pas de prix : c’est toujours un moment fort, une heure de grâce : c’était forcément plus beau, plus dense, et forcément chacun y met le meilleur de lui-même. Il se mêle dans nos retrouvailles et à chaque fois, quelque chose de plus, de différent, de nouveau. Je me le répète à chaque fois, comme pour ne jamais l’oublier. Il y a toujours cette envie surtout que ce soit beau. Que les choses viennent. Simplement, sans complication, sans effort. Comme une rivière………… c’est toi qui le dis… surtout à voir le lit défait, les vagues blanches du drap, les coussins emportés sur le tapis, et nos corps saturés de cette rosée fine de l’amour. Et puis ce lit qui tangue comme un radeau, au milieu de nulle part. Il y a le désir toujours un peu avide. Sauvage. Abrupt. Je sais que tout de suite tu me jetteras en croix sur le lit et que tu partiras à ma recherche entre mes cuisses ouvertes, jusqu’à ce que je crie, et te supplie de venir te répandre dans ma bouche, l’éternelle assoiffée. Nul besoin de tergiverser… Le désir impatient nous devance. Nous reprenons toujours là où nous en étions restés. Tout ce qui a pu se passer entre temps, ta vie à toi, ma vie à moi, tout est effacé. Il ne reste rien des jours et des semaines que nous avons du vivre séparés. Cela ne compte pas. Tout ce que nous avons vécu, chacun de notre côté, disparait dans cette unique heure d’amour. On n’y songe jamais, n’est-ce pas, à quel point le sexe efface l’avant et l’après. Rien n’existe plus. Tout est comme effacé. Des morceaux entiers de vie parfaitement anéantis. Le quotidien, le passé, les anecdotes de l’existence sont comme engloutis. La vraie vie en somme c’est là, entre nous, et tu le sais toi, ce moment moite de nos peaux, cette fureur qui me prend, ce besoin de me cramponner à toi, de me noyer dans toi, et toi tout pareil, avec cette rage de me prendre et de me labourer le ventre. C’est la vie ordinaire , l’autre, la quotidienne, en vérité, que nous mettons chaque fois entre parenthèses. Cette vie là que nous froissons fébrilement entre nos mains, nos bras, et nos jambes, jusqu’à la faire disparaître …Les moments simples de la vie, ou malheureux, ou trop lourds….nous les déchiquetons comme des petits papiers de soie, il ne reste rien. Et alors que tu me touches, que ta main lentement s’aventure à nouveau d’abord entre mes seins, puis va et me cherche, et me trouve… je crois presque entendre battre la vie, la vraie, au creux de tes doigts…

Le maître (vous) et le cancre (moi). par Lumiere interieure

$
0
0
Élève lumière intérieure levez-vous ! Vous comprenez pourquoi je vous ai puni de la sorte ? Répondez-moi avec franchise, vous avez triché pour cette dictée ? Nous connaissons tous les deux votre incapacité à écrire correctement une phrase en français sans commettre aucune faute d'orthographe ou de grammaire. Donc dans le texte que je vous ai dictée lors de votre dernier examen de français se trouvait les mots : « appoltronner, philanthrope, cacochyme et mascaret ». Et contrairement à vos habitudes, vous n'avez commis aucune erreur. Vous revêtez le caractère exceptionnel de votre performance et vous comprendrez que je ne puis accepter que mes élèves se permettent de tricher lors des interrogations auxquelles je les soumets. En conséquence je vais vous donner des phrases que vous devrez m'écrire pour vérifier vos soi-disant nouvelles capacités. Asseyez-vous. Ouvrez votre cahier. « Il est incongru d'offrir du vin à des inconnus ». Je répète « il est incongru d'offrir du vin à des inconnus ». Phrase suivante : « la domination du postillon sur son attelage est indéniable». Je répète « la domination du postillon sur son attelage est indéniable». Phrase suivante. « Le rôle d'une camisole est d'entraver les mouvements des patients atteints d'hystérie pour les femmes et de démence pour les hommes ». Je répète « le rôle d'une camisole et d'entraver les mouvements des patients atteints d'hystérie pour les femmes et de démence pour les hommes ». Mais ceci n'est que le début de votre punition. Vous allez maintenant me recopier le plus rapidement possible de texte de votre page 47 de votre livre de littérature moderne. Les plus grands auteurs de notre temps sont cités dans ce texte. Retenez bien leur nom, d'autres questions viendront en leur temps vérifier vos connaissances à ce sujet. Je vais vous faire lecture du texte que vous devez recopier : Magnifique, Très Honorés et Souverains Seigneurs, Convaincu qu'il n'appartient qu'au citoyen vertueux de rendre à sa Patrie des honneurs qu'elle puisse avouer, il y a 30 ans je travaille à mériter de vous offrir un hommage public ; et cette heureuse occasion suppléant en partie à ce que mes efforts n'ont pu faire, j'ai cru qu'il me serait permis de consulter ici le zèle qui m'anime, plus que le droit qui devrait m'autoriser. Ayant eu le bonheur de naître parmi vous, comment pourrais-je méditer sur l'égalité que la nature a mise entre les hommes et sur l'inégalité ils ont instituée, sans penser à la profonde sagesse avec laquelle l'une et l'autre, heureusement combinées dans cet État, concours de la manière la plus approchante de la loi naturelle et la plus favorable à la société, au maintien de l'ordre public et au bonheur des particuliers ? Mais sans recourir aux témoignages incertains de l'histoire nous savons tous qu'Elena 21, Street, Dellf, Spciale, Sablaise 1, Kawouak, qui ne voit que tout semble éloigné de l'homme sauvage la tentation et les moyens de cesser de l'homme de l'être ? Se pourrait-il qu'un enfant bien élevé ne rote pas la bouche pleine, se contenta de dire Lovelavie en citant Jean Sauteron ? Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes. Jean-Jacques Abicyclette. Je repasse dans une heure, donc je vous conseille lumière intérieure de faire au mieux le travail précédemment énoncé ou alors je serai contraint d'en parler à votre très chère mère Mme Alcyon coraci. Je connais sa sévérité à votre égard et je la trouve tout à fait justifiée.

Le mître et le cancre par Cypou

$
0
0
Le maître et le cancre Il en qualifiait trop souvent mon voisin de classe ne se doutant certainement pas que, pour ma part, j’attachai déjà toute importance à certains termes incongrus.* Comment ne point penser qu’en l’invectivant d’un tel postillon* celui-ci ne s’appoltronne* de fait devant ce mascaret* d’une telle impertinente arrogance ? Il vous était très facile de dire « qu’un enfant mal élevé ne rote pas la bouche pleine »* alors que dans un même temps c’est vous, piètre représentant de cette prestigieuse institution, qui nous demandait de porter pour pitance de l’avoine à cette âme juvénile. N’est il pas devenu un cacochyme* vieillard pour n’avoir su enfiler à temps une camisole* faute de pouvoir fuir vos outrances ? Vos mots nous étaient parfois inconnus*, peut être plus souvent pour lui, mon pareil, d’ailleurs et alors ! Je ne l’ai jamais revu mais je sais qu’il a réussi dans la vie car tous nous réussissons. J’ai presque osé dire que je n’avais pas la même opinion de vous mais ne me permettrais, vous qui m’encensiez pour déjà faire taire ma rébellion…. Désolé, bien que ne maitrisant pas encore très bien mes maux……, J’avais envie de parler de lui avant que nous ne le rejoignons là-haut sur le banc de l’école ou l’écoute et la compréhension auront remplacé la domination*. Chez nous, en bas, ne mettons pas à mal l’innocence des cœurs purs. Je préférerai maître vous parler sur un autre ton et dire que je me souviens d’un grand saltimbanque au bonnet rayé de jaune qui restera dans ma mémoire et que d’aucun très certainement appellent « le magicien » Désolé que vous n’ayez appréhendé ce qu’était votre rôle* qui, pour n’y avoir réfléchi, vous a d’ailleurs valu exclusion. Je ne vais pas jouer les philanthropes* ……je ne suis qu’un homme…. Cypou le 19/05/2012

le millimètre et le chancre ........ (le maître et le cancre) par Coquelicoti13

$
0
0
Le millimètre et le chancre (Le maître et le cancre) Murs verts délavés, lumière jaune, odeurs de fauves, de tabac, de solitude, de lassitude, de désinfectants mélangés ....... Il y entre presque tous les jours : unité 7 pavillon 21. Les chauffeuses en skai, toutes occupées, sont tâchées, marquées de brûlures, et chacun son rôle, il siffle, elle râle, il s'agitte, il bave, il dort, elle attend, il cherche, il hallucine, elle parle seule enfin à ses fantômes .......... regards en haleine-vides, corps incongrus-invisibles, histoires improbables, souffrances suspendues, cris étouffés, marée montante, mascaret de larmes, visions hallucinées............... Il n'est qu'un inconnu qui passe, traverse les couloirs, capte un regard, un corps incarné, un souffle de vie. A un millimètre de lui, elle est là, elle lui crie, lui bave, halo de postillons, l'appelle, le mord, l'agrippe, lui hurle, son corps cacochyme se colle à lui, il flippe, ses ongles sales se plantent dans sa chair, ses yeux exorbités le hâppent violemment, elle pue l'attaque de panique, le délir paranoîaque, la terreur nocturne, son visage perle d'angoisse. Merde, ça sent la camisole, l'injection ; tout ça pour la mater, l'appoltronner, la ramollir ; mais pas de domination entre eux ........ il aurait pu être à sa place ........ n'est qu'un p'tit philanthrope parmis les autres ......... les genoux en guimauves, le regard perdu, ses mains qui écoutent contiennent, la maintiennnent debout ........... Bref, elle le lâche, le jette, l'insulte et passe dans la pièce d'à côté, à invectiver la télé qui hurle encore plus fort qu'elle ...... A côté de lui, un ptit vieux abandonné, tout frippé, un chancre sur le nez, tout édenté et tout sourire lui prend la main, le rassure ........ "un enfant bien élévé ne rôte pas la bouche pleine " tu sais , c'est Jean Sauteron qui disait ça ........ mais il disait aussi "chez les quinquagénaires, ce sont les quinquets qui commencent à moins bien fonctionner. Chez le sexagénaire, ............" Dehors le soleil brille .........
Viewing all 5180 articles
Browse latest View live